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L’hirondelle, pas seulement annonciatrice du printemps

L'oiseau migrateur qui annonce la venue du printemps dans nos contrées

Jusqu’à présent, l’ hirondelle annonçait le printemps. Elle est aujourd’hui un marqueur de la dégradation de l’environnement et du réchauffement climatique.

L’hirondelle, pas seulement annonciatrice du printemps

Présentation : tout savoir sur les hirondelles

L’hirondelle est l’oiseau de nos granges et cheminées. Ce passereau de l’hémisphère nord a de façon caractéristique le dos bleu électrique avec des reflets et le poitrail blanc. Et une queue longue et fourchue.




C’est un oiseau migrateur, qui chez nous annonce le printemps : à la mauvaise saison, elle quitte l’Europe pour un voyage de 10 000 kilomètres en traversant la Méditerranée, l’Algérie, le Soudan, destination l’Afrique du Sud. Pour un retour entre les mois de mars et mai.

En Europe, elle est désormais une espèce protégée : en dix ans, les populations d’hirondelles de fenêtres et d’hirondelles rustiques se sont effondrées respectivement de 30% et de 40%. En cause, les pesticides, l’hirondelle étant un oiseau insectivore, et la destruction de son habitat, l’hirondelle revenant toujours au même endroit. Mais aussi, désormais, le réchauffement climatique.

Quelle est l’alimentation de l’hirondelle ?

Elle est insectivore : elle se nourrit surtout d’insectes volants, mouches, moustiques dont le fameux cousin (ou tipule), libellules, fourmis volantes, syrphes, cousins. Elle en engloutit en moyenne huit cents par jour.

Tout dépend à quelle altitude elle vole : l’hirondelle de fenêtre volant à une belle hauteur, elle se nourrit de tout petits insectes appelés plancton aérien.

L’effondrement des populations d’hirondelles en Europe est directement lié à celle de sa nourriture : l’usage des pesticides en agriculture et la banalisation des paysages (la monoculture et la destruction des haies) ont détruit le vivier d’insectes.




Elle est pourtant capable de parcourir jusqu’à 300 kilomètres pour nourrir ses hirondeaux : on a tous en tête l’image de becs ouverts, que sont les bébés hirondelle au nid.

Elle a également besoin de boire : elle le fait en vol, en profitant d’une averse ou bien en rasant un plan d’eau.

Hirondelle : à quoi ressemble son nid ?

Cet oiseau construit son nid là où elle trouve de la boue, le béton armé de son nid qu’elle malaxe en y ajoutant des brindilles. Un grand nid en forme de coupelle d’une vingtaine de centimètres de diamètre et d’une dizaine de profondeur.



Les deux parents construisent ce nid en une huitaine de jours : toujours dans une anfractuosité. Grottes, falaises, l’hirondelle de fenêtre aimant, comme son nom l’indique, le dessus d’une fenêtre ou une charpente, l’hirondelle rustique prisant les solives des vieilles bâtisses ouvertes, granges, étables, garages, remises, etc.

Un nid solide et confortable, tapissé de brin d’herbes ou crins d’animaux, avec une préférence pour les plumes de poules. Mais quand elle peut attraper les poils d’un chat, elle aime bien aussi.

A noter que le nid hirondelle prisé des gastronomes en Asie est le nid de martinets, fabriqué avec un mucus mucilagineux comestible.

Son nid avec ses juvéniles
Son nid avec ses juvéniles

Hirondelle et migration

Alors qu’elle ne pèse qu’une vingtaine de grammes, elle effectue chaque année cette longue migration de dix mille kilomètres : en septembre, juste après avoir sevré ses oisillons, qui vont aussi faire le voyage. Le tout en vol battu : autrement-dit sans s’arrêter de voler.

Avant même le froid, c’est la disparition saisonnière dans l’hémisphère nord des insectes volants, qui conduisent l’hirondelle à migrer : pendant qu’en hiver, l’Afrique en regorge.




Chaque automne, cette migration est un vrai rituel : la veille du départ, les hirondelles se rassemblent, normalement sur des roselières, mais désormais de plus en plus sur un champ de maïs voire un fil électrique.

La migration ne va pas de soi : par mauvais temps, la Méditerranée représente une véritable hécatombe. Ensuite, la traversée du Sahara est une nouvelle épreuve.

Les hirondelles venant de France hivernent plutôt au nord de l’équateur, au Cameroun, Congo, Gabon, en Centrafrique. Les hirondelles venues d’Angleterre et de Russie sont celles qui effectuent le plus long parcours, s’établissent généralement au sud de l’équateur.

Quelle est la durée de vie d’une hirondelle ?

Si elle en réchappe, l’hirondelle vit en moyenne entre cinq et douze ans. Pas mal d’heures de vol attendent donc l’hirondeau, qui sait voler une vingtaine de jours après sa naissance.

Hirondelle : quel symbole ?

Pour les marins, elle est le signe que la terre est en vue et le retour au foyer plus très loin. Elle est aussi le marqueur des équinoxes sur la marche du soleil.

De façon générale, c’est un oiseau de bon augure : de l’arrivée du printemps, de la fin des ennuis, de bonne santé. Un présage d’autant plus fiable que l’hirondelle est l’un des oiseaux les plus intelligents.

Quelques dessins d’hirondelle

Les espèces représentatives

En France, cinq espèces d’hirondelles sont (encore) présentes : l’hirondelle de rocher, la rustique, celle de fenêtre, celle de rivage et la rousseline.




L’hirondelle de fenêtre

La Delichon urbicum est celle qui est le plus en voie de disparition de nos paysages. De petite taille, elle a le plumage bicolore bleu et noir. Son habitat est bien caractéristique : elle aime les espaces ouverts. Si bien que cette hirondelle à l’origine des falaises et rochers niche toujours en extérieur de l’habitat de l’homme, fenêtres, mais aussi et par exemple, les ponts. Autre particularité, on peut le retrouver sur certains sites montagnards.

L’hirondelle rustique

La Hirundo rustica est l’espèce la plus commune : signes distinctifs, sa face rouge brique et sa queue à deux rectrices latérales. Elle est aussi la commensale de l’homme, d’où son autre nom d’hirondelle de cheminée : granges, remises de tracteurs, lampes suspendues, elle est assez inventive pour nicher chez l’être humain.

L’hirondelle de mer

Elle est le surnom donné à la sterne pierregarin : peu à voir avec l’hirondelle, sinon qu’elle est également migratrice. Mais cet oiseau se nourrit de poissons et n’est pas une espèce protégée, bien qu’en Europe centrale, par exemple, elle soit menacée par le détournement de cours d’eau et, elle aussi, par les pesticides.

Hirondelle et martinet : les différences

Le martinet noir (Apus apus) est son faux cousin. Pour l’en distinguer, le martinet a le corps entièrement sombre (seul son menton est clair) et sa silhouette est bien plus effilée : un cigare avec des ailes en forme de boomerang.

Autres signes très caractéristique, le martinet noir ne se pose presque jamais : il peut même dormir en vol. D’ailleurs, ce n’est pas un bâtisseur de nid : cet habitant urbain opte pour une simple anfractuosité dans un mur. Lorsqu’à l’automne, un cri strident fend le ciel, il s’agit plus sûrement d’un martinet noir que d’une hirondelle.

Quel est son rôle écologique ?

Avec l’urbanisation, elle s’est adaptée à l’habitat de l’homme. Mais elle ne peut pas s’adapter à tout : ni aux pesticides, ni à la destruction de ses nids en raison des fientes ou de la peur de la grippe aviaire.

Absence d’insecte et aujourd’hui réchauffement climatique, l’hirondelle est un vrai marqueur de la dégradation de notre environnement.

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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