L’hirondelle n’est pas seule à faire le printemps : le martinet aussi ! Une vraie petite machine volante étonnante, qui passe proprement sa vie en l’air.
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Martinet noir ou Apus apus
Le martinet noir (Apus apus) est le plus représentatif de son espèce, les deux autres étant :
- le martinet pâle (Apus pallidus)
- et le martinet à ventre blanc (Tachymarptis melba)
En France, pas d’exception à la règle : en région parisienne où il est bien présent, le martinet noir est le seul de l’espèce. Il faut aller par exemple dans les Alpes, pour observer des martinets à ventre blanc.
Martinet noir : une grand migration
Il est l’un des derniers grands oiseaux migrateurs à revenir à chaque printemps en Europe, depuis son hibernation africaine.
Son aire de répartition est large : l’ensemble de la zone tempérée depuis l’Afrique du Nord jusqu’à l’Asie centrale. Seule limite, les 70 degrés de latitude Nord, au-delà de laquelle il fait trop froid pour lui.
Un poids plume
Cet oiseau pèse environ 40 grammes pour une envergure comprise entre 40 et 45 centimètres.
Pourquoi les martinets ne se posent jamais ?
C’est la principale caractéristique du martinet : en-dehors de la période où il élève ses petits, il vit dans les airs, soit plus de dix mois par an ! Il est le seul oiseau à détenir un tel record.
Ce qui n’a pas l’air de le fatiguer : il vit ainsi en moyenne une vingtaine d’années. Mais certains vivent jusqu’à trente ans.

Une anatomie aérodynamique
La morphologie du martinet est taillée pour la performance aérienne : un corps en fuseau, avec des pattes presque atrophiées, mais aussi l’ensemble humérus-radius-cubitus de l’aile très réduit. Et de longues ailes qui, en vol, ressemblent à des lames de faux.
A quelle vitesse vole le martinet ?
C’est l’un des oiseaux les plus rapides : jusqu’à 200 kms/heure ! C’est à peine s’il ralentit, à l’approche des obstacles qu’il frôle au passage.
Dormir en volant
Des chercheurs de l’université de Lund, en Suède, ont découvert que les martinets s’élevaient à deux ou trois milles mètres d’altitude à l’aube et au crépuscule : ils passeraient ainsi la nuit à somnoler en planant. Le jour aussi, ils feraient de micro-siestes en descente.
Se nourrir en volant
Il est un super insecticide naturel : il se nourrit en gobant les insectes volants jusqu’à 1000 mètres d’altitude, qu’il reconnaît très distinctement au passage : pucerons, coléoptères, fourmis volantes entraînés dans l’espace par les courants d’air.
Se reproduire en volant
Aucune raison de se poser pour assurer la génération suivante : il s’accouple aussi en volant. Mais pas d’affolement, il parvient tranquillement à sa maturité sexuelle vers trois ou quatre ans.
Alors seulement, la femelle se pose le temps de pondre deux ou trois œufs, couvés pendant trois semaines alternativement par celle-ci et le mâle. L’autre reprend son vol, en quête de nourriture pour les oisillons.
La pitance vient à manquer ? Ces oisillons sont capables de jeûner pendant huit jours.
Construire son nid en volant
En vol, il attrape les plumes d’autres oiseaux, peluches, poils, brins d’herbe, bouts de paille, autant de matériaux légers qu’il agglomère à l’aide de sa salive pour constituer le « matelas » ou coupelle du nid.
Inouï, de retour de sa migration hivernale en Afrique, le martinet retrouve son nid : il y entre sans freiner, par l’orifice qu’il y a ménagé.
Grandir en volant
Lorsque le jeune martinet apprend à voler, ses parents ont déjà repris la direction de l’Afrique. A lui de se débrouiller ! En général, il prend un premier envol qui dure deux ans : sans se poser !
A terre par accident
Au bout du compte, le martinet se retrouve à terre le plus souvent par accident, lorsqu’il a télescopé un obstacle. Fort heureusement, cela n’est pas son lot quotidien : il a un vol excessivement précis.
Martinet : quel est cet oiseau ?
Un oiseau sociable
S’il laisse rapidement sa progéniture devenir autonome, il n’en n’est pas moins un oiseau grégaire : il vole par colonies de quelques dizaines de couples.
A la fin de l’été, ces colonies peuvent se muer en bandes d’un bon millier de martinets, qui se regroupent pour migrer ensemble.
Au fait, des couples ? Eh oui, cet oiseau est autant fidèle à sa compagne qu’à son nid.
Le chant du martinet
Mais pourquoi crie-t-il en volant ? Quand vous êtes à la traîne, vous-même appelez ceux qui sont en tête pour qu’ils vous attendent. Il en fait autant.
Le compagnon de la ville
Ce n’est pas drôle, de retour au printemps, de ne pas retrouver son nid : après tous ces kilomètres parcourus ! Imaginez que vous retrouviez votre maison saccagée, au prétexte que vous vous êtes provisoirement absentés.
C’est le principal motif de désarroi des martinets chez nous : gouttières, anfractuosités, creux de troncs d’arbres. Régulièrement, le martinet se fait détruire ses pénates par l’être humain.
Pour l’instant, il n’a pas encore déserté nos contrées. Mais il ne faudrait tout de même pas exagérer.
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