L’ornithologie, la science à laquelle participer
Pénétrez le mystérieux monde des oiseaux
Vous n’y connaissez rien, mais avez envie d’apprendre ? L’ornithologie vous permet de pénétrer le mystérieux monde des oiseaux : une porte ouverte, que jamais vous ne refermerez.

Contenu
L’ornithologie, qu’est-ce que c’est ?
Du grec ancien ορνις (ornis), « oiseau » et λόγος (logos), « connaissance », l’ornithologie est la branche de la zoologie qui a pour objet l’étude des oiseaux sauvages dans leur milieu naturel.
L’ornithologie est l’une des rares sciences encore majoritairement exercée par des amateurs : au Royaume-Uni, la Royal Society for the Protection of Birds, créée en 1889 pour lutter contre le commerce des plumes pour les chapeaux des femmes, compte plus d’un million d’adhérents.
L’ornithologie en France
En France, la Ligue pour la Protection des Oiseaux – Agir pour la biodiversité (LPO) plus de 57 000 adhérents, 8 000 bénévoles actifs pour 400 salariés.
Ainsi les observations de ces réseaux d’amateurs servent-elles aux scientifiques, en termes d’inventaires et d’état des lieux des écosystèmes (biodiversité, réchauffement climatique) au regard du comportement des oiseaux.
Ornithologie : les inventaires
Les oiseaux ont toujours fasciné l’Homme par son vol, étudié par Léonard de Vinci, et par ses migrations. Pour rendre utilisable les observations éparses, les oiseaux ont fait l’objet d’inventaires : on doit le premier d’entre eux à Aristote, dans son Traité naturel des animaux en – 343.
Puis les savants n’ont eu de cesse de faire évoluer ces inventaires : au XVIe siècle, le botaniste anglais William Turner rédige le tout premier ouvrage entièrement consacré aux oiseaux, en décrivant avec précision ceux inventoriés par Aristote et Pline l’Ancien.
Ornithologue français
Également au XVIe siècle, le naturaliste français Pierre Belon se livre à la première étude d’anatomie comparée, en rapprochant le squelette de l’Homme et celui de l’oiseau. Dans son « Histoire de la nature des oyseaux », il décrit les oiseaux, leurs becs, serres, ainsi que le résultat de ses dissections.
Au XVIIIe siècle, Buffon reconnaît la migration des oiseaux, autrefois attribuée à un phénomène religieux. Et Georges Cuvier propose leur classification en six ordres (oiseaux de proie, passereaux, grimpeurs, gallinacés, échassiers, palmipèdes).
Le zoologiste Blainville y ajoutera trois ordres, les perroquets, les pigeons et les autruches.
Ornithologie et écologie
De nombreuses espèces d’oiseaux commencent à disparaître comme le Grand pingouin ou le Cormoran à lunette, le Canard du Labrador dès 1875. Les premières lois sur la protection des oiseaux et la réglementation de la chasse apparaissent. Les ornithologues participent à l’émergence de l’écologie.
Au XXe siècle, René d’Abadie, dont les travaux sont conservés au Muséum national d’Histoire naturelle à Nantes, fonde la Société d’Etudes Ornithologiques de France : cette association, qui comprend dans son bureau des membres du Muséum, fait à la fois un travail de vulgarisation et d’étude scientifique sur tout ce qui peut impacter la vie des oiseaux.
Ornithologie et écrivains
Dans les années 1920, l’ornithologue Jacques Delamain s’associe avec son frère et son beau-frère, qui ont racheté les éditions Stock : il crée alors la collection « Livres de la nature ». En 1928, il y publie son célèbre Pourquoi les oiseaux chantent ?, récompensé à la fois par l’Académie française et par l’Académie des Sciences.
Pendant la Première Guerre mondiale, il consigne dans son Journal des tranchées, l’adaptation des oiseaux à la guerre, au bruit et aux destructions. Il profite de ses jumelles de l’armée pour les observer. Baptisé l’Homère des oiseaux, Jacques Delamain décrit dans « Pourquoi les oiseaux chantent », préfacé par Jacques Lacarrière et Olivier Messiaen, les migrations de printemps, les amitiés et les peines des oiseaux, leurs noces et leur façon de faire un nid.
Autre auteur à lire, Philippe Dubois, ornithologue aujourd’hui directeur éditorial des éditions Delachaux & Niestlé et responsable du programme « Changement climatique et biodiversité » de la LPO.
Ornithologie : les institutions
Le Muséum national d’histoire naturelle s’enorgueillit d’une collection de 130 000 spécimens d’oiseaux mis en peau, dont 2 500 types, 400 spécimens d’une centaine d’espèces disparues ou en voie de disparition, mais aussi de squelettes, nids et œufs.
Cette collection unique sert bien sûr, aux expositions grand public, mais a d’abord un but scientifique (taxinomie, évolution de la morphologie, génétique).
Quant au Centre de recherches sur la biologie des populations d’oiseaux, il est l’organisme français chargé de coordonner le suivi des populations d’oiseaux en France, en particulier par le baguage. Il fait partie du Centre d’écologie et des sciences de la conservation (CESCO), dépendant du Muséum national d’histoire naturelle, du CNRS et de l’Université Pierre-et-Marie-Curie..
Le CRBPO est à l’initiative des grandes opérations de science participative, telles que Vigie-Nature et le Suivi temporel des oiseaux communs (STOC).
Ornithologie : les associations
En France, la LPO a, à la fois un rôle d’observation et de protection des oiseaux : au travers de ses engagements constants, lors du drame des oiseaux mazoutés par la catastrophe de l’Amoco Cadiz en 1978 pour laquelle beaucoup de bénévoles se sont investis, lors du Grenelle de l’Environnement, ou encore chaque année lors du braconnage récurrents d’espèces telles que l’ortolan et le piégeage abusif de l’alouette des champs, espèce en voie de disparition.
Pendant le confinement, la LPO avait lancé l’opération « Confinés mais aux aguets ! » pour compter pendant dix minutes par jour, les oiseaux depuis son jardin, son balcon ou sa fenêtre. Très utile, pour en déduire la pression habituelle de la ville sur les oiseaux, dont la communication par le chant est perturbée par le bruit. Avec notre vacarme, ils ne s’entendent plus !

Ornithologie à Paris
Ne vous sentez pas frustrés si vous habitez à Paris, vous pouvez observer une soixantaine d’espèces, dont le merle qui vous a peut-être réveillé de bonne heure, la mésange charbonnière qui raffole de grimper dans les étages et le faucon pèlerin qui se plaît du côté de Beaugrenelle.
Ornithologie en Île de France et en région
En plus des délégations régionales de la LPO, vous pouvez trouver rejoindre d’autres associations : si vous habitez en Île-de-France, vous pouvez aussi rejoindre la Société Protectrice des Oiseaux des Villes.
En banlieue, vivent la tourterelle turque et le pigeon ramier.
Les parcs ornithologiques
Si vous voulez vous en mettre plein les yeux avec les oiseaux, vous avez bien sûr, les grands parcs africains, les fameux « Big five » qui organisent des safaris : au Sénégal, le parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD) est la troisième réserve ornithologique du monde.
Par chance, la France est aussi l’un des meilleurs spots au monde pour observer les oiseaux :
- le parc du Marquenterre en baie de Somme,
- le parc ornithologique du Teich au sud-est du bassin d’Arcachon,
- le parc ornithologique de Pont-de-Gau en Camargue
de quoi se régaler !
Ornithologie : accessoire et équipement
Pour débuter, vous avez besoin de l’équipement de base, une paire de jumelles et un guide d’identification des oiseaux.
Concernant le guide, il existe de très bons guides pour débutants, dont les photographies sont votre outil de référence, pour savoir ce que vous observez. Une fois devenu connaisseur, vous passerez au guide de l’ornitho.
Désormais, vous avez aussi des applis, qui vous permettent de retrouver sur votre smartphone les mêmes photographies, avec l’avantage de disposer en supplément du chant des oiseaux et aussi d’un comparateur, si vous avez un doute.
Pour la paire de jumelles, oubliez l’entrée de gamme : vous seriez déçu. Une paire de jumelles est un investissement à vie. Optez pour de la qualité, l’observation des oiseaux se faisant selon des luminosités très différentes, surtout au lever du jour, moment important pour les oiseaux.
Vous aurez envie de photographier les oiseaux. Là, il faut être équipé : un objectif de 400 mm. Et bien ajuster sa focale : les photographes amateurs vous diront, par exemple, qu’il faut toujours viser l’œil de l’oiseau, pour que votre cliché soit net. Attention aussi au soleil trompeur : il fait perdre en détail, mieux vaut moins de contrastes.

Ornithologie : quels livres ?
Il existe d’excellents livres et guides ornitho :
Pour en savoir plus
La rédaction de Toutvert.fr vous invite à en savoir davantage sur ces oiseaux :
- Le pigeon, victime des préjugés
- Alouette, gentille alouette
- L’hirondelle, pas uniquement synonyme du printemps
- Le moineau, l’oiseau à l’instinct grégaire
- Tout savoir sur le faisan
- Le rossignol, un chant incroyable
- Le renard est-il vraiment nuisible ?
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