Animaux sauvages

L’épervier, un chasseur discret

Tout le monde ne l’aime pas, car il se nourrit d’oiseaux. Pourtant, l’ épervier ne met à mal aucune espèce d’oiseaux. Découvrons ce petit rapace d’Europe.

L’épervier, un chasseur discret

Epervier : définition et description

L’épervier d’Europe (Accipiter nisus) est l’un des plus petits rapaces diurnes d’Europe. La Russie recense le plus grand nombre de couples (180 000), mais c’est un rapace commun sur l’ensemble du Vieux Continent.




Pour vivre heureux, soyons discret : l’épervier aime la forêt, pourvu qu’elle soit ouverte. Futaies et bocages lui permettent de fondre sur sa proie, sans l’inconvénient des troncs d’arbres. Ce rapace ne vit pas dans les forêts denses.

Il n’appréhende pas l’Homme. Si bien que vous pouvez en apercevoir jusqu’en milieu urbain. D’ailleurs, c’est en hiver, que vous aurez le plus de chance d’en apercevoir : chute des feuilles, plus besoin de se cacher pour nidifier, population grossie par ses congénères du nord de l’Europe venus plus au sud.

Il suit le mouvement de sa nourriture que sont les passereaux : grives, moineaux domestiques, pinçons, hirondelles, étourneaux. En somme, tous les petits oiseaux chantants. Seule la femelle, faute de grives, mange des rongeurs, mulots, musaraignes, campagnols. Et n’a pas peur de s’attaquer à un faisan.

En tous les cas, si vous habitez à Lyon, vous devriez pouvoir observer des éperviers au Parc de la Tête d’Or.

L’épervier mâle

Comme chez tous les rapaces, le mâle est plus petit et a le plumage plus éclatant que la femelle. En l’occurrence, l’épervier mâle est un tiercelet : tel est le nom donné aux oiseaux dont le mâle est trois fois plus petit que la femelle. Celle-ci est tout juste de la taille d’un pigeon : lorsque l’on aperçoit un épervier, c’est ce petit format qui surprend le plus.




Autre caractéristique de ce rapace, son regard perçant : une vision bien typique des rapaces, qui lui sert à la fois de télescope et de loupe, de manière à repérer ses proies de loin, et à ne pas les capturer avec précision.

Quant à ses atours, le mâle est surnommé le tiercelet roux : en référence au plumage rayé blanc et roux de sa poitrine. Une rousseur qui, avec sa taille, le distingue de sa femelle. Et évite de le confondre avec le faucon crécerelle, à peu près du même format.

Il a les pattes jaunes, chez le mâle ornementées de plumes qui lui figurent un vrai bermuda. Surtout, ces pattes sont grêles : la femelle étant du même format que l’Autour des palombes dont les pattes sont trapues, ces pattes sont un moyen de ne pas confondre l’un et l’autre.



Un des plus petits rapaces
Un des plus petits rapaces

L’épervier, son vol

En vol, il a une aisance hors pair : vous distinguerez alors ses courtes ailes pointues et sa longue queue. Surtout, il sait tout faire : vol stationnaire, changement rapide d’altitude, et puis ce vol en rase-motte pour fondre sur sa proie.

Il est capable de traverser un taillis en volant, sans presque jamais se télescoper contre les obstacles : en Grande-Bretagne, il a tout de même été noté que la première cause de mortalité des éperviers était les collisions avec les baies vitrées.

Pour migrer, l’épervier alterne vol battu et glissés. Il vole alors à la vitesse moyenne de quarante-deux kilomètres/heure. Le tout sur des distances impressionnantes : les éperviers les plus nordiques migrent sur une distance pouvant dépasser les deux milles kilomètres.

Avec une particularité : les juvéniles et les mâles effectuent une migration sur une distance plus importante que les femelles. Exemple naturel de familles qui éclatent en vol !

L’épervier, son cri

C’est un peu le rapace silencieux qui plonge sur sa proie chantante. Sauf en période nuptiale : eh oui, ça le rend bavard ! Son cri alterne alors entre cris lents et monosyllabes rapides, selon ce qu’il a à dire.




Pour éloigner l’intrus, il pousse alors des cris saccadés plutôt insistants. Quant aux juvéniles, ils apprennent à vivre en s’adonnant littéralement aux vocalises : une joyeuse marmaille.

L’épervier juvénile

Chez l’Épervier d’Europe, le nid se construit à deux. Et toujours en hauteur : la femelle pond une fois l’an, quatre à six œufs. Elle laisse toujours un intervalle de deux jours entre la ponte de chaque œuf.

Au bout de quarante jours en moyenne, les oisillons sont capables de prendre leur envol.

Dans son nid
Dans son nid

Et l’épervier brun ?

L’épervier brun (Accipiter striatus) est le confrère nord-américain de l’épervier d’Europe. La différence ? Alors que sur le Vieux Continent, l’épervier d’Europe niche de préférence au creux de vieux troncs d’arbres, sur le Nouveau Continent, il prise les arbres jeunes.

L’épervier brun n’a pas été introduit sur le continent américain : il en est une espèce endémique. Tout comme en Europe, il est nicheur dans les régions boréales (en hiver, il quitte Terre-Neuve), sédentaire au Canada, aux Etats-Unis, a fortiori en Amérique du Sud. Son plus grand ennemi ? L’épervier de Cooper, avec lequel il est parfois confondu, et qui est aussi l’un de ses prédateurs.

Jeu : épervier en chasse !

C’est un classique des cours de récréation : l’un est désigné l’« épervier », pendant que les autres doivent traverser de bout en bout un terrain, sans se faire toucher par lui. Au fur et à mesure, ceux qui ont été interceptés sont éliminés : on recommence jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un joueur en lice.

La partie peut se jouer de façon plus coriace avec plusieurs éperviers !

Pour en savoir plus

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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