Le vanadium, présent dans nos clefs à mollette et dans l’organisme
Un métal rare qui a des atouts
Il fait partie des métaux rares. Très utilisé pour obtenir des aciers spéciaux, le vanadium pourrait servir à soigner le diabète. Moins bien, il s’accumule un peu trop dans nos fruits de mer.

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Un peu d’Histoire
C’est le chimiste hispano-mexicain Andrés Manuel Del Rio, qui découvrit en 1801 le vanadium dans la terre de la mine de Purísima del Cardenal au Mexique. Il le nomma eritronium, car il observa que le métal virait au rouge lorsqu’on le chauffait.
Mais Del Rio envoya un échantillon de sa découverte au chimiste français Hippolyte-Victor Collet-Descotils qui se trompa, estimant que celui-ci ne contenait que du chrome impur. Il faudra attendre la redécouverte du vanadium par le suédois Sefström en 1831, pour admettre que Del Rio avait raison.
Bien qu’il ait été proposé que le vanadium fasse référence à son découvreur – rionio – il a gardé celui évoquant Vanadis, la déesse scandinave de la beauté. Une injustice en amène parfois une autre : bien que Del Rio permit au Mexique, alors en pleine guerre d’indépendance contre l’Espagne, de produire un acier bien plus résistant, cela ne lui fut pas reconnu non plus.
Qu’est-ce que le vanadium ?
C’est un métal rare (NB : les métaux rares sont produits en faible quantité industriellement, soit moins de 100 000 tonnes par an au niveau mondial. Dans la nature, ils sont associés à d’autres minerais, ce qui rend leur extraction coûteuse).
En l’occurrence, le vanadium est associé à une soixantaine de minéraux, mais on le trouve aussi dans la bauxite et les roches carbonées (charbon et pétrole).
Quel est le symbole de l’atome de vanadium ?
Pentoxyde de vanadium = formule V2O5
De numéro atomique 23, ce métal a pour propriétés d’être en même temps dur et ductile (on peut l’étirer sans qu’il ne se rompe). A la fois acide et basique, il résiste mieux que d’autres métaux à la corrosion.
Vanadium : ses utilisations industrielles
Ce métal est principalement utilisé sous forme d’alliages, pour rendre les métaux plus résistants. Allié à l’acier, il donne des aciers spéciaux inoxydables durs et résistants, avec lesquels sont faits les couteaux et instruments chirurgicaux. Allié au fer et au chrome, il sert à la fabrication d’outillage, tel que vos clefs à mollette. Allié au titane ou à l’aluminium, il est très utilisé dans l’aéronautique et l’aérospatiale.
Le vanadium est également utilisé pour le stockage de l’électricité dans les batteries. Il sert aussi de catalyseur, par exemple pour la synthèse de l’acide sulfurique.
En matière industrielle, la production de ce métal est concentrée en Chine, en Afrique du Sud et en Russie, ce qui en fait non seulement un métal rare, mais stratégique.
Ses effets sur la santé
Côté environnement
La concentration du vanadium dans l’environnement provient essentiellement d’émissions volcaniques, de l’érosion des sols et roches, mais aussi de l’activité anthropique.
Ainsi, l’oxyde de titane en baie de Seine ou de la combustion d’hydrocarbures du Koweït et d’Arabie saoudite, dont la teneur en vanadium est élevée. A ce titre, la moitié de sa présence dans l’air est d’origine anthropique.
La bioaccumulation
Le vanadium étant plus lourd que l’eau, il se dépose sur les fonds. Si bien que peu présent dans l’océan, il se concentre pourtant principalement dans les organismes marins.
A titre d’exemple, le tunicate, espèce invertébrée répandue dans les océans, peut en bioaccumuler jusqu’à un million de fois la teneur normalement présente dans l’eau où il vit.
Les autres espèces marines sujettes à cette bioaccumulation de vanadium sont la moule et le crabe. Les poissons le sont dans une moindre mesure. Les algues et plantes marines le concentrent également.
Selon les tests effectués en laboratoire, il a été prouvé que ce métal inhibe certains enzymes, avec des conséquences neurologiques. Le vanadium est également susceptible de provoquer des troubles respiratoires, des paralysies, des problèmes au foie et aux reins.
Les tests en laboratoire ont également démontré que ce métal était susceptible d’affecter le système reproductif des animaux mâles et de se concentrer dans le placenta.
En revanche, le vanadium ne semble pas à l’origine de cancers chez l’animal.
Pour la santé humaine
Chez l’être humain le vanadium est présent en quantité infinitésimale. Cet oligo-élément intervient dans de nombreuses réactions enzymatiques de l’organisme, notamment dans le métabolisme du fer.
Un allié contre le diabète ?
Il a été démontré en laboratoire que ce métal favorisait le stockage du sucre dans les cellules. Cette propriété insulino-sensibilisante du vanadium est à l’étude pour le traitement du diabète.
Il aurait aussi un effet régulateur sur le taux de cholestérol, en inhibant la synthèse de celui-ci. Mais là aussi, les recherches en sont au stade d’études.
Mais en cas de diabète ou hypercholestérolémie, il va de soi qu’il faut impérativement consulter et suivre les prescriptions de son médecin.
Vanadium et toxicité
De surcroît, ce métal étant rapidement toxique, il est fortement déconseillé de recourir de soi-même aux compléments alimentaires riches en vanadium.
Egalement, une exposition prolongée au vanadium présent dans l’air représente un risque de lésions pulmonaires, de bronchites et de pneumonies. Ce risque concerne plus particulièrement les professions liées aux activités pétrolières.
Dans quels aliments est présent le vanadium ?
Ce métal est plus particulièrement présent dans :
- le poivre noir,
- les champignons,
- le persil,
- les pommes de terre,
- les épinards,
- l’aneth,
- le foie,
- l’huile d’olive.
Une alimentation variée et équilibrée pourvoit amplement aux besoin de l’organisme.
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