Vivre au naturel

Bioaccumulation, une dangereuse omniprésence

Une accumulation et une concentration qui ne sont pas anodines

Du mercure dans le poisson, des pesticides dans nos fruits et légumes. Champignons, poissons, végétaux et au bout du compte, organismes humains sont contaminés par ces substances écotoxiques d’origine anthropique. Nous détaillons dans cet article la bioaccumulation et ses néfastes conséquences.

Bioaccumulation, une dangereuse omniprésence

Définition de la bioaccumulation

La bioaccumulation est l’accumulation d’un contaminant dans les tissus d’un organisme vivant par absorption directe depuis son environnement ou par ingestion de proies contaminées.




Il y a bioaccumulation, dès lors que cet organisme vivant stocke une dose de contaminant supérieure à celle qu’il élimine.

Bioaccumulation et bioconcentration

Lorsque la bioaccumulation est directe, on parle de bioconcentration : l’organisme vivant absorbe les contaminants directement à partir du milieu. C’est le cas des animaux filtreurs, qui filtrent l’eau pour se nourrir : les huîtres, les moules, les baleines à fanons, les flamants roses.

Définition de la bioamplification

La bioamplification est la bioaccumulation indirecte, via des intermédiaires : tout au long de la chaîne alimentaire, chaque prédateur absorbe chacun à son tour, les contaminants présents dans les tissus de sa proie.
Il n’est pas rare que la concentration de toxicité soit plus élevée au sein des organismes vivants que dans le milieu où ils vivent.

La chaîne alimentaire

Les “producteurs” sont le premier maillon d’une chaîne alimentaire : en milieu contaminé, ils absorbent directement les contaminants présents dans le milieu. Puis les “consommateurs” absorbent à la fois directement les contaminants présents dans le milieu et ceux qui le sont dans les tissus des producteurs.
Si bien que bioaccumulation et bioconcentration s’additionnent : les organismes vivants en haut de la chaîne alimentaire sont les plus contaminés..

De quels polluants s’agit-il ?

Un polluant est une substance naturelle ou artificielle introduite par l’Homme dans un environnement dont il était absent ou présent en quantité moindre.




Les polluants naturels

Le sel est naturellement présent dans l’eau de mer, à une concentration moyenne de 37 à 38 grammes par litre. Les usines de dessalement pour transformer celle-ci en eau douce rejettent des saumures, dont la salinité est de 70 grammes par litre.

A titre d’exemple, l’usine espagnole de dessalement d’El Atabi dans la région de Malaga, produit 165 000 m3 d’eau douce par jour.

En Méditerranée, l’écosystème qu’est l’herbier de posidonie est détruit par l’excès de salinité déversé. Mollusques et poissons (dont la rascasse) s’y nourrissent, y frayent, et leurs juvéniles y débutent leur vie.



Exemple de bioaccumulation et microplastique
Exemple de bioaccumulation et microplastique

Les polluants artificiels

Les polluants artificiels sont ceux créés par l’Homme et qui se s’accumulent dans l’environnement.

Bioaccumulation et pesticides

Les pesticides (herbicides, insecticides, fongicides) appliqués aux cultures polluent l’air, l’eau et le sol.

En France, la pollution de l’eau potable est désormais quasi-uniquement d’origine agricole : selon l’étude réalisée en 2019 par l’association UFC- Que choisir ?, cette pollution reste répandue sur l’ensemble du territoire.
Sont en priorité touchées les petites communes rurales des zones de culture intensive du Nord et du sud-ouest. Une pollution qui se cumule avec celle par les nitrates.

Les néonicotinoïdes

Mauvaise nouvelle, en août 2020, le gouvernement français a fait un “geste” en faveur des cultivateurs betteraviers, en autorisant à nouveau le recours aux néonicotinoïdes contre les pucerons, pesticide tueur des insectes pollinisateurs. Résultat des néonicotinoïdes, du miel de fleurs pollué et la disparition des abeilles.

Les néonicotinoïdes, une menace pour les abeilles
Les néonicotinoïdes, une menace pour les abeilles




Le PCB

Également connus sous le nom de pyralène (du nom de la commercialisation d’un produit par Monsanto), les PCB (Polychlorobiphényles) ont été très utilisés dans les années 70 comme lubrifiants pour les transformateurs électriques et isolants dans des environnements à très haute tension.

Voici quinze ans d’années, la pêche et la vente de poissons du Rhône avaient été interdits, les poissons ayant concentré une dose de ce PCB jusqu’à 40 fois la teneur admise par l’Organisation Mondiale de la Santé, chez l’être humain.

Les CFC (Chlorofluorocarbones)

Les chlorofluorocarbones ont longtemps servi dans les système de réfrigération, les aérosols, laques à cheveux, certains processus industriels. Leur faible réactivité chimique pouvait laisser croire qu’ils n’étaient pas nuisibles à l’environnement. Ils ont été responsables de la destruction de la couche d’ozone.

Bioaccumulation et métaux lourds

Présents à faible dose dans la croûte terrestre et en quantité infinitésimale dans l’organisme humain (cuivre, zinc, sélénium, fer), les métaux lourds font partie des contaminants les plus dangereux pour l’environnement et la santé humaine.

Émis dans l’atmosphère en grande quantité par l’activité anthropique (combustion du charbon, du pétrole, incinération des déchets, processus industriels), ils sont toxiques et biopersistants.

Parmi ces métaux lourds (zinc, cuivre, nickel, plomb, chrome, cadmium), trois d’entre eux sont particulièrement préoccupants : le mercure, le plomb et le cadmium.

Le plomb

Lors de l’incendie de la flèche de Notre Dame, le 15 avril 2019, le risque de pollution de l’atmosphère au plomb avait inquiété : délétère pour la santé, le plomb n’est pas naturellement présent dans l’organisme humain.
Pourtant, tout le monde en a. Jusqu’en l’an 2000, l’essence au plomb était autorisée, de même que les peintures d’intérieur. Dangereux pour le fœtus, le plomb représente un risque neurologique, hématologique, rénal, cardiovasculaire. Il est reprotoxique et cancérogène.

Bioaccumulation et mercure

La maladie de Minamata doit son nom à cette baie du Japon, où une usine de pétrochimie a rejeté de grandes quantités de mercure entre les années 1932 et 1966. Au total, 13 000 personnes ont été contaminées, dont 900 sont décédées. Une contamination d’abord observée sur les chats, puis les pêcheurs, due à la concentration en mercure des poissons et mollusques.

Le mercure est le seul élément métallique dont l’introduction dans le milieu marin par l’activité humaine ait entraîné la mort d’hommes.




L’organisation Mondiale de la Santé a classé le mercure comme l’un des dix produits chimiques préoccupants pour la santé publique : effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, sur les poumons, les reins, la peau et les yeux. Une intoxication au mercure peut être fatale.

Bioaccumulation et poisson

Le poisson est la principale source de mercure par injection pour l’Homme : le marlin, le maquereau roi (à ne pas confondre avec le maquereau tacheté) l’espadon, le thon rouge du Pacifique. Et de façon générale, les espèces prédatrices.

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Bioaccumulation, des conséquences lourdes sur la santé humaine

La bioaccumulation de métaux lourds dans l’environnement arrive jusque dans l’assiette : cancers, perturbations endocriniennes, risque pour le développement du foutes, affection du foie, des reins, ils sont un risque aujourd’hui majeur pour la santé, au regard de leur omniprésence dans l’environnement.

Selon un étude de chercheurs du CNRS et de l’Inrae dans le département des Deux-Sèvres, y compris des parcelles cultivées en agriculture biologique présentent des traces de pesticides, au regard de leur proximité avec de l’agriculture conventionnelle. 80% des vers de terre analysés contiennent de l’” imidaclopride” ou gaucho, un insecticide.

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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