Vélo, cuisson en papillote, café à l’italienne, smartphone, notre quotidien est « made in alu ». Le malheur est que l’aluminium est un fléau pour l’environnement et un risque de plus en plus avéré pour notre santé.

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Aluminium : définition
C’est le métal le plus abondant de la croûte terrestre. Extrait des minerais de bauxite rouge, il est le deuxième métal le plus malléable et le sixième plus ductile.
Aluminium, son symbole
Tout simplement « Al« , il porte le numéro atomique 13.
Quelles sont les propriétés de l’aluminium ?
Qui dit mieux ? Léger, malléable, résistant et peu onéreux : il est le deuxième métal le plus utilisé après le fer.
Aluminium, un excellent conducteur
L’aluminium est trois fois moins dense que l’acier ou le cuivre. Il est, en plus, un très bon conducteur thermique et électrique (bien meilleur que le cuivre). Au contact de l’air, il se recouvre d’une fine couche d’oxydation qui lui donne son aspect gris : cette couche d’oxydation empêche la progression de la corrosion.
À la différence des autres métaux, il est utilisable alors qu’il est oxydé en surface. Par anodisation, on augmente l’épaisseur de cette couche : alors que ce métal est un très bon conducteur de l’électricité, il devient alors un excellent isolant.
Les utilisations de l’aluminium
Mieux vaut un vélo en aluminium qu’en acier chromé : à usage identique, l’alu a ringardisé les métaux traditionnels. Et a permis nombre d’innovations, dans l’aéronautique, l’aérospatiale, l’automobile, le bâtiment, la science et la médecine, l’alimentation, nos smartphones, etc. Absolument tout !
Peu onéreux, il a aussi permis l’accès du plus grand nombre à ces progrès technologiques.
Faites simplement le tour de votre quotidien : si vous prenez un café avec une capsule ou même la traditionnelle cafetière, téléphonez, allez faire de la bicyclette, vous avez déjà utilisé de l’aluminium à trois reprises.
Côté santé
Sur l’organisme
L’organisme n’ayant pas besoin d’aluminium, il l’élimine directement : à 90% par les fèces sans franchir la barrière intestinale, la faible proportion qui la traverse étant évacuée par les urines.
Néanmoins, une part infime reste dans l’organisme, alors stocké dans les os, le foie et les poumons, voire migrant vers le cerveau. Ainsi, dans le monde occidental, stockons-nous en moyenne de 30 à 50 mg d’aluminium dans le corps.
L’EFSA, European Food Safety Authority a fixé la dose hebdomadaire tolérable (DHT) à 1 mg/kg de poids corporel par semaine : soit 8,5 mg/j pour un adulte de soixante kilos. Or, en Europe, l’alimentation expose à une ingestion de 0,2 à 1,5 mg/kg de ce métal, voire 2,3 mg/kg.
Les dangers pour la santé
Ce métal est un neurotoxique, qui expose en particulier les personnes dialysées, dont les reins ne filtrent plus : l’aluminium migre vers le cerveau, dont il perturbe le système nerveux central.
Chez la femme enceinte, il est également susceptible de franchir la barrière placentaire avec un risque pour le fœtus.
Ce métal est également suspecté d’intervenir dans le cancer du sein. Il pourrait aussi avoir un rôle dans la maladie d’Alzheimer : les cellules cérébrales de personnes atteintes, affichent souvent une concentration en aluminium très supérieure à la normale.
Les sources d’exposition
L’alimentation
L’alimentation est la principale source d’exposition à l’aluminium. Mais la réglementation ne fixe pas de limite maximale, au regard de cette faible teneur. Pourtant, notre alimentation est faite de beaucoup d’aliments transformés, dont la teneur est de loin la plus élevée.
Ce métal étant présent dans la croûte terrestre, il se retrouve naturellement dans les fruits et surtout légumes, à doses diverses mais toujours inférieures à 5mg/kg. Certains légumes en contiennent entre 5 et 10 mg/kg : les champignons, les radis, les épinards, les côtes de bettes et la laitue.
Mais les aliments transformés sont, de loin, les aliments qui contiennent le plus d’aluminium, en raison de la présence d’additifs (colorants, antiagglomérants, raffermissants, etc). C’est le cas du pain industriel, des biscuits et gâteaux, des produits laitiers, de la charcuterie, ou encore des cornichons, en raison de sels d’aluminium de la saumure.
Le chocolat, via le cacao, contient en moyenne 3, 5 mg/kg, mais peut en contenir jusqu’à 50 mg/kg. Les épices en sont également très riches. De même que les crustacés : en moyenne 17, 1 mg/kg.
Attention, le thé est aussi une importante source d’aluminium. Et puis, si les pâtes en contiennent peu, elles sont un aliment que nous consommons souvent.
L’eau du robinet
Les sels d’aluminium servent à traiter l’eau du robinet contre les agents infectieux et pour améliorer sa turbidité. Mais la dose employée est infinitésimale et compensée par la présence de silicium. L’eau du robinet contribue à moins de 1% de la population.
Les emballages alimentaires
L’aluminium va au four : le fameux papier « alu» sert à la cuisson en papillote, et les casseroles en alu sont encore utilisées pour faire revenir les aliments acides, qui ont besoin d’être longtemps sur le feu (rhubarbe, tomates, abricots). L’aluminium finit par migrer aux aliments.
De même si vous avez une poêle en téflon, dont la pellicule de protection est rayée : l’aluminium migre vers les aliments.
Les cosmétiques
Les cosmétiques exposent à l’aluminium par voie cutanée : il facilite l’application d’une crème sur la peau, qu’il rend plus douce. Les cosmétiques sont un usage quotidien très insidieux d’aluminium : la plupart des cosmétiques à bon marché, le maquillage et les crèmes solaires.
Quant aux anti-transpirants, ils contiennent tous des sels (du chlorhydrate d’aluminium), qui limite la transpiration.
Mieux vaut éviter déodorants et cosmétiques contenant de ce métal sur une peau lésée, rasée ou épilée : il y franchit plus facilement la barrière cutanée.
Les médicaments
Les protecteurs gastriques et l’aspirine effervescente contiennent de ce métal.
Des sels d’aluminium sont utilisés comme adjuvant dans certains vaccins, car ils améliorent la réponse immunitaire. A ce titre, le BCG et la vaccin contre l’hépatite B sont décriés.
Néanmoins, les vaccins autorisés sur le contiennent entre 0,125 et 0,85 milligrammes d’aluminium par dose, sachant que les nourrissons commencent les six premiers mois de leur vie par la série des vaccins obligatoires.
Par inhalation
L’exposition par voie respiratoire est principalement professionnelle : elle concerne les travailleurs de l’industrie de l’aluminium, dont l’apport quotidien est de trois à dix fois supérieure à la moyenne, par inhalation de particules dans les fumées et poussières.
Les atteintes respiratoires sont majoritairement de l’asthme, la bronchite chronique et des perturbations de la fonction ventilatoire.
Le cancer bronchopulmonaire primitif et les tumeurs primitives de l’épithélium urinaire sont présumés d’origine professionnelle, dès lors que l’exposition à ce métal s’est déroulée sur une période d’au moins dix ans. Ils sont alors reconnus comme maladie professionnelle.
Mais ils y a encore beaucoup de non-professionnels exposés à l’aluminium : les fumeurs , le tabac contenant de l’aluminium.
Quelle pollution ?
Où se trouve l’aluminium ?
Les principales mines de bauxite se concentrent dans les régions tropicales et subtropicales, où la législation est peu regardante au regard de la protection environnementale : la Guinée, le Brésil, la Jamaïque, mais aussi l’Australie.
Comment fabrique t-on l’aluminium ?
Les mines de bauxite sont à ciel ouvert, bien plus polluantes que les mines souterraines. Au Brésil, elles se situent dans la forêt amazonienne, où elles cumulent les dégâts avec l’extraction de kaolin.
L’extraction de l’aluminium, principalement selon le procédé Bayer (dissolution de la bauxite avec de la soude concentrée à chaud), entraîne des résidus toxiques, les fameuses boues rouges : pour obtenir une tonne de ce métal, il faut quatre tonnes de bauxite.
En France, le scandale des boues rouges du site industriel de Gardanne est récurrent : depuis 1967, l’entreprise de production d’alumine Altéo rejette ses boues rouges dans la fosse de Cassidaigne, au cœur du Parc national des Calanques : via une une canalisation d’une cinquantaine de kilomètres.
Au total, en quarante ans, plus de trente millions de tonnes de rejets toxiques, arsenic, titane, chrome, plomb, vanadium et mercure ont été déversés dans ce réservoir de la biodiversité. Pire, en 2019 et après six ans d’interruption, la préfecture a, à nouveau, autorisé la reprise de ces rejets, pour six ans !
Pour en savoir plus
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