Le gui, un poison magique

By Pascale

Gui, tous les secrets de ce poison magique

Ce parasite végétal est un poison qui porte-bonheur. Une contradiction bien gauloise, que ne néglige pas la recherche médicale, en traitement de soutien contre le cancer. Focus sur le gui.

Le gui, une plante entourée de légende

La potion de Panoramix

Le gui est, bien sûr, un ingrédient de la potion magique qui rend les irréductibles gaulois invincibles : le druide Panoramix le taille avec sa serpe d’or. Astérix est ainsi fidèle à ses ancêtres, qui utilisaient la « plante qui guérit tous les maux », en vrac la coqueluche, l’hypotension, la toux, les angoisses, la stérilité.

Une plante parasite

Le gui (viscum album) est un hémi-parasite : pas tout à fait un parasite, au sens où il fait lui-même sa photosynthèse. Mais un parasite tout de même, car il colonise les peupliers, pommiers, tilleuls et saules, dont il puise l’eau. Sa position ainsi aérienne était très respectée des druides, qui le cueillaient avec un linge blanc, afin que le sol ne le souille pas.

 De riches symboles

Mais s’il symbolise l’immortalité, le gui le doit au fait qu’il reste vert alors même que le tronc de l’arbre qu’il a colonisé est mort : et non pas à ses propriétés curatives. Un vert persistant en hiver : de quoi en faire un porte-bonheur, en s’embrassant dessous à chaque Saint-Sylvestre, depuis les Celtes.

Les bienfaits du gui sur la santé

C’est la plante des bons vivants et des anxieux.

La célèbre BD est presque (n’exagérons rien) le Vidal version cartoon : confère la corpulence d’Obélix. Bien vu, Goscinny ! A défaut d’envoyer les légionnaires romains ad patres, le gui est un hypotenseur. Avis aux bons vivants tout comme à ceux qui se rongent les sangs.

Plus exactement, cette plante est un vasodilatateur : elle régule le rythme cardiaque. Tout un équilibre : votre médecin vous dirait qu’il ne faut être ni hypotendu, car alors le sang passe trop lentement dans les veines et le rythme cardiaque s’accélère, ni hypertendu, où se produit le processus inverse.

Ce « parasite » traite l’hypertension légère et prévient l’athérosclérose (la perte d’élasticité des artères, par accumulation de gras qui se dépose en plaques). Et voilà pour les adeptes de la fourchette, sachant que ce n’est pas la solution miracle qui exonère de quelques rééquilibrages alimentaires.

C’est aussi un sédatif pour les anxieux, qui soulageront ainsi anxiété et maux de tête.

Gui, tous les secrets de ce poison magique
Gui, tous les secrets de ce poison magique

Le gui, une plante dangereuse

Attention, poison !

Il ne faut pas confonde le gui européen (viscum album) avec le gui américain (phoradendron leucarpum), ce dernier toxique. Quant à celui européen, ses baies le sont également : et même, à haute dose, potentiellement mortelles.

Comment utiliser cette plante médicinale ?

Donc première chose, choisissez bien votre plante !

Seules les feuilles du gui sont intéressantes : en infusion, dans les proportions de 10 à 20 g de feuilles fraîches ou sèches pour 50 cl d’eau. Faites infuser puis laissez reposer une nuit entière. Le lendemain seulement, réchauffez et buvez au maximum trois tasses par jour.

Sachez aussi qu’en cataplasme, des feuilles fraîches de gui soulagent d’une sciatique.

Le gui en traitement de soutien contre le cancer ?

En Suisse et en Allemagne, se sont créés des hôpitaux anthroposophiques, dans le sillage du mouvement éponyme créé dans les années 1920 par Rudolf Steiner. Par ailleurs, le philosophe est à l’origine de l’agriculture en biodynamie.

Gui, tous les secrets de ce poison magique
Gui, tous les secrets de ce poison magique

Le gui n’est pas un traitement contre le cancer, mais est étudié, et d’ores et déjà commercialisé, en soutien à certains traitements contre certains cancers : l’entreprise suisse Iscador G et sa filiale allemande ont en Europe, pignon sur rue dans le développement de préparations à base de cette fameuse plante.

Autant de préparations vouées à injection sous-cutanées : en infusion, le gui n’a strictement aucun effet, ni contre un cancer, ni contre les effets secondaires des traitements. Et un protocole de soutien qui s’envisage exclusivement avec son oncologue, au regard des effets et interactions possibles.

Si les bienfaits du gui ne sont, en l’occurrence, pas ignorés par la médecine française, ils ne sont pas reconnus et donc interdits sur le continent nord-américain.

Pour en savoir plus

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