Chaque année en France, plus de 400 000 personnes contractent une pneumonie. Or, cette infection respiratoire aiguë tue trois fois plus que les accidents de la route et dix-sept fois plus que la grippe.

Contenu
- 1 Qu’est-ce que la pneumonie ?
- 2 Pneumonies et bactéries
- 3 Pneumonies et virus
- 4 Pneumonies nosocomiales
- 5 Comment l’attrape-t-on ?
- 6 Pneumonie, est-ce contagieux ?
- 7 Pneumonie : les symptômes
- 8 Les personnes à risque
- 9 Pneumonie et espérance de vie
- 10 Quelles complications ?
- 11 Quel est le traitement contre la pneumonie ?
- 12 Pneumonie : le vaccin
- 13 Quelle prévention ?
- 14 Pour en savoir plus
Qu’est-ce que la pneumonie ?
La pneumonie est une infection respiratoire aiguë du tissu pulmonaire : ce tissu ou « parenchyme pulmonaire » comprend les bronchioles respiratoires. Il est irrigué de vaisseaux capillaires sanguins qui permettent l’échange avec l’air alvéolaire.
Et la pneumopathie ?
A noter, la pneumonie ne doit pas être confondue avec la pneumopathie, qui désigne elle une maladie des poumons.
Pneumonies et bactéries
Le pneumocoque (streptococcus pneumoniae) est, de loin, la bactérie la plus souvent impliquée dans cette maladie. Il s’agit également de la forme la plus grave. L’autre bactérie relativement fréquente est la légionellose (Legionella pneumophila). Il s’agit aussi d’une forme grave.
Les autres germes, dits atypiques, sont à l’origine de formes non graves de pneumonie : Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae.
Pneumonies et virus
Un virus (le rhinovirus du rhume, l’influenza de la grippe) peut occasionner une pneumonie « diffuse » : les deux poumons étant atteints de façon diffuse.
Rarement grave, cette forme peut cependant se compliquer : chez les personnes fragiles, cette maladie est la complication la plus répandue de la grippe, par surinfection bactérienne.
Pneumonies nosocomiales
On distingue les pneumonies « communautaires », contractées à l’extérieur de l’hôpital ou 48 heures avant une admission, des pneumonies nosocomiales : celles-ci sont dues à des entérobactéries (bactéries du tube digestif) ou des Pseudomonas (ces germes opportunistes, susceptibles de toucher les personnes affaiblies).
Comment l’attrape-t-on ?
La pneumonie s’attrape en respirant : présents dans l’air, les germes pénètrent les poumons par les voies respiratoires. Mais ils peuvent aussi le faire par la cavité buccale ou la sphère ORL (oto-rhino-laryngologique).
Dans les poumons, les germes en pénètrent les alvéoles, dont ils provoquent l’inflammation : celles-ci se remplissent de pus et de liquide, dont les symptômes de la pneumonie sont la réaction de l’organisme.
Pneumonie, est-ce contagieux ?
Le cas général est que les pneumonies bactériennes sont faiblement contagieuses, et les pneumonies virales très contagieuses.
La raison est que les gouttelettes de salive transportant les virus sont plus petites que celles contenant les bactéries : elles restent plus longtemps dans l’air.
Ainsi, la forme la plus fréquente et la plus grave, due à un pneumocoque, est-elle très peu contagieuse. Tandis que les pneumonies virales, peu graves, sont très contagieuses.
Mais ce cas général souffre d’exceptions : la pneumonie tuberculeuse, heureusement rare, s’avère dangereuse et contagieuse. Quant à la pneumonie due à la bactérie Mycoplasma pneumoniae, peu grave, elle est également contagieuse.
Pneumonie : les symptômes
Typiquement lors d’une pneumonie due à un pneumocoque, les symptômes surviennent brutalement : la fièvre monte soudainement (39-40°) associée à des frissons, la toux d’abord sèche, devient grasse et s’accompagne de sécrétions jaunâtres ou verdâtres, parfois striées de sang, et on a mal à la cage thoracique d’un côté, surtout lorsque l’on tousse. Essoufflement, douleurs musculaires, mal de tête, et malaise général : la seule envie est de rester couché.
Certains symptômes doivent alerter : l’accélération du pouls, une température supérieure à 40° ou inférieure à 35° ou l’altération de la conscience sont autant de signes de gravité, qui nécessitent une hospitalisation immédiate.
Les symptômes des pneumonies « atypiques » sont plus trompeurs, car ils sont moins spécifiques : toux, maux de tête, troubles digestifs ou douleurs articulaires, sans fièvre excessive.
Les personnes à risque
Les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes hospitalisées en soins intensifs représentent les principales populations à risque.
Les adultes souffrant de certaines pathologies en font également partie : celles souffrant d’une maladie respiratoire chronique (asthme, emphysème, bronchite, fibrose kystique), d’une maladie chronique affaiblissant le système immunitaire (VIH, cancer), de diabète, ou étant sous traitement immunosuppresseur ou corticoïdes.
Les professions exposant à des substances chimiques toxiques représentent aussi un facteur de risque supplémentaire : vernis, peintures, etc.
Ainsi en est-il également des addictions, tabac bien sûr, mais aussi alcool, stupéfiants.
Et des conditions de logement insalubres dont partie de la liste de ces facteurs aggravants.
Pneumonie et espérance de vie
La pneumonie, c’est sérieux.
Le 12 novembre est la Journée mondiale de la pneumonie, établie par l’OMS pour sensibiliser le public. Or, autre résultat de l’enquête, IPSOS, les français connaîtraient assez mal la pneumonie, ce qui explique partiellement leur ignorance au regard du vaccin.
Pneumonie et taux de mortalité
L’âge est le premier facteur de morbidité de la pneumonie : le taux de mortalité est de 5,6% avant 65 ans, de plus de 40% chez les plus de 85 ans.
Et plus de 10% des patients qui ont été hospitalisés pour pneumonie décèdent dans les 90 jours qui suivent leur sortie de l’hôpital (source Ipsos).
Quelles complications ?
Une pneumonie peut dégénérer en septicémie (le germe responsable se dissémine dans le sang, et touche d’autres organes), un abcès au poumon (une cavité se forme, emplie de pus), une pleurésie (du liquide entre les deux feuillets de la plèvre), ou la décompensation d’une maladie chronique : diabète, insuffisance cardiaque, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Autant de complications qui impliquent une hospitalisation.
Quel est le traitement contre la pneumonie ?
La forme bactérienne se traite toujours par antibiotiques, pour éliminer la bactérie. Le type d’antibiotique prescrit dépend de la bactérie suspectée, de l’état général de la personne et de la gravité de la pneumonie.
Pneumonie et radio
En cas de doute, le médecin envisage une radiographie des poumons et/ou une prise de sang. Si les symptômes ne régressent pas, voire augmentent au bout de trois jours, il peut être amené à changer d’antibiotiques, voire à hospitaliser.
Ce traitement doit être accompagné de repos, d’une bonne hydratation et aération : on reste couché, mais pas sous la chaleur de la couette.
Les approches complémentaires
Les traitements naturels ne soignent en aucun cas d’une pneumonie bactérienne. Mais ils apportent un confort : des inhalations de camomille, sureau ou mélisse aident à soulager l’irritation de la gorge et des poumons.
Côté alimentaire, les produits laitiers et le sucre sont à éviter : ils favorisent la production de mucus.
Pneumonie : le vaccin
Cette maladie étant très majoritairement due au pneumocoque, le vaccin anti-pneumococcique obligatoire pour les enfants nés depuis 2018. Et recommandé chez ceux nés avant cette date, de même que pour les personnes à risque : âgées de plus de 65 ans, atteintes d’une pathologie chronique, immunodéprimées ou alcooliques.
Ce vaccin doit être renouvelé tous les cinq ans. La vaccination comporte deux injections à deux mois d’intervalle : chez le nourrisson, la première injection à l’âge de deux mois, puis un rappel à l’âge de onze mois.
La pneumonie pouvant être une complication de la grippe, la vaccination saisonnière antigrippale est recommandée pour les personnes de plus de 65 ans, ainsi que celles représentant un risque de complication.
Quelle prévention ?
L’hygiène de vie permet d’avoir un système immunitaire efficace : équilibre alimentaire, du sommeil, ne pas fumer.
Les bonnes habitudes (ré)apprises pendant l’épidémie de coronavirus sont valables contre cette maladie : se laver régulièrement les mains (en rentrant chez soi, etc), utiliser des mouchoirs à usage unique, tousser ou éternuer dans son coude.
Lorsqu’une personne de votre entourage est malade, elle doit elle-même vous protéger en respectant ces gestes barrière. Les objets qu’elle utilise doivent être désinfectés, sa brosse à dents isolée et utilisée par elle seulement. Les pièces de votre logement doivent être bien aérées.
Pour en savoir plus
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