L’endométriose, une femme sur dix en âge de procréer
Première cause d’infertilité féminine
C’est l’une des premières causes d’infertilité féminine : l’endométriose est cette maladie gynécologique qui se caractérise par le développement de l’endomètre en-dehors de la cavité utérine. Elle est invalidante dans la vie de tous les jours et dans la vie privée. Et son diagnostic reste encore tardif.

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Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’utérus : à chaque cycle menstruel, il s’épaissit sous l’effet des œstrogènes. En l’absence de fécondation, il se désagrège : ce sont les règles.
L’endométriose est la remontée de cellules de cette muqueuse via les trompes : ces cellules colonisent alors d’autres organes, en les envahissant d’un tissu similaire à l’endomètre. Elles les endommagent en créant des lésions, adhérences, ou kystes.
Ces cellules colonisent en priorité les organes génitaux (les ovaires) et le péritoine (la double membrane qui enveloppe la cavité abdominale), mais aussi très souvent les appareils urinaire et digestif.
Pas de vraiment de profil-type de la femme concernée
Pourquoi une femme est-elle touchée et pas une autre ? La femme européenne est, par exemple, plus concernée que la femme africaine. Pour autant, aucune étude épidémiologique n’a pu établir de profil-type d’aucune sorte.
Néanmoins, certains facteurs sont potentiellement à risque : des règles très précoces (avant l’âge de onze ans) et/ou avec un cycle court (moins de 27 jours) et en même temps abondantes. Autres facteurs de risque, l’infertilité volontaire ou non, ou un acte chirurgical tel que l’épisiotomie.

Autre facteur encore, les femmes nées entre 1950 et 1977, et dont la mère s’était vue prescrire du diéthylstilbestrol, hormone de synthèse alors utilisée contre les fausses couches et les naissances prématurées. Ce « D.E.S » a été à l’origine de malformations génitales chez les enfants.
Ces facteurs d’exposition ne couvrent pourtant pas le panel de l’ensemble des femmes touchées par l’endométriose.
Les symptômes de l’endométriose
Les femmes souffrant d’endométriose souffrent de règles très douloureuses, et ce depuis la puberté. Pourtant, le diagnostic se fait encore souvent par hasard : alors que d’autres organes sont déjà lésés. Il est vrai que toutes les femmes ayant des règles douloureuses ne vont pas nécessairement consulter.
Signe caractéristique, le troisième ou quatrième jour des règles représente un pic de douleur, ce qui n’est pas le cas chez une femme ne souffrant pas d’endométriose.
Autre symptôme, des règles hémorragiques et durant plus d’une semaine, voire des saignements entre les règles. Enfin, et ce n’est pas le moindre, l’endométriose handicape les rapports sexuels, eux aussi douloureux.
Lorsque l’endométriose atteint la vessie, on parle alors d’endométriose urétérale, en référence aux uretères, les canaux la reliant aux reins et par où s’évacue l’urine. La colonisation des uretères par les cellules de l’endomètre crée alors des douleurs similaires à celle d’une cystite sans en être une, voire de l’incontinence urinaire.
L’endométriose digestive, lorsque les intestins, le colon, le rectum sont touchés, provoque quant à elle, des phases de diarrhées et de constipation au moment des règles, voire des occlusions intestinales.
Dans tous les cas, l’endométriose est toujours associée à une souffrance et une fatigue chroniques : celles-ci invalident profondément la vie de couple et la vie en société.
La grossesse et endométriose, incompatibles ?
En plus de rendre les rapports douloureux, l’endométriose est un facteur d’infertilité dans près d’un cas sur deux.
Les femmes souffrant d’endométriose parvenant à être enceinte ont le risque au pire d’une fausse-couche, au mieux d’un enfant prématuré : à tout le moins d’un poids inférieur, en raison d’un mauvais placement du placenta. Une grossesse compliquée, en tous les cas.
Quels traitements contre l’endométriose ?
Le traitement hormonal et la chirurgie sont les deux principaux traitements de l’endométriose : le traitement hormonal consiste à tarir ou interrompre le cycle menstruel, pour tarir la source de la maladie. Faute d’œstrogènes, les cellules colonisatrices ne sont plus alimentées.
Si ce traitement s’avère insuffisant, la ménopause artificielle est provoquée : chez une femme jeune, elle s’accompagne d’une compensation des effets secondaires que sont les douleurs osseuses, les bouffées de chaleur et la sécheresse de la peau.
Lorsque le traitement médical ne suffit plus, la chirurgie ne consiste en l’ablation de l’appareil génital féminin.

Et le confort, dans tout ça ?
En plus de l’inévitable suivi médical, les médecines douces sont conseillées pour obtenir un réel gain de confort, en particulier l’acupuncture et l’ostéopathie.
N’hésitez pas non plus à parler à votre gynécologue, du rôle des oligo-éléments dans votre maladie : par exemple, le cuivre favorise la création de vaisseaux, tandis que le zinc est bénéfique. Mais, en tout état de cause, ne jouez pas les apprentis-sorcières. Posez surtout des questions.
Par ailleurs, l’association nationale EndoFrance fait un travail d’information et d’écoute très efficace. Sa marraine, l’actrice de la série télévisée Plus belle la vie, Laëtitia Milot, elle-même atteinte d’endométriose (et qui a décrit son expérience dans « C’est pour quand le bébé ? » (Ed. Michel Lafont).
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