Ça vous gratte terriblement, alors que vous n’avez pas été en contact avec des orties ? Rarement grave et aisément identifiable, l’urticaire ne se soigne pourtant pas toujours facilement, les causes en étant souvent inconnues.
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Urticaire : définition
Du latin « urtica » tout comme l’ortie, l’urticaire démange 20% de la population au moins une fois dans sa vie : cette éruption cutanée plus ou moins locale provoque des boutons similaires à ceux des piqûres d’orties, avec une bosse centrale ou « papule » et une rougeur autour ou « érythème ».
Il démange énormément, de quelques heures à plusieurs semaines dans le cas d’une crise classique. Elle touche n’importe quelle partie du corps sous forme de plaques. Si le visage ou les muqueuses sont touchées, la crise d’urticaire peut se transformer en œdème de Quincke.
On distingue deux formes bien distinctes : la crise d’urticaire aigue et la chronique, la première étant d’origine allergique, la seconde inflammatoire. Sachant que bien des causes d’urticaires sont inconnues.
L’urticaire aigue, la crise allergique ponctuelle
Une piqure d’insecte, certains aliments riches en histamine (fraises, crustacés, arachide, chocolat, gruyère, lait, etc) ou médicaments (antibiotiques, antalgiques, anti-inflammatoires), le contact avec une substance (des gants en latex, des produits nettoyants), une infection (souvent de la sphère ORL) peuvent être à l’origine d’une crise aigue.
Le lien de cause à effet est identifié : cette poussée isolée survient quelques minutes voire quelques heures après l’ingestion ou le contact avec la substance allergène. A noter que la plaque peut survenir à un endroit du corps, puis se résoudre spontanément pour apparaître à un autre.
Comme dans toute allergie, les mastocytes, ces globules blancs qui servent d’avertisseurs au système immunitaire, libèrent de l’histamine. Celle-ci se libère dans les tissus, provoquant les plaques d’urticaire.
Si bien que pour enrayer une crise aigue, votre médecin vous prescrit des antihistaminiques. Et que le fait de ne plus être en contact avec la substance allergène résout le problème.
Sauf qu’une crise aigue représente 5% seulement des cas d’urticaires.
L’urticaire chronique, une cause auto-immune
Vous avez une crise sans raison apparente : pire, au lieu de régresser un bonne fois pour toute au bout de quelques jours, elle se manifeste de façon répétée tous les deux à trois jours et ce, sur une durée de plus de dix semaines.
L’histamine est toujours en cause. Sauf qu’il ne s’agit plus d’une réaction allergène (qui est elle-même une anomalie du système immunitaire) mais d’un bug des mastocytes de votre peau, trop réactifs ou fragiles. L’urticaire chronique est une maladie inflammatoire chronique de la peau.
Il s’accompagne souvent de douleurs abdominales et articulaires, et d’une fièvre modérée.
Sans autre cause que cette fragilité des mastocytes, l’urticaire chronique semble être pourtant favorisée par les mêmes agents déclenchants qu’une crise aigue, ou des facteurs physiques comme l’exposition au chaud, au froid, une pression (un effort avec un outil, des vêtements trop serrés, le frottement d’une selle de vélo).
L’urticaire chronique peut aussi être le dommage collatéral d’une autre pathologie, une thyroïdite ou d’une maladie auto-immune telle que la polyarthrite rhumatoïde.
La forme chronique peut toucher les tissus profonds : il s’agit alors d’angioedème touchant le plus souvent le visage (les paupières et les lèvres), les mains, les pieds ou les organes génitaux.
Aspect positif, contrairement à la majorité des maladies auto-immunes, l’urticaire chronique se résorbe au bout d’une année dans près de la moitié des cas. Et ne représente que très rarement un danger pour la santé.
Son inconvénient majeur sont ces démangeaisons, que les antihistaminiques ne parviennent pas toujours à apaiser. Une forme qui touche l’adulte, plus particulièrement les femmes entre 30 et 40 ans.
L’urticaire cholinergique, les sensations quotidiennes ont un effet de choc
Vous sortez dans la rue en hiver, et cela vous déclenche une crise. Pareil s’il fait trop chaud. Ou si vous êtes sujet à un effort physique intense ou à une émotion forte.
Le processus est celui de l’allergie : vos mastocytes lièrent de l’histamine, sauf qu’il ne suffit plus de manger des fraises ou d’ingérer un médicament. Un élément extérieur banal vous déclenche une crise.
L’inconvénient est que les circonstances déclenchantes font partie du quotidien. Outre le traitement, une des attitudes à tenir est de se souvenir qu’une allergie s’installe dans l’organisme. Pour freiner son installation, habituez progressivement votre organisme à l’élément qui le choque : juste avant d’atteindre le stade où il réagit.
L’urticaire géant
C’est la généralisation à tout ou partie du corps, au point que les plaques se rejoignent. Il peut aussi bien s’agir d’une crise aigue que de sa forme chronique. Il implique de consulter sans tarder.
L’urticaire chez l’enfant
Si les enfants souffrent rarement d’urticaire chronique, sachez que les additifs alimentaires en sont la cause première.
Et parmi les agents déclenchants de crises, certains aliments (lait, poison, noix, etc) mais aussi toute une panoplie d’objets, depuis la pointe d’un crayon au bracelet en pacotille, en passant par la serviette de bain. Les vêtements et objets pour enfants ne sont pas épargnés par la chimie. Pensez, par exemple, aux savons et à la lessive industrielle, tout son environnement est urticant !
Autres causes, les impressions fortes, au physique et au mental : un bain trop chaud et à l’inverse, le contact avec un froid intense, sont des facteurs déclenchants, surtout chez l’enfant.
Veillez à toujours identifier la cause, afin de la supprimer et, le cas échéant, d’en faire part au pédiatre. Si le cirse perdure ou s’accompagne de douleurs et fièvre, il va de soi que vous devez consulter.
Photos d’urticaire
L’urticaire et le stress
Il y a des gens et des situations qui vous donnent des boutons : si le stress n’est pas à lui tout seul un facteur déclenchant, le physique et le mental ont tendance à s’en mêler. L’urticaire chronique a des répercussions sur le sommeil et sur la vie en général, il accroît l’anxiété. Et celle-ci est un terrain favorable à une nouvelle poussée.
L’urticaire solaire
Eh oui, cela fait du bien d’enfin de mettre la peau au soleil. Sauf qu’elle réagit parfois par un urticaire solaire. Par chance, celui-ci se manifeste rapidement (au bout d’une dizaine de minutes), ce qui permet de rapidement se mettre à l’ombre. Cette allergie au soleil implique de bien de protéger des UV du soleil, pour renouer sans danger avec le plaisir de chauffer.
L’urticaire : les traitements
Quelle que soit votre forme d’urticaire, excluez l’automédication. Les pommades apaisantes en sont d’aucune efficacité : oubliez-les. Quant à l’aspirine, elle est totalement à bannir, pendant et entre les crises.
Seul votre médecin sera à même de rechercher les causes. A tout le moins de vous l’apaiser, car s’il est aisément identifiable, les causes en sont souvent inconnues.
Néanmoins, si l’urticaire est en soi sans gravité, une crise est, à l’instar d’une allergie, susceptible d’évoluer vers un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique.
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