Névralgie : quand les nerfs se font sentir
La névralgie, un douleur aigüe, difficilement supportable et qui se déclenche par crise. Zoom sur cette pathologie.

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Névralgie : définition
Comme son nom l’indique – du grec névros, la douleur – la névralgie est une douleur très intense sur le parcours d’un nerf sensitif ou de ses ramifications. Les nerfs sensitifs conduisent l’influx nerveux depuis les récepteurs sensoriels jusqu’au système nerveux central. D’où les sensations vives.
Presque tous les nerfs du corps humains sont à la fois sensitifs et moteurs : a priori tous les nerfs de l’organisme sont donc susceptibles d’être touchés par une névralgie. En réalité, trois névralgies sont très répandues : la sciatique (le long du nerf sciatique), la névralgie cervico-brachiale (la sciatique du cou) et celle faciale (le nerf trijumeau de la face).
Voici qui ne soulage guère : une névralgie est « complète » quand elle touche le nerf depuis sa racine jusqu’à son extrémité et « incomplète » si ce n’est pas le cas. Une névralgie qui commence après la racine du nerf mais court jusqu’à son extrémité est complète mais « suspendue ». Si elle débute avant sa racine mais s’arrête avec son extrémité, elle est alors incomplète et suspendue.
Douleurs jusqu’à l’insupportable, sensation de décharges électriques, elle évolue par crises : très mal et puis plus rien. Jusqu’à la prochaine fois. La douleur est même le seul symptôme. Ou presque : selon les cas, elle peut s’accompagner de sensations de paralysie (au visage) ou de perte de sensibilité qui n’empêche pas la douleur (aux pieds).
Entre deux poussées, elle disparaît totalement : elle ne laisse aucune douleur sourde. Sauf que les crises risquent de se rapprocher.

Névralgie : quelles causes ?
Elle est due à une affection nerveuse, dite neuropathie. Celle-ci peut être de trois ordres, mécanique (le nerf est comprimé), inflammatoire (les névrites, polynévrites, multinévrites) ou infectieuse (le zona). Il peut aussi s’agir de la présence d’une tumeur sur le trajet du nerf.
La névralgie d’origine mécanique est la plus fréquente : le nerf est comprimé. C’est typiquement la hernie discale. Avis aux amateurs, cette névralgie du bas du dos touche 60 à 80% de la population : le pourtour de l’un des disques intervertébraux s’use et sa partie centrale qui est molle, appuie alors dessus pour sortir.
Une névrite est littéralement une « inflammation d’un nerf ». La polynévrite est une névralgie qui touche le corps de façon symétrique : lorsqu’une partie gauche du corps est touchée, la partie droite le sera aussi. Plus qu’une nuance de vocabulaire, une multinévrite est une névralgie de plusieurs sources nerveuses, sans symétrie.
Les causes des polynévrites peuvent aller de maladies auto-immunes (le système immunitaire attaque les nerfs, ce qui est le cas avec le syndrome de Guillain-Barre et l’arthrite rhumatoïde) aux troubles endocriniens ou du métabolisme (troubles de la thyroïde, diabète, urémie), l’effet secondaire d’une chimiothérapie, l’exposition à certaines substances (monoxyde de carbone), ou encore l’alcoolisme.
La névralgie peut être virale : c’est le cas du zona, où le virus de la varicelle endormi dans les ganglions nerveux, se réveille et remonte par les fibres nerveuses jusqu’à la peau. Le zona intercostal est le plus fréquent, le zona optique est le plus sujet à complications.
La névralgie faciale
Celle faciale touche le nerf trijumeau, qui est celui de la sensibilité de la face. La joue, la mâchoire, les gencives, le menton peuvent être touchés, rarement le front. La douleur est spontanée ou bien fait suite à un contact avec la « zone de gâchette » ou même un mouvement normal qui donne l’impression d’un faux-mouvement : sourire, parler, se brosser les dents, se raser fumer, boire son café. Le froid peut aussi déclencher une névralgie faciale.
Rarement symétrique, la névralgie faciale touche trois fois plus les femmes que les hommes. L’âge les expose d’autant. Elle s’installe sous forme de crises aiguës d’abord courtes et espacées, qui augmentent au fur et à mesure en durée et en fréquence.
La névralgie cervicale
Aussi appelée « sciatique du cou », elle touche également les femmes plus que les hommes. En cause, l’arthrose cervicale : la névralgie cervicale est due à la compression de la racine des nerfs des membres supérieurs.
Elle s’accompagne souvent de symptômes avertisseurs : mal au cou ou raideurs de la nuque. Elle est similaire à un processus inflammatoire. Si elle est d’origine rhumatismale, elle revient de façon cyclique et passe d’elle-même.
Selon les racines de nerfs touchées, elle peut atteindre jusqu’au coude ou aux doigts. Autre cas, une vertèbre surnuméraire, rivée non pas à une vertèbre dorsale, mais à une cervicale : en ce cas, le traitement est l’ablation chirurgicale de cette vertèbre en trop.
La sciatique
Ce sont les deux nerfs les plus volumineux du corps humain : les nerfs sciatiques longent l’arrière de chaque jambe pour remonter jusqu’aux vertèbres lombaires (au nombre de 5) et sacrées (au nombre de 4, fusionnées et formant le sacrum).
Dans la très grande majorité des cas, c’est une hernie discale qui irrite l’une des cinq racines du nerf sciatique : cette sortie du disque vertébral provoque soit une lombalgie (ce qu’on appelle communément un tour de rein), soit une sciatique (la névralgie touche la fesse et une jambe).

La névralgie intercostale
Le premier facteur de risque d’une intercostale est un traumatisme physique. En cause, certains sports de vitesse (ski et snowboard) et de contact (football) et les accidents de la route.
Elle est due à la compression de l’un des vingt-quatre nerfs issus de la moelle épinière et situés entre les côtes. Cette douleur peut se faire ressentir jusque dans le dos. Attention, elle ressemble à une douleur cardiaque : il faut toujours s’assurer que l’on ne confond pas l’une avec l’autre.
En sport, l’échauffement et le port de protections sont la meilleure prévention.
La névralgie d’Arnold
C’est le vrai casse-tête à soulager : le nerf d’Arnold ou « nerf grand occipital » – GNO – court depuis la base du crâne juste à la naissance de la colonne vertébrale et prend tout le cuir chevelu. C’est grâce à lui, que l’on peut bouger les muscles du cou. Il est volumineux : quand il est irrité, les sensations ne sont pas minces.
Brûlures, décharges électriques, vertiges, irradiation dans l’œil, elle se manifeste soit de façon aiguë, soit de façon chronique. Elle rend jusqu’au cuir chevelu ultra-sensible.
Qui y est sujet ? La névralgie d’Arnold est soit la conséquence d’un traumatisme – le fameux coup du lapin -, soit une vertèbre qui coince. Et, bien sûr, les rhumatismes. Elle est bien plus rarement due à une maladie de la moelle épinière.
La névralgie dentaire
C’est l’insoutenable rage de dent : la pulpe de la dent contient à la fois vaisseaux et nerfs. Ce qui fait beaucoup de chose pour une petite cavité. Elle n’est pas extensible et l’entrée de la cavité dentaire est étroite : tout s’y comprime facilement. D’où la tête que vous avez envie de vous taper contre les murs.
La névralgie : les traitements naturels
Les traitements naturels n’exonèrent jamais du diagnostic : n’interprétez jamais par vous-même la cause de votre douleur, au risque de passer à côté de quelque chose d’autre.
Le traitement classique est la prescription d’antalgiques qui visent à soulager la douleur, voire de antiépileptiques qui diminuent l’excitabilité des neurones, ou d’antidépresseurs car ils jouent sur le contrôle de la douleur.
Si vous n’avez pas envie de vous bourrer de médicaments, l’ostéopathie peut vous décoincer le nerf, ne serait-ce qu’en vous remettant les vertèbres en place.
Quant à l’auriculothérapie, elle rejoint la médecine allopathique au sens où elle travaille sur la sécrétion d’endorphine par le cerveau : l’endorphine est cette hormone produite par le cerveau et qui réduit la douleur. Sauf que le cerveau n’en produit qu’en petite quantité et que l’organisme la dégrade.
Ce qui est intéressant est que l’auriculothérapie stimule la sécrétion d’endorphine. Et que la recherche s’applique à étudier comment limiter la dégradation d’endorphine : en somme, à favoriser une technique parfaitement naturelle.
Le confort fait partie des soins : le pire, quand vous avez une névralgie du cou, est de vous allonger. Là, les coussins adaptés et chauffants sont d’une véritable utilité.
En résumé, pourquoi en suis-je atteint(e)… et pas le voisin ? Parce que cela n’arrive pas qu’aux autres. Surtout, elle touche les zones « élastiques » du corps humain : le haut et le bas du dos, nettement plus rarement le milieu. Rarement facile de prévenir. Mais si vous êtes une femme, apprenez à prendre soin de vous.
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