Animaux sauvages

La foulque macroule, tout sauf une poule mouillée

A ne pas confondre avec la poule d’eau

La foulque macroule est avec le canard colvert et la poule d’eau, le fidèle habitant de nos étangs et marais. Facile à observer, elle égaie nos promenades à la saison humide, de ses plongeons et décollages un peu patauds.

La foulque macroule, tout sauf une poule mouillée

Définition et présentation : la foulque macroule, Fulica atra

C’est un petit échassier, soit un oiseau d’eau de la famille des Rallidae qui en recense 130. La foulque d’eau a le corps rond d’une poule, le plumage noir d’un corbeau, le bec blanc qui se prolonge sur le front et un petit œil rouge.




Ses pattes forment de longs doigts verdâtres et puissants, partiellement palmés : contrairement au canard, chacun des trois doigts de ces pattes est muni de lobes palmés non reliés entre eux. Pour prendre son envol, la foulque macroule doit courir sur l’eau.

Et quel est son caractère ? La foulque macroule est une espèce assez sociable. Durant l’intersaison, de nombreux oiseaux se retrouvent et forment des groupements impressionnants. Parmi ces groupes, la foulque macroule ne passe pas inaperçue. En effet, elle n’est pas la plus discrète du fait de son cri aux notes assez dures.

Foulque à front rouge

De la même famille que le Fulica atra, il vit essentiellement en Amérique du sud.

Foulque à crête

La Fulica cristata vit dans le sud de l’Europe (Espagne), en Afrique du nord (Maroc) et au sud du Sarah. Elle est reconnaissable à sa crête rougeâtre au sommet de la tête.

Foulque à bec rouge

Ce sont les jeunes foulques. Ils ont un bec rouge à la naissance.




Foulque caronculée

La foulque macroule et la foulque caronculée se ressemblent et pourtant elles sont bel et bien différentes ! Leur différence principale se trouve au niveau de leur tête. Sur le bout de sa tête, la foulque caronculée a deux rémiges secondaires dépourvues de blanc. Par ailleurs, elle a un plumage blanc et plus uniforme que la foulque macroule. Pour le bec, celui-ci a une nuance de bleu. Et pour ce qui est des pattes et des doigts, ils sont gris bleu.

Lorsqu’elle crie, la foulque caronculée n’émet pas les mêmes sons que la foule macroule.

Différences entre foulque et poule d’eau

De la même famille et cohabitant sur le même territoire, elle est souvent confondue avec la poule d’eau.



Elle est de plus grande taille (de 36 à 39 cm pour une envergure de 70 à 80 cm et un poids de 600 à 900g). La foulque macroule est surtout bien meilleure nageuse : elle plonge jusqu’à deux mètres de profondeur, pour arracher des herbes au fond de l’eau. Et nage sans crainte à découvert en pleine eau. Une nage cadencée avec un hochement de tête.

Gênée par son poids, elle prend son envol comme un hydravion : elle court sur l’eau grâce aux lobes de ses pattes, qui lui servent aussi à ne pas s’enfoncer lorsqu’elle se déplace sur les roseaux.

Envol de foulques macroules dans une étendue d'eau sauvage
Envol de foulques macroules

Lorsqu’elles sont sur l’eau, certaines différences physiques entre la foulque macroule et la poule d’eau peuvent également être observées :

  • Le corps de la foulque macroule est plus rond à la différence de celui de la poule d’eau qui est plus fin ;
  • Chez la foulque macroule, le bec est blanc et un écusson frontal peut être visible. La poule d’eau a de son côté le bec est rouge tout comme l’écusson. Autre caractéristique pouvant être aperçue : une pointe jaune termine son bec ;
  • Les yeux de la foulque macroule sont rouges tout comme ceux de la poule d’eau. Mais chez cette dernière, on croit souvent que ses yeux sont noirs tellement le rouge est foncé ;
  • Côté plumage, celui de la foulque macroule est de couleur grise et il est uniforme. Celui de la poule d’eau présente quant à lui quelques plumes blanches ainsi que quelques nuances de brun ;
  •  Les pattes de la poule d’eau tirent sur le vert tandis que celles de la foulque macroule sont grises.

D’un point de vue alimentation, les foulques macroules et les poules d’eau se nourrissent en majorité de végétaux. Néanmoins, quelques distinctions peuvent être détectés au niveau de leur régime alimentaire. Par exemple, les foulques d’eau ont une préférence pour les végétaux de type aquatiques. Toutefois, elles peuvent également se nourrir de petits poissons et d’insectes aquatiques. Elles peuvent aussi bien trouver de la nourriture à la surface de l’eau qu’en dessous. D’ailleurs, elles n’ont aucun mal à plonger.

Du côté des poules d’eau, ces dernières préfèrent rester à la surface. Elles peuvent malgré tout immerger leur tête de temps en temps. Et si elles le désirent, elles peuvent sillonner les sols pour trouver de quoi manger. Si elles peuvent se nourrir de mûres et d’autres végétaux, elles apprécient également les vers de terre, les mollusques ou encore les insectes.




Où peut-on les observer ?

Même si elle fait preuve d’une plus grande discrétion que la foulque macroule, la poule d’eau est courante. Elle peut être aperçue dans les rivières, les mares, les marais et les autres cours d’eau. La poule d’eau ne bouge pas tant qu’elle a de la nourriture à sa disposition. Pour la foulque macroule, on la retrouve la plupart du temps aux mêmes endroits que la poule d’eau. Mais durant la saison hivernale, elle a tendance à bouger.

L’habitat et l’aire de répartition de la foulque macroule

Elle est présente en Europe, Afrique du Nord, Océanie et Amérique du nord. En France, elle est présente au nord d’une ligne Bordeaux-Grenoble, mais se rencontre dans la vallée du Rhône et le long de la Garonne.

Migratrice partielle, la foulque macroule change d’habitat non pas en fonction de la température, mais du niveau d’eau et des précipitations. Si bien qu’en hiver, elle rejoint la Camargue, le littoral languedocien et le bassin d’Arcachon autant que les bords du Rhin. La foulque du nord de l’Eurasie est entièrement migratrice. En France, elle est résidente ou partiellement migratrice.

En hiver, elle est dans certaines régions (la Bourgogne), le petit échassier le plus abondant.

La foulque macroule, habitant des milieux mésotrophes

Espèce commune de tous les plans d’eau stagnants ou à faible écoulement, elle habite les milieux eutrophes (à l’eau appauvrie en oxygène par une prolifération végétale et bactérienne) et mésotrophes (moyennement riches en nutriments) : marais, étangs, zones inondées, lacs, bassins, réservoirs, barrages, canaux, fossés de drainage, digues, les deltas et les rivières.

L’alimentation de la foulque macroule

Omnivore, elle est essentiellement végétarienne : algues, parties reproductrices des joncs, roseaux, graminées, graines, herbe, graines de céréales.

A la belle saison, elle se nourrit aussi de mollusques, d’insectes et de leurs larves (mouches, lépidoptères, coléoptères), de vers, sangsues, crevettes, petits poissons. Et d’œufs de grenouilles et poissons, voire d’oiseaux.

Une foulque marcoule sur le bord d'un lac, prêt à plonger

La foulque macroule : mâle et femelle, leur reproduction

Elle nidifie de mars à septembre sur la végétation émergée, éventuellement dans trente centimètres d’eau. Le mâle apporte branchages et matière végétale de ce nid lacustre que construit la femelle.




La femelle pond de cinq à neuf œufs blancs mouchetés, incubés par les deux parents pendant une vingtaine de jours. Une fois éclos, la foulque macroule fait nid à part : une partie des oisillons est gardée par la femelle, l’autre par le mâle dans un nouveau nid.

Au bout d’un mois, les foulques macroules changent d’apparence : leur plumage rouge orangé ébouriffé devient gris. Ils se débrouillent pour se nourrir. Au bout de deux mois, ils prennent leur envol.

Qui est la jeune foulque ? 

Les jeunes foulques macroules s’alimentent seules à partir de la 4e semaine. Et c’est vers l’âge de deux mois qu’elles commencent à voler seules. Pour ce qui est de leur alimentation, les jeunes foulques macroules se nourrissent de la même façon que les « plus anciennes ». Leur régime alimentaire se compose notamment d’insectes, de vers, de larves ou encore de végétaux trouvés à la surface de l’eau ou via la plongée.

Foulque sur son nid lacustre flottant en train de nourrir ses oisillons

La foulque macroule et écologie

Comestible la foulque ?

Malgré sa silhouette dodue, elle n’a aucun intérêt culinaire : elle est difficile à plumer et sa chair a un goût de vase. Autrefois, les foulques macroules tuées étaient données aux hospices. Aujourd’hui, ils rejoignent directement les déchets.

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La chasse aux foulques macroules

Mais en Camargue, les battues de foulques auront décimé des milliers de foulques en une seule journée : des personnes en petites barques sortent des roseaux pour les forcer à s’envoler. Les foulques revenant à leur point de résidence, elles se retrouvent en masse dans la ligne de tir.

Un vrai sport de lâche, que cette chasse à la foulque : heureusement abandonnée en Saintonge et désormais en grande partie en Camargue. Si la foulque macroule n’est pas une espèce menacée, elle est mise à mal par le dérangement occasionné, et surtout par l’ingestion de plombs de chasse disséminés dans les milieux aquatiques. Autre menace, la destruction de son habitat, pollution ou assèchement du milieu, notamment par l’exploitation de la tourbe.

Elle est également sensible aux maladies, comme ce fut le cas avec la grippe aviaire.

 

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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