
La foulque macroule est avec le canard colvert et la poule d’eau, le fidèle habitant de nos étangs et marais. Facile à observer, elle égaie nos promenades à la saison humide, de ses plongeons et décollages un peu patauds.
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La foulque macroule, Fulica atra
C’est un petit échassier, soit un oiseau d’eau de la famille des Rallidae qui en recense 130. La foulque d’eau a le corps rond d’une poule, le plumage noir d’un corbeau, le bec blanc qui se prolonge sur le front et un petit œil rouge.
Ses pattes forment de longs doigts verdâtres et puissants, partiellement palmés : contrairement au canard, chacun des trois doigts de ces pattes est muni de lobes palmés non reliés entre eux.
Foulque à front rouge
De la même famille que le Fulica atra, il vit essentiellement en Amérique du sud.
Foulque à crête
La Fulica cristata vit dans le sud de l’Europe (Espagne), en Afrique du nord (Maroc) et au sud du Sarah. Elle est reconnaissable à sa crête rougeâtre au sommet de la tête.
Les différences avec la poule d’eau
De la même famille et cohabitant sur le même territoire, elle est souvent confondue avec la poule d’eau.
Elle est de plus grande taille (de 36 à 39 cm pour une envergure de 70 à 80 cm et un poids de 600 à 900g). La foulque macroule est surtout bien meilleure nageuse : elle plonge jusqu’à deux mètres de profondeur, pour arracher des herbes au fond de l’eau. Et nage sans crainte à découvert en pleine eau. Une nage cadencée avec un hochement de tête.
Gênée par son poids, elle prend son envol comme un hydravion : elle court sur l’eau grâce aux lobes de ses pattes, qui lui servent aussi à ne pas s’enfoncer lorsqu’elle se déplace sur les roseaux.

Son habitat et aire de répartition
Elle est présente en Europe, Afrique du Nord, Océanie et Amérique du nord. En France, elle est présente au nord d’une ligne Bordeaux-Grenoble, mais se rencontre dans la vallée du Rhône et le long de la Garonne.
Migratrice partielle, la foulque macroule change d’habitat non pas en fonction de la température, mais du niveau d’eau et des précipitations. Si bien qu’en hiver, elle rejoint la Camargue, le littoral languedocien et le bassin d’Arcachon autant que les bords du Rhin. La foulque du nord de l’Eurasie est entièrement migratrice. En France, elle est résidente ou partiellement migratrice.
En hiver, elle est dans certaines régions (la Bourgogne), le petit échassier le plus abondant.
La foulque macroule, habitant des milieux mésotrophes
Espèce commune de tous les plans d’eau stagnants ou à faible écoulement, elle habite les milieux eutrophes (à l’eau appauvrie en oxygène par une prolifération végétale et bactérienne) et mésotrophes (moyennement riches en nutriments) : marais, étangs, zones inondées, lacs, bassins, réservoirs, barrages, canaux, fossés de drainage, digues, les deltas et les rivières.
La foulque macroule, régime alimentaire
Omnivore, elle est essentiellement végétarienne : algues, parties reproductrices des joncs, roseaux, graminées, graines, herbe, graines de céréales.
A la belle saison, elle se nourrit aussi de mollusques, d’insectes et de leurs larves (mouches, lépidoptères, coléoptères), de vers, sangsues, crevettes, petits poissons. Et d’œufs de grenouilles et poissons, voire d’oiseaux.
La foulque macroule : mâle et femelle, leur reproduction
Elle nidifie de mars à septembre sur la végétation émergée, éventuellement dans trente centimètres d’eau. Le mâle apporte branchages et matière végétale de ce nid lacustre que construit la femelle.
La femelle pond de cinq à neuf œufs blancs mouchetés, incubés par les deux parents pendant une vingtaine de jours. Une fois éclos, la foulque macroule fait nid à part : une partie des oisillons est gardée par la femelle, l’autre par le mâle dans un nouveau nid.
Au bout d’un mois, les foulques macroules changent d’apparence : leur plumage rouge orangé ébouriffé devient gris. Ils se débrouillent pour se nourrir. Au bout de deux mois, ils prennent leur envol.
La foulque macroule et écologie
Comestible la foulque ?
Malgré sa silhouette dodue, elle n’a aucun intérêt culinaire : elle est difficile à plumer et sa chair a un goût de vase. Autrefois, les foulques macroules tuées étaient données aux hospices. Aujourd’hui, ils rejoignent directement les déchets.
La chasse aux foulques macroules
Mais en Camargue, les battues de foulques auront décimé des milliers de foulques en une seule journée : des personnes en petites barques sortent des roseaux pour les forcer à s’envoler. Les foulques revenant à leur point de résidence, elles se retrouvent en masse dans la ligne de tir.
Un vrai sport de lâche, que cette chasse à la foulque : heureusement abandonnée en Saintonge et désormais en grande partie en Camargue. Si la foulque macroule n’est pas une espèce menacée, elle est mise à mal par le dérangement occasionné, et surtout par l’ingestion de plombs de chasse disséminés dans les milieux aquatiques. Autre menace, la destruction de son habitat, pollution ou assèchement du milieu, notamment par l’exploitation de la tourbe.
Elle est également sensible aux maladies, comme ce fut le cas avec la grippe aviaire.
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