La méningite, rare mais toujours inquiétante
Une maladie qui peut s'avérer foudroyante
Elle fait peur : en France, c’est pourtant la forme bénigne car virale, de la méningite, qui est la plus répandue. Ce n’est pas un motif pour faire la diagnostic par vous-même.

Contenu
- 1 Méningite : définition
- 2 Virus, bactérie ou champignon ?
- 3 Méningite chez les nourrisson et bébé
- 4 L’hospitalisation
- 5 Est-ce que la méningite est mortelle ?
- 6 Méningite et vaccin
Méningite : définition
La méningite est une inflammation des méninges, la membrane qui enveloppe pour le protéger le système nerveux central ou « méninges », composées du cerveau et de la moelle épinière.
Cette membrane est triple : la dure-mère en est la couche extérieure, l’arachnoïde et la pie-mère en étant les deux couches internes ou « méninges molles ». Les méninges contiennent le liquide céphalo-rachidien, d’où la ponction lombaire effectuée pour diagnostiquer le type de méningite.
Virus, bactérie ou champignon ?
La méningite est d’origine infectieuse, mais son caractère de gravité est sans commune mesure selon qu’elle est d’origine virale ou bactérienne.
Dans 80% des cas, elle est d’origine virale : généralement due à un entérovirus, l’échovirus et le coxsackievirus, tous deux responsables des principales infections chez l’enfant.
Parmi les autre virus à l’origine d’une forme virale, les adénovirus (qui sont aussi la cause de rhumes… et servent aujourd’hui de vaccin contre la Covis-19), mais aussi les virus de la mononucléose infectieuse, de la rougeole, de la rubéole ou de la varicelle.
La forme virale se transmet par les gouttelettes de sécrétion respiratoire. Elle survient généralement en-dehors de l’hiver, très souvent en collectivité à la suite d’une épidémie. Elle touche les jeunes enfants et jeunes adultes, mais pas les personnes âgées.
En présence des symptômes, le contact direct avec des personnes malades et/ou l’absence de vaccination contre les oreillons sont des signes évocateurs.
Contagieuse, elle l’est pourtant moins qu’un rhume ou que la grippe.
Elle se manifeste par une fièvre brutale et élevée, des maux de tête, et de façon caractéristique, de la photophobie, une raideur de la nuque et des vomissements.
La personne malade peut aussi avoir une flexion involontaire des membres inférieurs dont l’élévation est en même temps limitée, et une flexion forcée de la nuque.
En revanche et contrairement à la méningite à méningocoques, la forme virale ne provoque ni lésion de la peau (purpura), ni atteinte neurologique.

Les antibiotiques ne servent à rien contre les virus. Sa guérison est donc spontanée, accompagnée de repos et d’antalgiques.
Méningite bactérienne : une urgence thérapeutique
Rare mais grave, la méningite d’origine bactérienne est un cas d’urgence, car elle peut engager le pronostic vital. On distingue celle à méningocoque ou à pneumocoque.
Méningite à méningocoque
En France, la formeà méningocoque touche 600 personnes par an, principalement les nourrissons de moins d’un an, les enfants de un à quatre ans et les jeunes adultes de 15 à 24 ans.
Elle est généralement saisonnière, avec une plus forte incidente au début de l’hiver et du printemps.
Environ 10% de la population est porteur sain du méningocoque : celui-ci reste au fond de la gorge. Mais en certains cas (système immunitaire affaibli, fatigue), il franchit cette barrière pour se répandre dans le sang, puis dans le système nerveux.
La période d’incubation peut aller de deux à dix jours, mais est en moyenne de quatre jours, au cours de laquelle la personne est contagieuse via ses gouttelettes de salive projetées dans l’air.
La forme à méningocoque peut être foudroyante : 38% des cas sont des enfants de moins de 5 ans. Elle touche également les 14- 20 ans.
Méningite à pneumocoques
Celle à pneumocoques est due à la bactérie « Streptococcus pneumoniae ». Également saisonnière (l’hiver et le printemps), elle touche surtout les bébés et les personnes âgées. Elle se transmet par la salive et aussi par les objets souillés par celle-ci ou encore se contracte à la suite d’une intervention ORL.
Méningite tuberculeuse
Cell-ci est due au bacille de Koch, également à l’origine de la tuberculose. Mais d’autres bactéries peuvent être à l’origine d’une forme bactérienne : haemophilus influenzae (chez le nourrisson), Streptocoque B, Escherichia coli, Listeria monocytogenes (chez l’enfant) et staphylocoque doré (le plus souvent en milieu hospitalier).
Méningite fongique
Également très sévère, la forme fongique est principalement due au champignon « Cryptococcus neoformans » (chez les patients atteints du sida), mais aussi au Candida, en l’occurrence chez les personnes immuno-déprimées et les nouveau-nés.

Méningite chez les nourrisson et bébé
Chez le nourrisson, les symptômes sont différents de ceux de l’enfant ou l’adulte, et moins caractéristiques.
Si votre bébé a un comportement inhabituel (geignements, pleurs incessants, irritabilité, somnolence anormale), refuse de s’alimenter, a le teint gris ou marbré et est abattu, vous devez appeler immédiatement les urgences.
Si sa peau présente des taches hémorragiques (taches étoilées rouge vif ou « bleus » ne disparaissant pas à la pression du doigt) il s’agit de purpura fulminans. Le risque de décès est important.
L’hospitalisation
Dans tous les cas, ces symptômes doivent impérativement vous conduire à consulter. Seul un médecin sera à même d’établir le bon diagnostic, et le traitement approprié, aux antibiotiques dans le cas de méningite bactérienne.
La ponction lombaire permet d’en connaître la nature, le liquide céphalo-rachidien étant clair dans le cas d’une méningite virale, purulent dans le cas d’une forme bactérienne.
Les quatre symptômes de fièvre élevée associée à une raideur de la nuque, de la photophobie et des vomissements doivent vous conduire à recourir rapidement aux urgences.
Est-ce que la méningite est mortelle ?
A l’extrême, une méningite autre que virale peut être une cause de décès. L’atteinte du cerveau peut entraîner des séquelles irréversibles, telles que de l’épilepsie, de la cécité, de la surdité, un retard du langage ou de la marche.
L’Afrique sub-saharienne reste un foyer épidémique de méningites à méningocoques, avec plus d’un million de cas dénombrés entre 1998 et 2009.
En France, malgré les cas mortels survenus en mars 2014 dans les Alpes maritimes et non mortels en Bourgogne en 2015, le risque d’épidémie de la méningite à méningocoque reste bas.
Méningite et vaccin
Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre le méningocoque est obligatoire chez le nourrisson, avec une première dose à l’âge de 5 mois. Les personnes n’ayant pas été vaccinées peuvent le faire jusqu’à l’âge de 24 ans.
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