Tuberculose, la pandémie persistante
C’était l’un des objectifs de développement durable pour 2030 : mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose. Sauf que la donne a changé.

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Une pandémie concentrée sur la précarité
La tuberculose est aujourd’hui l’une des dix premières causes de mortalité et la deuxième maladie infectieuse au monde. Elle tue deux millions de personnes par an. Chaque seconde, une nouvelle personne dans le monde est contaminée (source : institut pasteur).
La tuberculose est une « maladie de la pauvreté » : 22 pays totalisent 80% des cas. En tête de liste, les régions de l’Asie du sud-est, puis l’Afrique et le Moyen-Orient. Et aux mêmes causes les mêmes effets, dans les pays industrialisés, elle touche en priorité les personnes en situation de précarité (sans-abri, migrants) et de promiscuité (détenus) .
A cela s’est ajouté la synergie avec l’épidémie de sida (la tuberculose est la première cause de mortalité des malades du sida) et, désormais, l’apparition de souches de la bactérie résistantes au traitement.

Le système immunitaire déprimé, la double peine
Un tiers de la population mondiale est infectée par le bacille de la tuberculose. Mais dans 90% des cas, la maladie reste dormante. Pour les 10% chez qui elle est active, le terrain est immunodéprimé.
Malnutrition, VIH, maladies chroniques (diabète, cancer, maladie rénale) ou auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde), suivi d’un traitement lourd (chimiothérapie, anti-inflammatoire, médicament antirejet en cas de greffe d’organe), mais aussi mauvaises habitudes (tabac et alcool), la tuberculose est généralement active sur les terrains déjà fragiles.
Problème, deux pathologies lourdes, avec des traitements qui le sont aussi (effets secondaires, toxicité).
Les différentes formes de tuberculose
Dans deux cas sur trois, une tuberculose pulmonaire
Cette maladie est très contagieuse : une personne qui a une tuberculose active peut en contaminer une dizaine par sa salive, en toussant, en éternuant, ou par ses crachats sur un trottoir.
La tuberculose pulmonaire (BK, ou phtisie) représente les deux tiers des cas : elle en est aussi la forme contagieuse. Dans 90% des cas, la personne contaminée ne développera néanmoins pas la maladie : celle-ci restera latente, à la condition que son système immunitaire ne soit pas déprimé.
Lorsque la tuberculose pulmonaire est active, faute de traitement, le bacille de Koch détruit les tissus pulmonaires, en y creusant des cavités. En 1883, quand Robert Koch isole le bacille (Mycobacterium tuberculosi) responsable de cette maladie, celle-ci tue une personne sur sept en Europe.
En France, la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire anonyme. Chez l’adulte, le traitement antituberculeux est la prise de quatre antibiotiques pendant deux mois (isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol) puis de deux antibiotiques pendant les quatre mois suivants (isoniazide et rifampicine).
La tuberculose extra pulmonaire
L’autre forme est la tuberculose extra pulmonaire, qui s’attaque aux os, aux reins, aux ganglions lymphatiques, aux méninges, au système nerveux central.
Le développement de la tuberculose multirésistante (TB-MR)
Bien que lourd, le traitement aux antibiotiques (pyrazinamide) avait permis d’enrayer un fléau qui, à l’époque où le Prix Nobel de Médecine Robert Koch isola le bacille responsable, tuait une personne sur sept en Europe.
Aujourd’hui, 500 000 personnes sont d’ores et déjà touchées par la forme multi résistante de la maladie, 10% par sa forme ultrarésistante. Face à ces formes résistantes, le vaccin et le traitement sont inopérants.
Le Recherche et l’engagement de Médecins Sans Frontières ont accéléré la mise au point de deux nouveaux traitements (bédaquiline et le délamanide). Problèmes : leur toxicité et le manque d’accès des populations concernées.
Des traitements dits « naturels » contre la tuberculose ?
Si l’ail guérissait cette maladie, ça se saurait. N’imaginez donc pas vous soigner, en bricolant à partir de lectures alléchantes sur internet : il n’y a strictement aucune alternative DIY au traitement.

Au mieux, si vous avez été en contact avec une personne contaminée, faites-vous impérativement dépister : que la maladie soit latente ou au stade précoce, vous serez pris en charge immédiatement, ce qui fait une réelle différence avec un traitement plus lourd, et la guérison.
En revanche, vous pouvez aider votre organisme, en privilégiant un mode de vie sain et ce qui renforce le système immunitaire. C’est le cas de la réglisse, dont l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît qu’elle fait partie des pharmacopées traditionnelles contre cette maladie.
Et c’est le cas de tout ce qui booste vos défenses immunitaires : typiquement du jus d’orange avec du miel. Ou encore de l’ail (eh oui), avec du lait de chèvre et de la noix de coco râpée. Pourquoi pas : mais avant de vous lancer dans des mixtures, parlez-en à votre médecin afin d’éviter les cocktails bizarres.
Avant toute chose, la tuberculose est une maladie sérieuse : le scrupuleux respect du traitement est un gage de guérison. Ne l’interrompez jamais à votre propre initiative. Vous le feriez à vos dépens.
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