Animaux de compagnie

Le merle noir, la mélodie de nos villes

Découvrez les secrets de cet oiseau sauvage au bec orange

Tout ce que vous devez savoir sur le merle noir (Turdus merula) : définition, cycle de vie, accueil au jardin.

Le merle noir, la mélodie de nos villes

Non, le merle n’est pas labellisé Decaux : il fait pourtant partie de notre mobilier urbain. Par chance, cet oiseau ailleurs migrateur, reste avec nous, au milieu de notre pollution atmosphérique et sonore. Prenez soin de lui : laissez-le tranquille.




Ou vive les merle noir ?

L’âme de nos squares et jardins. C’est une exception française : le merle normalement migrateur y est sédentaire.

Depuis le XIXe siècle, il a pris acte de l’urbanisation qui a grignoté son habitat, pour s’installer dans nos parcs et jardins : avec une densité de sept couples par hectare, soit supérieure à celle en forêt. Quelque part, pour survivre, le merle nous a peu imités…

Il est vrai qu’il n’est pas difficile : pourvu qu’il trouve le logis et la pitance, il s’adapte à presque tous les milieux avec arbres et buissons. Sa seule limite, l’altitude : il déserte les contrées au-delà de 1500 mètres d’altitude.

Combien y a-t-il de merles ? En Europe, quatre-vingt millions de couples. Notez qu’en l’occurrence, le merle est plus stable que l’être humain : il est monogame, au moins pendant la première année de vie en couple.

Une grande capacité d’adaptation

Incroyable, ce petit oiseau vit en moyenne une bonne quinzaine d’années. Si vous avez fréquenté le même square durant votre enfance, il vous a vu grandir ! Autre exception encore, le merle noir est le seul animal qui n’a jamais été considéré comme portant malheur.




D’ailleurs, il ne dérange personne : il se nourrit essentiellement de ce qu’il trouve au sol, en farfouillant sous les feuilles mortes et dans la mousse : à lui les vers de terre et autres invertébrés, et aussi les reliefs de nourriture laissés par l’humain. Avec tout de même, pensez-y, une nette préférence pour les fruits.

Le merle noir, le compagnon de notre enfance
Le merle noir, le compagnon de notre enfance

Merle : différence entre mâle et femelle

Le mâle serait plus beau que la femelle ! C’est souvent le cas chez les oiseaux…



Là, pensez ce que vous voulez au sujet de l’espèce humaine, chez le merle, c’est le mâle qui est le plus beau : tout de noir, avec ses lobes oculaires et son bec jaune. Pour le bec, l’affaire est tout de même saisonnière.

Comment est la femelle du merle ?

Comment époustoufler la femelle ? Avec un beau bec jaune. Le merle avec le plus beau bec est garanti avoir les femelles les plus fécondes. Ce sont d’ailleurs les plus volumineuses, celles bien en chair et en plume.

Le merle noir, le compagnon de notre enfance
Le merle noir, le compagnon de notre enfance

Le merle n’est pas dénaturé : la saison des amours est le printemps.

A ce moment-là, tous les couples ont à peu près la taille adulte : 24 à 27 cm pour 80 à 110 grammes, le mâle étant plus gros que la femelle. Celle-ci n’est pas d’une beauté extravagante, un plumage gris-roux et rien de particulier pour séduire. Mais à l’évidence, ce n’est pas la peine, ça marche.

Un chant mélodieux

Le Temps des cerises a poétisé et même politisé le merle moqueur. Si le square de votre enfance n’est pas l’Olympia, le chant du merle vaut bien la voix d’Yves Montand.




A la pointe du jour comme au crépuscule, son répertoire s’étend de toute une gamme de notes mélodieuses aux signaux d’alerte : le matin, plutôt des « chuck-chuck-chuck », le soir des « pink-pink-pink ».

C’est la façon de défendre son territoire : peut-être en lien avec les horaires d’ouverture et de fermeture des espaces publics, allez savoir.

Entre merle et grive : quelle différence ?

Faute de grives… Hélas, on mange des merles. Remarquez que cela n’est plus vrai : le dicton est devenu caduque au regard de la réglementation.

Certes, les petits oiseaux sont malheureusement réputés pour la finesse de leur chair : celle de la grive incomparablement plus fine que celle du merle. D’où la cible qu’elle reste pour la gent chasseuse : en France, la grive est le troisième volatile le plus chassé. Ce qui n’est pas tout à fait une gloire.

De façon plus joyeuse, la grive est également réputée pour son ivrognerie : elle raffole du raisin qu’elle ne se prive pas de picorer à proprement s’enivrer, en particulier dans le Sud-Ouest. Par ailleurs, elle nous a donné le terme de grivoiserie.

La pauvre grive ne demande pourtant qu’à vivre tranquillement, en migrant au rythme des saisons. Mais cette cousine du merle joue de malchance. Le merle, lui, l’est un peu plus : il ne peut plus être commercialisé. Tant pis pour le pâté de merle corse, même si sa fabrication domestique reste autorisée.

Un merle peut-il s’apprivoiser ?

Même en ville, le merle reste un animal sauvage. La tentation d’en vouloir un pour soi est un risque pour lui. Quand il est encore oisillon, hors de question de le retirer du nid avant une quinzaine de jours, où il a besoin d’être sevré.

Quant à l’apprivoiser, vous pouvez toujours le mettre en confiance en laissant, toujours au même endroit, de petits morceaux de fruits. Mais le merle peut y venir, puis être pris de panique, sur un simple geste de votre part, l’odeur humaine, un bruit soudain.

Il est arrivé qu’un merle se tue contre une vitre, pour avoir voulu fuir à tire d’aile.




Le merle cohabite facilement dans le même environnement que l’homme, mais ne fait pas partie des espèces d’oiseaux qui s’apprivoisent vraiment. Jamais, il ne viendra grignoter dans votre paume. Renoncez à votre lubie, laissez-le librement chanter dans les jardins et squares. Il ne vous fait aucun mal. Et même du bien.

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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