Santé au naturel

La rage, disparue en France, mais pas dans le monde

Louis Pasteur, le père de sa vaccination

Chez nous, la rage est synonyme de Pasteur et est aujourd’hui éradiquée. Mais attention si vous revenez de zones endémiques.

La rage, disparue en France, mais pas dans le monde

Pasteur, le père du vaccin contre la rage

Le 6 juillet 1885 après avoir expérimenté le principe de la vaccination sur des animaux de ferme contre le choléra des poules et l’anthrax des bovins, Louis Pasteur inaugure la vaccination sur l’être humain en injectant le virus atténué de la rage à Joseph Meister, berger âgé de neuf ans mordu par un chien supposé enragé.




Après treize injections de virus atténué, Louis Pasteur lui inocule la maladie : le berger ne développa pas la rage qui, à l’époque, se soignait uniquement par cautérisation en brûlant les chairs autour de la morsure. Fort de ce résultat, Louis Pasteur sauva trois mois plus tard un autre berger, Jean-Baptiste Jupille, mordu par un chien enragé.

En l’occurrence, Pasteur avait pratiqué la vaccination thérapeutique bloquant l’évolution de la maladie, méthode toujours actuelle contre la rage. Et ouvert la science au principe de la vaccination.

Vieux dessins montrant Louis Pasteur vaccinant un berger
Les premières vaccination contre le rage par Louis Pasteur

Définition de la rage

Une encéphalite virale grave

De la famille des “rhabdoviridae” et du genre “lyssavirus”, le virus de la rage est à la fois peu résistant au milieu extérieur (soleil, savon) et se réplique mal à l’identique : autrement-dit, il crée des variants et franchit facilement les barrières d’espèces.

Ce virus est un “neurotrope” : il infecte le système nerveux central, dont il perturbe le fonctionnement des neurones régulant les fonctions autonomes que sont la respiration et l’activité cardiaque. Dès lors que les symptômes apparaissent, la maladie devient incurable.




Quels animaux ont la rage ? Comment la transmettent-ils ?

Aujourd’hui, 95% des cas de rage humains sont dus à des morsures de chiens infectés. Le virus de la rage aurait eu pour réservoir primitif la chauve-souris, qui l’a transmise aux mammifères placentaires carnivores il y a environ un millier d’années.

Au total, les animaux susceptibles d’être réservoirs-vecteurs de la rage sont :

  • les chiens et chats sauvages,
  • les renards,
  • ratons-laveurs,
  • mouffettes,
  • marmottes,
  • furets,
  • chauve-souris,
  • mais aussi les animaux domestiques infectés, chats, chiens, lapins, bovins ou chèvres. Mais tout dépend des zones endémiques ou non.

Autre rare mode de contamination, la transmission par la transplantation d’organes provenant de personnes infectées non diagnostiquées.



Chien montrant ses crocs et bavant, très menaçant
Attention aux chiens enragés !

La rage, présente dans deux tiers des pays

La rage continue de tuer 70 000 personnes chaque année, essentiellement des enfants des zones endémiques de l’Afrique, l’Asie et les Caraïbes (chauve-souris), soit les deux-tiers des pays au monde.

Où en est la rage en France ?

En France, le dernier cas de rage autochtone date de 1924. Depuis 2001, la France est indemne de la rage : depuis, 12 des 14 cas ont été le fait de morsures par des chiens importés illégalement car non-vaccinés, ou encore de personnes de retour d’un séjour dans une zone à risque.

Mort de la rage en France ?

Le triste exemple en 2017, de ce garçon de dix ans décédé après s’être fait mordre par un chiot sur une plage du Sri Lanka. Il avait été infecté dans une zone à risque.

Quel est le traitement contre la rage ?

Transmission : comment on attrape la rage ?

Ce virus est concentré dans la salive des animaux porteurs : sa transmission se fait en franchissant la barrière cutanée, par morsure, griffure ou léchage d’une plaie ou d’une muqueuse par l’animal infecté.

En revanche, tant que la barrière cutanée n’est pas franchie, le virus n’est pas inoculé.




Les enfants plus exposés ?

Les enfants sont plus tentés que les adultes d’aborder les animaux, et moins susceptibles de signaler une petite morsure ou égratignure. Leur visage est également plus proche de l’animal et les infections plus graves. Dans les zones endémiques, ils représentent la majorité des populations infectées.

La rage : vaccination ou prophylaxie post-exposition (PPE)

La vaccination thérapeutique ou prophylaxie post-exposition (PPE) reste le seul traitement contre la rage. Administrée avant l’apparition des symptômes, elle est efficace à 100% : sur le territoire français, en cas de morsure, griffure ou léchage d’une plaie par un mammifère soupçonné d’être enragé, il faut se rapprocher sans délai d’un centre antirabique.

Si la morsure a eu lieu hors de France, il est également indispensable d’en faire autant : attention néanmoins, si votre séjour est court, il est conseillé d’attendre votre retour en France pour se faire vacciner, certains pays administrant des vaccins non validés par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Le traitement consiste à nettoyer et aseptiser la plaie, et en l’un des deux protocoles de vaccination :

  • le protocole de Zagreb (4 injections à deux à J0, une à J7 et une à J14)
  • le protocole d’Essen (5 injections à J0, J3, J7, J14 et J28).

En outre, des immunoglobulines sont administrées selon la profondeur de la morsure, chez les personnes immunodéprimées ou si la morsure est celle d’une chauve-souris.

Dans la mesure du possible, la mise en observation de l’animal en cause ou l’examen de son cadavre permettent de savoir s’il était infecté ou non.

La vaccination préventive

La vaccination préventive est recommandée pour les populations se destinant à un séjour prolongé dans certaines zones à risques (dont le Sri Lanka fait partie) et pour les professionnels potentiellement en contact avec un animal contaminé (vétérinaires, équarrisseurs, personnels des fourrières, gardes-chasse et gardes forestiers, naturalistes, taxidermistes, chiroptérologues).

Quels sont les symptômes de la rage ?

La période moyenne d’incubation de la rage est de 30 à 45 jours, mais varie selon la dose de virus inoculée et la localisation de la morsure : plus elle est proche du cerveau, plus elle est courte.

L’infection se manifeste par des démangeaisons caractéristiques ou des douleurs au niveau de la morsure, de la fatigue et une fièvre légère, mais surtout de l’insomnie, de l’anxiété, de la tristesse et un besoin de s’isoler.




Signes caractéristiques de la rage, l’aérophobie et l’aquaphobie. La simple vue d’un verre d’eau ou le bruit de son écoulement déclenchent un spasme oropharyngé voire des convulsions ou crises tétaniformes.

Affiche Journée de la vaccination des chiens contre la rage : stéthoscope encadrant un chien
Vaccination des chiens : pour limiter la propagation de ce virus

La rage : éradication de cette maladie ?

Au niveau mondial, l’éradication de la rage passerait par la vaccination des chiens, précisément les animaux les moins contrôlés dans les zones endémiques.

Lors de votre séjour dans l’une de ces zones, il est recommandé de s’abstenir de toucher les animaux. Dans le cas contraire, il est impératif de longuement se désinfecter à l’eau et au savon. Et, en cas de morsure, de consulter sans délai.

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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