Addiction, cette dépendance si gravement nuisible à la santé

Un mal trop souvent honteux

By Pascale

Addiction

Le tabac et l’alcool résistent, toujours en tête des addictions. Mais les sources d’addiction sont multiples, des substances (il)licites aux jeux vidéos. L’adolescence est la période de la vie propice au début d’une addiction qui risque de tourner à la spirale de la dépendance.

Addiction : définition

C’est un état de dépendance à une substance ou à une pratique ayant des effets néfastes sur la santé. Cette dépendance se traduit par une perte de contrôle vis à vis de l’une et/ou l’autre, en dépit de ses effets nuisibles.

Critères de l’addiction

Sur le plan médical, le diagnostic repose sur des critères précis, établis au niveau international et répertoriés dans le “Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders” (DSM).

Ce DSM est lui-même établi et actualisé à partir des deux classifications respectives de l’American Psychiatric Association et de l’Organisation Mondiale de la Santé (la CIM, Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé).

Parmi ces critères, le désir irrépressible de recourir à cette substance ou activité, une tolérance accrue nécessitant le besoin d’en augmenter les doses, des effets délétères sur la santé, des activités par ailleurs réduites à leur profit, la difficulté du sevrage.

Addiction, comment se crée-t-elle ?

Au commencement est le plaisir… les substances psychoactives libèrent la dopamine qui active différentes zones du cerveau reliées entre elles. Cette libération de dopamine procure un afflux de plaisir et en contrepartie de ce plaisir, la substance va demander au cerveau de continuer d’en consommer.

Addiction, qu’est-ce que le craving ?

To crave, “avoir terriblement besoin”, est un marqueur de l’addiction chez la personne en sevrage ou bien sevrée. Un stimuli, le fait de passer devant un débit de boissons ou une émotion négative, lui créent le besoin impérieux de s’adonner à nouveau à son addiction. Le mécanisme du craving est étudié par la médecine, précisément dans le cadre de la prévention des rechutes.

Homme en isolement social

Quelles sont les addictions les plus fréquentes ?

Addiction : substances psychoactives licites

Les substances psychoactives restent les principales causes d’addictions. Parmi celles-ci, l’alcool et le tabac, les deux premières causes de décès évitables. Deux addictions qui débutent dès l’adolescence.

D’autres substances licites sont addictives par détournement de leur usage. Ainsi de la colle, de solvants, du “poppers” (le vasodilatateur également appelé “drogue du sexe”) ou encore du “gaz hilarant”.

Addiction, le cas du tabac

En France, plus de 30 ans après la loi Evin (interdiction de la publicité, interdiction de fumer sur le lieu de travail, dans les lieux collectifs et les transports en commun, facilité d’augmentation du prix), le tabac reste la première substance addictive avec 14 millions de fumeurs quotidiens, et la première cause de décès évitables (75 000 décès par an, principalement le cancer du poumon).

Addiction, et la chicha ?

La chicha (la pipe à eau) est aujourd’hui considérée par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) comme problématique auprès des jeunes de 17 ans, son goût fruité et sa fumée refroidie n’en réduisant pas pour autant la teneur en nicotine.

Addiction, l’alcool

Au monde, l’alcool est le premier facteur de risque de mortalité prématurée chez les 15-49 ans. En France, elle est à l’origine de 41 000 décès évitables des personnes de 15 ans et plus par an. En cause, une habitude sociale associée à l’hédonisme et au savoir-vivre très ancrés, et une normalisation positive portée par le marketing.

Parmi les risques de l’alcool, la conduite en état d’ivresse, qui représente 45% des condamnations pour délits routiers.

Addiction, le gaz hilarant

En milieu médical, le protoxyde d’azote sert d’antalgique ou d’anesthésiant. Bien qu’interdit à la vente aux mineurs (en magasin et sur internet), le gaz hilarant ou “proto” est vente libre sous forme de cartouches, car il sert de siphon de cuisine pour réaliser des émulsions ou crèmes fouettées (crème chantilly).

Selon l’Association Française des Centres d’Addictovigilance, les complications médicales liées à l’usage récréatif du gaz hilarant par les jeunes, dont un quart de mineurs, ont décuplé en trois ans (2019-2022), avec des cas de brûlures, paralysies persistantes, voire comme en août 2022, décès d’un jeune homme de 22 ans à Vitry-sur-Seine.

Stop aux addictions

Addiction, les substances psychoactives illicites

Les substances illicites (cannabis, héroïne, cocaïne et crack, ecstasy, etc) font partie de la “liste des stupéfiants” définie par l’arrêté du 22 février 1990 et conjointement établie par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le Ministère de la Santé.

Au total, ces 200 substances illicites sont classées selon leur toxicité, les risques liés à leur consommation et au degré de dépendance qu’elles occasionnent.

Elles sont classables en trois catégories, les dépresseurs (dont l’héroïne, qui ralentit le fonctionnement du système nerveux central), les stimulants (la cocaïne ou la MDMA qui au contraire l’activent) et les perturbateurs (les produits hallucinogènes dont le LSD).

Addiction, les nouveaux produits de synthèse

Pour contourner la législation, de nouveaux produits de synthèse émergent en particulier sur internet. Ainsi les cannabinoïdes de synthèse ou cathinones imitent-ils les effets des différents stupéfiants.

Addictions : les pratiques addictives

En 2018, l’OMS a reconnu l’addiction aux jeux vidéos comme une pathologie à part entière. Les jeunes sont les plus exposés, le lobe frontal, siège de l’autocontrôle, étant encore en formation. Une addiction aux jeux vidéos correspond à une moyenne de 70 heures par semaine à s’y adonner, avec perte de sommeil, isolement social, baisse des performances scolaires ou professionnelles, fuite sans fin de la réalité que permet le virtuel.

Les jeux vidéos en réseau, surtout en mode multi-joueurs, sont plus addictogènes que les autres. Parmi les autres pratiques addictives, les jeux d’argent et de hasard, le sexe, les réseaux sociaux, les achats compulsifs et même… l’addiction au sport (bigorexie) ou au travail.

Addiction aux réseaux sociaux

Combien de personnes concernées par les addictions ?

En France, le tabac reste la première addiction, avec un quart des adultes fumant au quotidien. Néanmoins, cette addition est en baisse chez les jeunes. En 2000, 78% des adolescents avaient fumé, 59% en 2017. Mais un quart des jeunes de 17 ans fument au quotidien.

Concernant l’alcool, le fameux vin de table est une habitude en recul. En revanche, le « Binge Drinking« , boire un maximum d’alcool lors d’une soirée, est une pratique répandue chez les jeunes.

Parmi les addictions en hausse, la prise de psychotropes est en hausse, en particulier chez les femmes. Un français sur 10 recourt à des anxiolytiques.

Quant aux substances illicites, le cannabis est de très loin la substance la plus consommée avec 1,4 million de consommateurs réguliers (17 millions d’expérimentateurs) dont 17% des 15-16 ans. La cocaïne arrive en deuxième position, avec 450 000 usagers (source : Observatoire français des drogues et des toxicomanies) .

Quelles sont les principales causes de l’addiction ?

Les causes individuelles de l’addiction

La vulnérabilité à une addiction est multi-factorielle. L’âge (15-25 ans), le sexe (masculin) et le profil psychologique sont autant de facteurs. Une fragilité psychique (une mauvaise estime de soi, un tempérament anxieux ou dépressif, une tendance aux troubles du comportement alimentaire (boulimie ou anorexie) ou encore le fait d’être amateur se sensations fortes) y prédisposent.

Les causes environnementales de l’environnement

Un environnement familial conflictuel, un traumatisme, son groupe de copains et plus généralement ses fréquentations influencent la sensibilité aux addictions, selon leur degré de tolérance voire d’incitation à consommer une substance ou, au contraire, l’interdit de ce fait tentant à franchir.

Dans le cas du crack, le cumul des situations de précarité est le terreau de cette cocaïne du pauvre.

Addiction au téléphone et smartphone

Les conséquences de l’addiction

Une addiction a toujours des effets délétères sur la santé physique et mentale, à court et long terme. Parmi ces derniers, une altération des facultés mentales (troubles de la mémoire, de l’attention) et/ou certains cancers. Certaines substances (cocaïne, crack…) ont des effets destructeurs rapides.

Les effets socio-économiques en sont une autre conséquence : isolement social, perte de son emploi, etc.
Toute la difficulté consiste en la prise de conscience, afin de la prendre en compte et de faire le choix de s’en défaire, sachant qu’il s’agit d’un processus volontaire de long terme, pour lequel une assistance est d’ailleurs nécessaire, en raison de l’emprise de l’addiction sur le cerveau.

Laisser un commentaire