La boulimie, ce mal méconnu
Un trouble des conduites alimentaires aux lourdes conséquences
En apparence, la personne boulimique va bien : elle n’est pas spécialement en surpoids. En réalité, elle est dans une souffrance qui nécessiter un suivi thérapeutique. Notre focus sur la boulimie.

Contenu
- 1 Définition de la boulimie
- 2 La prise de poids
- 3 Boulimie et hyperphagie boulimique
- 4 L’anorexie
- 5 Chez les adolescentes
- 6 Les causes de la boulimie
- 7 Les facteurs déclenchant
- 8 Boulimie et craving
- 9 Quelle gravité ?
- 10 Comment sortir de la boulimie et se réconcilier avec soi-même ? Quel traitement naturel ?
Définition de la boulimie
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par l’ingestion compulsive de nourriture en quantité excessive, suivie de comportements compensatoires (vomissements, prise de laxatifs ou diurétiques, jeûne, exercice physique excessif…).
Cette absorption excessive de nourriture se fait par crises passagères. Mais l’obsession est telle, que certaines personnes boulimiques ont reconnu avoir hanté un hall de gare la nuit, pour y trouver des barres chocolatées ou autres produits hypercaloriques.
Le comportement compensatoire est tout aussi incohérent : il n’est pas normal de se faire vomir ou de s’adonner à de l’activité physique de façon tout à coup intensive.
La prise de poids
Dans le cas de la boulimie, cette absorption de calories en excès et par crises ne fait pas prendre de poids, précisément au regard du comportement compensatoire qui lui est associé.
Et parce qu’en-dehors de ces crises, la personne boulimique fait très attention à ne pas grossir.
Boulimie et hyperphagie boulimique
Ainsi la boulimie se distingue-t-elle de l’hyperphagie boulimique, celle-ci entraînant un surpoids voire de l’obésité, car sans comportement compensatoire.
L’hyperphagie boulimique concerne plus volontiers l’adulte : au point d’être l’un des premiers facteurs de surpoids chez celui-ci. Elle touche autant les hommes que les femmes, et représente près de 5% des personnes qui consultent un nutritionniste.
Pour autant, les rares personnes boulimiques qui consultent le font en raison de leur surpoids et non pour leur trouble du comportement alimentaire.
L’anorexie
La boulimie n’est pas antinomique de l’anorexie : certaines personnes anorexiques sont sujettes à la boulimie. Il est alors question d’anorexie avec crises de boulimie.
Chez les adolescentes
De même que l’anorexie mentale, la boulimie est un trouble du comportement alimentaire qui affecte trois fois plus les jeunes filles que les jeunes hommes (le rapport est de 9 pour 10 pour l’anorexie).
En revanche, la boulimie se manifeste plus tardivement que l’anorexie : surtout vers 19-20 ans et non dès la puberté. Elle touche environ 1,5% des des 11-20 ans.
Les causes de la boulimie
Elle a de commun avec l’anorexie d’être à facteurs multiples, physiques (génétique, métabolique) et toujours psychiques.
La boulimie est très dépendante de l’environnement éducatif (hygiène alimentaire) et affectif.
Elle est très souvent liée à une mésestime de soi, des troubles de la personnalité (troubles dépressifs, bipolaires, déficit de l’attention avec hyperactivité).
Les facteurs déclenchant
Elle peut se révéler lors d’un événement de la vie vécu de façon traumatisante. Ou s’installer progressivement.
Ainsi la personne boulimique a-t-elle l’impression angoissante d’avoir faim de façon incontrôlable. Et se rue sur des aliments hypercaloriques, gras et sucrés.
De toute façon, elle n’a pas le temps de les préparer. Elle n’éprouve pas le besoin de se faire plaisir, mais de se remplir.
La culpabilité suit cette phase de remplissage, qui la conduit aux comportements compensatoires.
Boulimie et craving
Le « craving », cette pulsion irrépressible d’aller vers une substance, bien identifiée par les addictologues, est exactement le comportement du boulimique. Sauf que les substances non seulement sont parfaitement légales, ne sont pas des addictions reconnues, telles que le tabac ou l’alcool.
Au bout du compte, la boulimie est la manifestation d’un profil sujet aux dépendances, celles-ci pouvant lui être associées.
Quelle gravité ?
Les complications psychiques
Au même titre que l’anorexie, la boulimie est une attitude délétère. Du point de vue psychique, l’isolement social est le premier stade, le fait de se « gaver » ainsi étant mal vu. La personne boulimique l’est en cachette.
La perception déformée de son corps, sa dégradation réelle par les crises de boulimie, créent un cercle vicieux : comportements impulsifs, obsessions, dépression. Et, à l’extrême, comportement suicidaire.
Les complications physiques
Physiquement, la personne boulimique souffre de troubles que les praticiens savent identifier : problèmes dentaires (érosion de l’émail dentaire, caries, gingivites) et lésions digestives dues à l’acidité des épisodes de vomissements.
Les principales perturbations métaboliques sont une anomalie du sodium et du potassium sanguin, responsable de troubles cardiaques et rénaux. Et la dénutrition, en particulier en calcium et vitamines.
Comment sortir de la boulimie et se réconcilier avec soi-même ? Quel traitement naturel ?
Contrairement à l’anorexie, la boulimie n’est pas spectaculaire. Et tout comme elle, la personne est dans le déni de sa souffrance.
Pourtant, elle nécessite en prise en charge souvent sur le long terme, afin d’affranchir la personne boulimique des entraves qui la rejettent vers un comportement de dégradation d’elle-même. Au même titre que les autres troubles alimentaires compulsifs, cette maladie est très prise en compte sur le plan thérapeutique.
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