Troubles du comportement alimentaire : notre guide pour mieux les comprendre
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Anorexie, boulimie, somnambulisme alimentaire, etc. : notre relation à la nourriture est le reflet de notre santé physique et mentale. Des troubles du comportement alimentaire à ne jamais prendre à la légère.

Contenu
- 1 Troubles du comportement alimentaire : définition
- 2 Troubles du comportement alimentaire et comportement réflexe
- 3 Quels sont les types de troubles alimentaires ?
- 4 Quelles sont les causes des troubles alimentaires ?
- 5 Que faire contre les troubles du comportement alimentaire ? Comment les prévenir et les traiter ?
Troubles du comportement alimentaire : définition
Les troubles du comportement alimentaire ou « troubles des conduites alimentaires » (TCA) sont des désordres complexes, qui se caractérisent principalement par des habitudes alimentaires anormales, une appréhension obsessionnelle de prendre du poids et une préoccupation importante de son image corporelle.
Selon la Fondation pour la Recherche Médicale, les troubles du comportement alimentaire sont « des troubles psychiatriques qui, selon certaines données scientifiques, sont du registre des addictions sans drogue.”
Les troubles du comportement alimentaire “ne doivent pas être confondus avec des habitudes de grignotage, une suralimentation ou des restrictions alimentaires liées à un régime”.
Troubles du comportement alimentaire et comportement réflexe
Se nourrir est nécessaire à notre survie : le nouveau-né a le réflexe “archaïque” de succion lorsqu’on lui touche la commissure des lèvres. Ce mouvement involontaire permet l’alimentation.
Ensuite, les indicateurs de notre besoin physiologique de se nourrir sont la faim, l’appétit, la sensation d’être rassasié. Au cours de notre vie, le rapport à la nourriture est aussi le reflet de notre santé physique et mentale : l’appétit est modifié de façon ponctuelle par un événement positif ou négatif (tomber amoureux, avoir un décès) ou la maladie.
Les troubles du comportement alimentaire sont une relation durablement inhabituelle à l’alimentation, associée à une souffrance psychique.
Quels sont les types de troubles alimentaires ?
Les troubles du comportement les plus connus sont l’anorexie et la boulimie : l’anorexie est la peur irraisonnée de prendre du poids, au point de restreindre son alimentation jusqu’au risque de décès.
La boulimie est soit non-hyperphagique (pas de prise de poids), l’alimentation étant gérée en montagnes russes, avec des accès de suralimentation suivis d’épisodes compensatoires, soit hyperphagique, avec une prise poids sans épisodes compensatoires. Dans les deux cas, il y a un sentiment de perte de contrôle.
La bigorexie ou “anorexie inversée” est l’impression d’être trop mince ou jamais assez musclé. Ce TCA touche plus d’hommes que de femmes. La personne se livre à un surentraînement physique, de peur de ne pas être assez musclée.
L’orthorexie alimentaire est l’obsession de manger sain, au point de maniaquement disséquer la valeur nutritive de chaque aliment. La cuisine devient un laboratoire auquel la personne consacre une énergie disproportionnée. Peu compatible avec une vie sociale, l’orthorexie alimentaire s’accompagne d’isolement.

C’est quoi l’orthorexie ?
Les troubles de l’alimentation nocturne sont généralement un symptôme dépressif : la personne ne mange rien ou presque en soirée, mais souffre de troubles du sommeil et se lève la nuit avec une sensation de faim. Le somnambulisme alimentaire consiste à se lever la nuit, sans s’en souvenir, pour manger des aliments que l’on s’est interdit en journée.
Rare dans les pays développés, le pica est l’ingestion de substances non-comestibles : terre (géophagie), sable, amidon, feuilles, etc. Dans certaines contrées du globe, le pica peut correspondre à la malnutrition, faute de ressources alimentaires appropriées (feuilles de coca).
Dans les pays développés, certains comportements peuvent prendre des proportions : ainsi des jeunes filles mâchouillant leurs mèches de cheveux, les amateurs de cacahuètes à l’apéritif. Le fait de mâcher des chewing-gums ou de chiquer du tabac ne serait pas tout à fait étranger à ce syndrome.
Manger sans faim (le grignotage devant la télévision), sans plaisir, trop vite, etc, sont autant d’attitudes qui peuvent être précurseurs de troubles du comportement alimentaire, mais n’ont pas automatiquement de répercussions graves sur la santé physique et mentale.
Quelles sont les causes des troubles alimentaires ?
Les facteurs individuels
Certains traits de personnalité se retrouvent fréquemment chez les personnes souffrant de TCA : perfectionnisme pathologique, besoin de contrôle ou d’attention, faible estime de soi, traumatisme précoce (maltraitance infantile), éducation anxieuse transmettant une peur phobique de l’inconnu.
Les personnes souffrant de TCA ont souvent en commun une capacité à gérer leurs émotions altérées : contrôler sa nourriture est le moyen de les maîtriser en créant un sentiment de confort, y compris dans le cas de l’hyperphagie où il est associé à une forte culpabilité.
La santé mentale
Les TCA sont fréquemment associés à la dépression, à des troubles anxieux, à des troubles obsessionnels compulsifs, ou encore des troubles de la personnalité.
Les facteurs socio-culturels
L’apologie par la mode de corps sveltes incite surtout les jeunes filles à viser un idéal physique sans lien avec leur physiologie, au point de faire de leur poids une obsession.
Les milieux professionnels où le corps est au premier plan sont plus particulièrement exposés : la mode, les milieux artistiques, le milieu sportif.
Les facteurs génétiques
Toujours selon la Fondation pour la Recherche Médicale, les gènes qui contrôlent le risque de dépression ou de développer des troubles obsessionnels compulsifs, mais aussi le taux de cholestérol ou d’insuline dans le sang, seraient impliqués dans l’anorexie mentale.
De même, des facteurs épigénétiques (modification de l’expression des gènes) le seraient aussi, certains de ces gènes contrôlant le développement du cerveau.
La sérotonine
La sérotonine est un neurotransmetteur qui régule l’humeur, le sommeil, mais aussi l’appétit : chez les personnes souffrant de TCA, il pourrait être altéré.
La prévalence féminine
Les TCA touchent bien plus la gent féminine que masculine, surtout à partir de la puberté.
Troubles du comportement alimentaire, le cas de l’anorexie
Chaque année en France, 40 000 jeunes filles de 12 à 20 ans font une anorexie, soit 1 à 2% de cette tranche d’âge la plus concernée. En proportion, 9 filles sont touchées pour un garçon.
Le nombre d’hospitalisations pour anorexie a doublé en une génération, les jeunes filles de milieux urbains aisés étant particulièrement touchées.
Troubles du comportement alimentaire, le cas de la boulimie
Plus répandue que l’anorexie, la boulimie touche 2 % à 3 % de la population féminine totale (environ 1,5 % des filles de 12 à 20 ans) et un peu plus les garçons (3 filles pour un garçon).
La boulimie apparaît plus tardivement (19 ans), dans sept cas sur dix sans prise de poids (boulimie non-hyperphagique) et traduit des tempéraments souvent sûrs d’eux, soucieux de leur apparence et séducteurs. La boulimie peut être associée à d’autres troubles du comportement tel que la kleptomanie, la nymphomanie, une toxicomanie.

Que faire contre les troubles du comportement alimentaire ? Comment les prévenir et les traiter ?
Un trouble du comportement alimentaire n’est pas anodin, il peut de surcroît mettre en danger la vie de la personne. A noter qu’ils touchent également, certes dans une faible proportion, les jeunes enfants. L’éducation reçue, le plaisir et la convivialité des repas, l’apprentissage de l’équilibre alimentaire forment une bonne prévention contre les TCA.
La personne atteinte de TCA dissimule son comportement. Ce déni est la phase où il faut pourtant la convaincre d’accepter un accompagnement médical, d’abord par son médecin traitant, qui envisagera alors le suivi approprié, d’un(e) nutritionniste, psycho-thérapeute voire, en cas extrême, l’éventualité d’une hospitalisation.
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