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Troubles du comportement alimentaire : notre guide pour mieux les comprendre

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Anorexie, boulimie, somnambulisme alimentaire, etc. : notre relation à la nourriture est le reflet de notre santé physique et mentale. Des troubles du comportement alimentaire à ne jamais prendre à la légère.

Troubles du comportement alimentaire : notre guide pour mieux les comprendre

Troubles du comportement alimentaire : définition

Les troubles du comportement alimentaire ou « troubles des conduites alimentaires » (TCA) sont des désordres complexes, qui se caractérisent principalement par des habitudes alimentaires anormales, une appréhension obsessionnelle de prendre du poids et une préoccupation importante de son image corporelle.




Selon la Fondation pour la Recherche Médicale, les troubles du comportement alimentaire sont « des troubles psychiatriques qui, selon certaines données scientifiques, sont du registre des addictions sans drogue.”

Les troubles du comportement alimentaire “ne doivent pas être confondus avec des habitudes de grignotage, une suralimentation ou des restrictions alimentaires liées à un régime”.

Troubles du comportement alimentaire et comportement réflexe

Se nourrir est nécessaire à notre survie : le nouveau-né a le réflexe “archaïque” de succion lorsqu’on lui touche la commissure des lèvres. Ce mouvement involontaire permet l’alimentation.

Ensuite, les indicateurs de notre besoin physiologique de se nourrir sont la faim, l’appétit, la sensation d’être rassasié. Au cours de notre vie, le rapport à la nourriture est aussi le reflet de notre santé physique et mentale : l’appétit est modifié de façon ponctuelle par un événement positif ou négatif (tomber amoureux, avoir un décès) ou la maladie.

Les troubles du comportement alimentaire sont une relation durablement inhabituelle à l’alimentation, associée à une souffrance psychique.




Quels sont les types de troubles alimentaires ?

Les troubles du comportement les plus connus sont l’anorexie et la boulimie : l’anorexie est la peur irraisonnée de prendre du poids, au point de restreindre son alimentation jusqu’au risque de décès.

La boulimie est soit non-hyperphagique (pas de prise de poids), l’alimentation étant gérée en montagnes russes, avec des accès de suralimentation suivis d’épisodes compensatoires, soit hyperphagique, avec une prise poids sans épisodes compensatoires. Dans les deux cas, il y a un sentiment de perte de contrôle.

La bigorexie ou “anorexie inversée” est l’impression d’être trop mince ou jamais assez musclé. Ce TCA touche plus d’hommes que de femmes. La personne se livre à un surentraînement physique, de peur de ne pas être assez musclée.



L’orthorexie alimentaire est l’obsession de manger sain, au point de maniaquement disséquer la valeur nutritive de chaque aliment. La cuisine devient un laboratoire auquel la personne consacre une énergie disproportionnée. Peu compatible avec une vie sociale, l’orthorexie alimentaire s’accompagne d’isolement.

Jeune femme mince se regardant dans un miroir

C’est quoi l’orthorexie ?

Les troubles de l’alimentation nocturne sont généralement un symptôme dépressif : la personne ne mange rien ou presque en soirée, mais souffre de troubles du sommeil et se lève la nuit avec une sensation de faim. Le somnambulisme alimentaire consiste à se lever la nuit, sans s’en souvenir, pour manger des aliments que l’on s’est interdit en journée.

Rare dans les pays développés, le pica est l’ingestion de substances non-comestibles : terre (géophagie), sable, amidon, feuilles, etc. Dans certaines contrées du globe, le pica peut correspondre à la malnutrition, faute de ressources alimentaires appropriées (feuilles de coca).

Dans les pays développés, certains comportements peuvent prendre des proportions : ainsi des jeunes filles mâchouillant leurs mèches de cheveux, les amateurs de cacahuètes à l’apéritif. Le fait de mâcher des chewing-gums ou de chiquer du tabac ne serait pas tout à fait étranger à ce syndrome.

Manger sans faim (le grignotage devant la télévision), sans plaisir, trop vite, etc, sont autant d’attitudes qui peuvent être précurseurs de troubles du comportement alimentaire, mais n’ont pas automatiquement de répercussions graves sur la santé physique et mentale.




Quelles sont les causes des troubles alimentaires ?

Les facteurs individuels

Certains traits de personnalité se retrouvent fréquemment chez les personnes souffrant de TCA : perfectionnisme pathologique, besoin de contrôle ou d’attention, faible estime de soi, traumatisme précoce (maltraitance infantile), éducation anxieuse transmettant une peur phobique de l’inconnu.

Les personnes souffrant de TCA ont souvent en commun une capacité à gérer leurs émotions altérées : contrôler sa nourriture est le moyen de les maîtriser en créant un sentiment de confort, y compris dans le cas de l’hyperphagie où il est associé à une forte culpabilité.

La santé mentale

Les TCA sont fréquemment associés à la dépression, à des troubles anxieux, à des troubles obsessionnels compulsifs, ou encore des troubles de la personnalité.

Les facteurs socio-culturels

L’apologie par la mode de corps sveltes incite surtout les jeunes filles à viser un idéal physique sans lien avec leur physiologie, au point de faire de leur poids une obsession.

Les milieux professionnels où le corps est au premier plan sont plus particulièrement exposés : la mode, les milieux artistiques, le milieu sportif.

Les facteurs génétiques

Toujours selon la Fondation pour la Recherche Médicale, les gènes qui contrôlent le risque de dépression ou de développer des troubles obsessionnels compulsifs, mais aussi le taux de cholestérol ou d’insuline dans le sang, seraient impliqués dans l’anorexie mentale.

De même, des facteurs épigénétiques (modification de l’expression des gènes) le seraient aussi, certains de ces gènes contrôlant le développement du cerveau.

La sérotonine

La sérotonine est un neurotransmetteur qui régule l’humeur, le sommeil, mais aussi l’appétit : chez les personnes souffrant de TCA, il pourrait être altéré.

La prévalence féminine

Les TCA touchent bien plus la gent féminine que masculine, surtout à partir de la puberté.




Troubles du comportement alimentaire, le cas de l’anorexie

Chaque année en France, 40 000 jeunes filles de 12 à 20 ans font une anorexie, soit 1 à 2% de cette tranche d’âge la plus concernée. En proportion, 9 filles sont touchées pour un garçon.

Le nombre d’hospitalisations pour anorexie a doublé en une génération, les jeunes filles de milieux urbains aisés étant particulièrement touchées.

Troubles du comportement alimentaire, le cas de la boulimie

Plus répandue que l’anorexie, la boulimie touche 2 % à 3 % de la population féminine totale (environ 1,5 % des filles de 12 à 20 ans) et un peu plus les garçons (3 filles pour un garçon).

La boulimie apparaît plus tardivement (19 ans), dans sept cas sur dix sans prise de poids (boulimie non-hyperphagique) et traduit des tempéraments souvent sûrs d’eux, soucieux de leur apparence et séducteurs. La boulimie peut être associée à d’autres troubles du comportement tel que la kleptomanie, la nymphomanie, une toxicomanie.

Femme mangeant un bol de chips
Boulimie, l’un des troubles du comportement alimentaire des plus fréquents

Que faire contre les troubles du comportement alimentaire ? Comment les prévenir et les traiter ?

Un trouble du comportement alimentaire n’est pas anodin, il peut de surcroît mettre en danger la vie de la personne. A noter qu’ils touchent également, certes dans une faible proportion, les jeunes enfants. L’éducation reçue, le plaisir et la convivialité des repas, l’apprentissage de l’équilibre alimentaire forment une bonne prévention contre les TCA.

La personne atteinte de TCA dissimule son comportement. Ce déni est la phase où il faut pourtant la convaincre d’accepter un accompagnement médical, d’abord par son médecin traitant, qui envisagera alors le suivi approprié, d’un(e) nutritionniste, psycho-thérapeute voire, en cas extrême, l’éventualité d’une hospitalisation.

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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