L’anorexie mentale, cette dangereuse spirale
Votre adolescent a choisi de maigrir ? Attention au processus d’autodestruction qu’est l’anorexie mentale, révélateur de fragilités.

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L’anorexie mentale : définition
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par une perte de poids intentionnelle.
L’anorexie mentale n’est pas la perte d’appétit qu’est l’anorexie : c’est une souffrance psychologique, une maltraitance vis-à-vis de soi-même voire un processus d’autodestruction.
Les symptômes physiques
Elle n’est ni liée à un trouble d’ordre organique, ni à désordre psychiatrique répertorié (névrose, psychose). Pourtant, la personne en situation d’anorexie mentale perd d’un quart à la moitié de son poids initial.
Anorexie : les conséquences
La jeune fille ou femme souffrent très généralement d’aménorrhée. La privation alimentaire engendre également une chute de cheveux et en même temps une augmentation de la pilosité.
De façon plus grave, elle provoque un ralentissement cardiaque avec des chutes de tension et des sensations de froid liées à l’abaissement de la température corporelle, une décalcification voire de l’ostéoporose, de l’anémie, une carence en vitamines B.
Anorexie mentale : les conséquences métaboliques
En revanche, elle n’a pas toujours de sensation de fatigue : la privation des graisses conduit l’organisme à puiser dans ses réserves. Ce processus métabolique provoque la production de corps cétoniques, qui créent une sensation de tonicité.
A l’extrême, la personne se retrouve physiquement en danger de mort. Voire mentalement, avec un éventuel suicide
Les symptômes comportementaux
Cet amaigrissement considérable est toujours lié à des comportements caractéristiques :
Anorexie : l’obsession du poids
Chez la personne souffrant d’anorexie mentale, la perte de poids est obsessionnelle : elle s’estime constamment en surpoids, tient une véritable comptabilité des calories qu’elle ingère au profit du déficit, redouble d’activités physiques et intellectuelles dans le but de brûler des calories.
La personne n’a pas de perte intrinsèque d’appétit : mais elle trouve du plaisir dans la privation alimentaire. Une privation en lien avec cette obsession de l’alimentation.
Très souvent, cela débute par l’envie avouée de suivre un simple régime amincissant : mais la spirale physique et psychologique s’enclenche, avec l’invention de stratégies d’évitement, la satisfaction de porter des vêtements d’une taille inférieure à sa corpulence normale, etc.
L’anorexique mental est toujours dans le déni : il se sent parfaitement bien et rejette l’anomalie de son comportement. En même temps, il est dans le camouflage permanent de celui-ci.
Surtout les adolescentes
En France, environ 40 000 adolescents (12-19 ans) souffrent d’anorexie mentale. Avec une prédilection pour deux tranches d’âge : 13-14 ans et 17-18 ans.
Et neuf fois sur dix, ce sont les filles qui en souffrent.
Le schéma parental
Si le milieu social ne semble pas entrer en ligne de compte, le cadre familial est déterminant. Il y a presque un profil-type de : une bonne élève, qui pratique volontiers du sport. Mais refuse la transformation physique de la puberté : elle ne veut pas devenir une femme et ne s’intéresse pas à la sexualité.
Très souvent, ce profil-type correspond au schéma parental du père absent ou dénué d’une personnalité affirmée, et d’une mère trop protectrice.
Une vulnérabilité psychique
Dans un cas sur deux, les personnes souffrant d’anorexie mentale ont vécu un traumatisme sexuel. Elle peut être aussi occasionnée par un choc, un deuil, voire une simple réflexion de travers.
Mais toute personne ayant reçu une réflexion désobligeante ne devient pas anorexique. Et la fameuse crise d’adolescence n’est pas non plus une anorexie mentale : au contraire, elle participe du refus de franchir le pas.
Si les motifs sont multiples (refus de ressembler à ses parents ou d’être s’assimiler comme un objet de désir), l’anorexique présente généralement une vulnérabilité : manque de confiance en soi, tendance à la dévalorisation, relationnel compliqué qui, faute à être prise en compte, risque de le (la) poursuivre toute sa vie.
Quant au désir d’autonomie, en refusant l’alimentation parentale, hors anorexie, il s’inscrit plus souvent sous le signe de comportements alimentaires ponctuellement aberrants de la part des ados, sans danger pour leur santé ou leur vie.
Car à l’extrême, cette vulnérabilité peut conduire à des comportements addictifs, alcools ou stupéfiants. Et, une fois de plus, au suicide.

La tyrannie de la mode
Les magazines de mode ont malheureusement imposé une tyrannie de la minceur excessive, en laquelle la jeune fille ne reconnaît précisément pas son corps qui s’arrondit à l’adolescence.
Aujourd’hui encore, la minceur reste encensée comme une chance ou une maîtrise de soi jusqu’à la perfection : une vertu ! Certaines professions requièrent aussi des critères de poids drastiques, mannequins, danseurs.
Mais dans une moindre mesure, les sportifs, qui ont au contraire impérativement besoin d’une bonne condition physique.
L’anorexie masculine
Les adolescents en souffrent beaucoup plus rarement : ce n’est pas l’âge où ils grossissent !
Ils seraient, en tous les cas, les plus nombreux à être exposés à une origine génétique de l’anorexie mentale, celle-ci étant peu répandue mais fortement héréditaire.
L’anorexie mentale : traitement pour en sortir
La difficulté est son diagnostic tardif : alors que la personne anorexique est dans le déni, son entourage familial a tendance à attendre un déclic de sa part. Le tout sachant que cet entourage est souvent involontairement partie prenante de la situation. En somme, deux dénis en un.
Un élément extérieur est toujours nécessaire pour en sortir : physiquement, un suivi médical qui peut aller jusqu’à l’hospitalisation si nécessaire.
Et psychologiquement, un suivi psychothérapeutique permet à l’adolescent(e) d’échanger avec un professionnel qui est aussi un adulte autre que ses parents.
En sortir définitivement
En moyenne, elle dure entre un an et demi et trois ans, cinq ans parfois. C’est long, mais les deux tiers des adolescentes guérissent de cet épisode. En revanche, un tiers restent sujettes à une d’anorexie mentale chronique : le risque de rechute se manifeste, par exemple, en cas de grossesse.
Et malheureusement, 10% des anorexies mentales se soldent par le décès de la personne.
Une question tout de même : la pression mentale, familiale ou sociétale, ressentie par les jeunes filles, car elles sont de façon symptomatique largement les plus touchées.
Pour en savoir plus
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