Le papillon monarque, vive le retour de ce migrant
Une migration de plus de 4000 km
Il forme un étrange binôme avec une plante hautement toxique. Le monarque est ce papillon spectaculaire par sa beauté et ses migrations entre le Canada et le Mexique. Heureusement, il est de retour. Découvrons ensemble le papillon monarque.

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Description du papillon monarque
Le monarque, un joli papillon orange
Le monarque (Danaus plexippus) est un très beau papillon aux ailes orange nervurées de noir. Chaque aile est bordée de noir tacheté de blanc. Le mâle se distingue de la femelle par deux petites taches noires sur l’orange plus vif de ses ailes postérieures.
Cette belle couleur orange n’est pas une décoration : c’est le gentil moyen ou aposématisme, de prévenir ses prédateurs qu’il n’est pas comestible, sous peine d’empoisonnement.
Cycle de vie du papillon monarque
Rapidement au fur et à mesure de ses cinq mues, la chenille se colore aussi : de petite perle translucide, elle devient colorée en noir et jaune, avec des motifs de plus en plus complexes.
Taille : le monarque, un grand papillon
Le monarque est un papillon d’une envergure de 8,6 à 12,4 cm pour environ 0,5 g. Celui qui migre est plus gros que celui qui est sédentaire.
Où vit le papillon monarque ?
Le monarque est un papillon essentiellement américain : même s’il s’en trouve désormais en Nouvelle Calédonie ou aux Canaries, le monarque est « le » papillon du Canada et du Mexique, très exactement de l’État du Michoacan, sur la côte Pacifique.
Les caractéristiques du papillon monarque
Quelle est la plante hôte du monarque ?
L’aire de répartition du papillon monarque n’est pas le fait du hasard : dès son stade de chenille, il vit en symbiose et au péril de sa vie (si, si) avec la toxique asclépiade.
Au Canada et dans l’État du Michoacan, l’asclépiade pousse comme du chiendent : cette mauvaise herbe (qui pourrait servir à dépolluer les océans (mais c’est une autre histoire) est la plaie des agriculteurs. Et un poison pour les ruminants.
Il faut dire qu’à défaut de pouvoir fuir, l’asclépiade a peaufiné sa défense contre les herbivores : elle a des poils, produit une molécule toxique (des cardénolides) et du latex collant et également toxique. Avis aux amateurs.

Le papillon monarque : sa nourriture
Le papillon monarque en fait partie, au point de dépendre de l’asclépiade pour sa survie : c’est la seule plante qu’il mange, dès éclosion de son œuf.
Il faut dire qu’il a déjoué le piège : sa chenille « tond » les poils de l’asclépiade et se repaît de son poison, qui la colore et lui sert à son tour de défense.
Quant au latex, létal pour les chenilles, les plus jeunes creusent une tranche de feuille autour d’elle, afin qu’il s’y écoule sans les coller. Les plus âgées sectionnent les feuilles à la base, pour stopper l’écoulement dès son point d’origine.
Le papillon monarque et cerveau
Il y en a, dans la tête d’une chenille du monarque !
On pense même qu’il se dirigerait à l’aide d’un compas solaire qu’il aurait dans son cerveau, et d’horloges circadiennes (là, c’est plus commun, la plupart des êtres vivants seraient dotés de cette horloge biologique indiquant à peu près la durée d’une journée) situées dans ses antennes.
Où migrent les papillons monarques ?
Chaque automne, les papillons monarques du Canada migrent vers le Mexique, en suivant la route des asclépiades.
Ils sont ainsi des centaines à parcourir la distance record de 4000 kilomètres, pour venir passer l’hiver au milieu des montagnes mexicaines. Un périple fou, pour un simple lépidoptère.
Le papillon monarque : une étrange reproduction
Ce qui est encore plus fou, est que les générations se suivent et ne se ressemblent pas : au Canada, le papillon monarque qui naît à l’automne, se met en « diapause » (retard de métabolisme), afin de survivre à l’hiver et de ne partir qu’à la saison suivante.
Mais au Mexique, le papillon monarque meurt après la ponte de ses œufs… sur une feuille d’asclépiade. Si bien que seule les générations suivantes, jamais celle qui est arrivée au Mexique, ne reprend le chemin du nord.
Le papillon monarque et Mexique
Pas d’inquiétude, au Mexique, la densité de papillons monarques est telle, que l’on distingue à peine l’écorce des arbres.
La nuit, ils se regroupent en essaims. Le jour, ils reprennent leur envol, dès lors qu’il fait assez chaud pour eux.
Le papillon monarque en danger de disparition ?
Le papillon monarque et glyphosate
En 2019, le rapport du WWF indiquait que la chute de la population mondiale de papillons monarque était enrayée : après tout de même une perte de 80% en 20 ans. En cause, les pesticides dont font usage les Nord-américains, contre cette mauvaise herbe qu’est l’asclépiade : et au premier chef, le glyphosate.
États-Unis, Canada et Mexique ont, en l’occurrence, trouvé un terrain d’entente, pour cesser de nuire au papillon monarque, certes monomaniaque dans ses habitudes alimentaires.
Le papillon monarque et le mur de Trump
Sauf que la biodiversité a d’autres soucis : le mur de Trump à la frontière mexicaine, est un vrai danger pour la biodiversité. Il bloque notamment le passage des papillons monarques.
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