C’est le Tournoi des Six Nations. On sort ses crampons… et sa boîte à pharmacie ! Focus sur le rugby.
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Au commencement, une belle infraction
Vous connaissez la formule : « Le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous et le rugby un sport de voyou pratiqué par des gentlemen » ? De fait, c’est au collège de Rugby, petite ville du centre de l’Angleterre, qu’un certain William Web Ellis prit en 1823 le ballon de foot à pleine main, pour courir le déposer dans les buts adverses.
Le rugby était né, qui adopta un ballon ovale (30 cm de long et entre 410 et 460 grammes) aux rebonds aléatoires : nettement plus rigolo ! Les marins britanniques qui traversaient la Manche, le firent avec leur ballon : le Havre Athlétic Club, premier club de rugby français, vit le jour en 1872. Vingt ans plus tard, le très sélect Racing Club de France remportait le premier championnat de France face au Stade Français.
Ce n’est qu’ensuite, que le rugby migra vers le sud-ouest : lorsque le Stade bordelais rapta à Paris le championnat de France en 1898, puis avec la suprématie du Stade Toulousain.
Hors d’Europe, c’est bien sûr en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande, que le ballon ovale trouve ses terres : les Springboks, du nom de l’antilope symbole de l’apartheid. Les All Blacks ? Une erreur de clavier : le journaliste avait écrit que les néo-zélandais étaient « tous à l’arrière », mais un « l » s’est inopinément glissé, qui leur est resté.
Le rugby devint professionnel en 1995, soit très récemment : la première coupe d’Europe de rugby professionnelle fut remportée, décidément, par le Stade toulousain.

Dès le plus jeune âge, pour tous les gabarits
Chouette, se rouler dans la gadoue ! Le rugby se pratique dès l’âge de six ans : un sport d’équipe et de contact qui développe le sens de la course, de la coordination des bras et jambes, renforce la musculature. Mais d’abord, inocule l’esprit d’équipe.
Il y en a pour tous les gabarits : si vous êtes l’un des huit « avant », vous êtes en première ligne (1ere, 2e et 3e ligne) et faites donc partie des plus costauds. Surtout si vous êtes l’un des deux piliers de la première ligne : c’est vous qui entrez dans le pack adverse, pendant que le « talonneur » fait en sorte d’attraper le ballon avec ses jambes.
Si vous êtes « arrière », surtout si vous êtes « demi de mêlée », vous êtes un petit gabarit très réactif qui fait passer le ballon aux « arrières » et au demi d’ouverture, qui lui, est spécialiste des « drops ».
Les règles du rugby : essai, transformation et mêlée
Bon, maintenant, on marque des points : au rugby, on marque des « essais » dans la zone d’« en-but », la fameuse zone des 22 mètres. Un essai est marqué lorsqu’un attaquant aplatit le ballon derrière la ligne d’en-but. Attention, sans qu’il ne lui échappe des mains !
Cela fait cinq points, que l’on peut transformer : en tirant au pied le ballon pour le faire passer entre les poteaux au-dessus de la ligne horizontale (qui est à 3 mètres du sol). Il prend le recul qu’il veut (10, 20, 30 m) et cela fait 2 points de plus. Facile à dire, avec un ballon ovale.
Allez, un penalty (3 points) en cas de faute adverse et le « drop », un tir au pied dans l’action (3 points).
Au fait, la mêlée ? Eh bien oui, le rituel du rugby : celui qui a la ballon se fait plaquer. Le plaqueur, le plaqué, et tout le monde s’en mêle pour récupérer le ballon.

Risques d’une dérive ?
En septembre 2017, la sonnette d’alarme était tirée face aux dérives du rugby depuis sa professionnalisation : en ligne de mire, les commotions cérébrales lors des plaquages. Leur nombre a doublé en cinq ans !
La faute à la professionnalisation qui implique encore plus de jeu montré à la télévision ? Au point que la Fédération Française de Rugby a choisi en accord avec la Ligue, d’observer le Grenelle de la Santé.
Le Pin, le Pélican, le destroyer noir
Il a tiré sa révérence l’an dernier à 81 ans : Colin Meads était une légende des All Blacks, avec 133 sélections et 27 essais de marqués ! Chez les tricolores ? Fabien Pelous, « le Pélican » ou le « totem », au choix, détient le plus gros palmarès du rugby français avec 118 sélections en équipe de France, et 42 capitanats.
Frédérik Michalak, l’emblème du Stade Toulousin, Jean-Pierre Rives surnommé « casque d’or » par Roger Couderc, la voix du rugby, Olivier Magne, ancien skieur qui a marqué le record de 14 essais en équipe de France, Fabien Galthié « l’orchestrateur » ! Thierry Dusautoir ? Ce sont les journalistes néo-zélandais, qui l’ont surnommé « le destroyer noir », après qu’il ait gratifié les All-Blacks de 38 plaquages en quarts de finale.