Accident domestique, de bricolage, sur la chaussée, les occasions de se blesser ne manquent pas. Comment faire face à l’urgence vitale qu’est une hémorragie, le temps que les secours arrivent ?

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Hémorragie : définition
C’est un écoulement du sang en dehors des vaisseaux (veines et artères). De fait, elle peut être capillaire ou veineuse, l’hémorragie artérielle étant la plus grave et la plus difficile à stopper.
On parle communément d’hémorragie en cas de perte de sang importante, qui ne s’arrête pas spontanément. Le saignement est alors à même d’imbiber un mouchoir de tissu ou de papier en quelques secondes.
Le pronostic vital peut être rapidement engagé, le sang servant au transport de l’oxygène aux organes, dont bien sûr le cœur et le cerveau. L’organisme humain contient entre cinq et six litres de sang, s’épanchant alors au rythme des pulsations cardiaques.
Hémorragie : externe ou interne
On distingue l’externe, qui s’écoule de façon évidente par une blessure, de l’interne, qui a lieu dans un organe ou une cavité du corps. Celle-ci peut être externalisée, si elle s’écoule par un orifice naturel, le nez, l’oreille, la bouche ou l’anus.
Les hémorragies externalisées portent un nom correspondant à l’organe par lequel elles s’écoulent. On parle d’épistaxis pour un saignement du nez, otorragie pour l’oreille, d’hématémèse pour un vomissement de sang, d’hématurie quand il se retrouve dans les urines….
Les principales causes d’hémorragie
Hémorragie et traumatismes
Une hémorragie externe est causée par une blessure avec un objet coupant ou perforant. Une interne est soit la conséquence d’un traumatisme (chute, coup, décélération lors d’un accident de la route), soit liée à une pathologie.
Lors d’un choc violent, n’importe quelle partie du corps peut avoir une hémorragie interne : la boîte crânienne, l’abdomen, le thorax. A noter que le ventre est fragile, faute d’avoir une protection osseuse. Une fracture peut aussi provoquer une forme interne, dès lors qu’un fragment osseux se déplace et rompt un vaisseau ou un organe.
Certaines pathologies exposent à une hémorragie interne, tel qu’un problème cardio-vasculaire (de l’hypertension artérielle, une rupture d’anévrisme), une affection digestive (un ulcère de l’estomac, une maladie inflammatoire de l’intestin) ou encore certaines tumeurs.
L’endométriose ou une grossesse extra-utérine peuvent également en être à l’origine.
Les symptômes et signes d’une hémorragie
Hémorragie externe
La perte de sang se voit… encore faut-il parfois écarter les vêtements. Des sueurs abondantes, une sensation de froid, une pâleur intense, une perte de connaissance sont autant de signes d’aggravation. Le plus grave étant l’arrêt cardiaque.
Hémorragie interne
La victime n’a pas forcément mal, mais la peau est pâle, moite, froide, bleutée au niveau des mains et des lèvres, la respiration s’accélère, elle a soif, se sent fatiguée et a des nausées. Une accélération du pouls (tachycardie) et une baisse de tension sont des signes d’aggravation, avec le risque d’un collapsus (malaise soudain et intense, accompagné d’une chute de tension) et d’un choc hémorragique (l’arrêt de l’irrigation des organes).
Hémorragie rétinienne et montagne
En montagne, où l’oxygène se raréfie avec l’altitude, les hémorragies rétiniennes font partie des maux de l’altitude. En l’occurrence, il s’agit d’une forme bénigne de la rétine, qui peut apparaître à partir d’un peu moins de 3000m, mais fréquente au-delà de 5000m. Ces petites hémorragies sont sans danger pour la vision et disparaissent spontanément.
Comment réagir en cas d’hémorragie ?
Hémorragie externe
En cas d’accident, supprimez au préalable la cause de l’accident afin de sécuriser la victime et les autres. Mais attention, ne retirez jamais le corps étranger de la plaie (couteau, outil, morceau de verre, etc) au risque de l’aggraver.
S’il s’agit d’une hémorragie externe d’un membre, faites une compression directe suffisante et permanente de la plaie pour en arrêter le saignement : soit la victime est capable de se la faire par elle-même (s’il s’agit du bras, par exemple), soit faites-la vous-même, en appuyant de la paume après avoir recouvert la plaie d’un linge propre.
Si vous n’êtes que tous les deux, faites un pansement compressif, afin de ne pas avoir à relâcher la pression pour appeler les secours ou leur ouvrir la porte. Pour ce faire, enveloppez la plaie de façon très serrée dans un linge propre, tenu par une bande élastique ou un lien à même de stopper le saignement.
Si le pansement compressif est inefficace, il faut faire un garrot juste au-dessus de la plaie, mais jamais sur une articulation.
Faites allonger la victime, pour retarder la détresse liée à la perte importante de sang et lui permettre de se répartir dans le corps. Couvrez-la d’une couverture ou d’un manteau, selon ce que vous avez à disposition.
Appelez les secours (15 ou 112), en leur transmettant calmement les informations nécessaires (numéro de téléphone, nature du problème, adresse), répondez à leurs questions, appliquez leurs instructions et ne raccrochez que lorsqu’ils vous le disent.
Retournez auprès de la victime pour surveiller son état, en lui parlant pour la rassurer.
Hémorragie interne
Si la victime est consciente, allongez-la sur le dos, les jambes légèrement relevées, ou bien en position semi-assise si cela lui est plus confortable pour respirer. Si elle est inconsciente, allongez-la en position latérale de sécurité.
Appelez les secours (15 ou 112) en suivant leurs instructions. Couvrez également la victime. Même si elle a soif, ne lui donnez surtout pas à boire. Restez à côté d’elle pour, de la même manière, la surveiller et la rassurer.
Hémorragie, sa prise en charge médicale
C’est une urgence vitale. Vous avez effectué les bon gestes de premiers secours. La prise en charge médicale d’une hémorragie externe est la suturation du vaisseau endommagé, avec une éventuelle transfusion sanguine en cas de manque de plaquettes dû à la perte de sang.
La prise en charge d’une hémorragie interne passe par des examens médicaux (prise de sang, imagerie, etc), une endoscopie ou de la chirurgie, avec ponction des éventuelles poches de sang. En cas d’hémorragie interne non traumatique, elle passe bien sûr par le diagnostic de la pathologie concernée.
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