La fracture de fatigue, celle du sportif !
Elle se produit chez des personnes en excellente condition physique
C’est exactement ce qui est arrivé à Neymar : crac ! Son « cinquième métatarsien » l’a empêché de jouer contre le Real Madrid. Eh oui, fracture de fatigue.

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Définition de la fracture de fatigue
C’est un peu comme cela qu’on l’a appris : nous avons cinq métatarsiens. Au mois de janvier 2018, Neymar n’a pas pu participer au choc PSG- Real Madrid. Diagnostic : « une entorse antéro externe de la cheville droite, associée à une fissure du cinquième métatarsien. »
Traduction : Neymar s’est tordu la cheville et fissuré l’os du pied qui relie le talon au petit orteil. Le cas classique du sportif en pleine forme, qui fait un geste répété. C’est son cas au foot.
La fracture de fatigue n’a à voir ni avec un choc accidentel, ni avec la fragilisation due à l’ostéoporose. Elle se produit chez des personnes en excellente condition physique, mais qui sollicitent trop un os.
Contrairement aux apparences, notre squelette n’est pas de la matière inerte. Ses trois catégories de cellules se renouvellent en permanence : les ostéoblastes, qui deviennent des ostéocytes, soit l’os sous sa forme résistante, et les ostéoclastes qui détruisent les ostéocytes en fin de cycle de vie.

Lorsque l’on pratique un sport de façon très intensive, le tissu osseux a besoin de se renouveler plus rapidement : les ostéoblastes n’ont plus le temps de devenir des ostéocytes à maturité, pendant que les ostéoclastes continuent leur destruction d’ostéoblastes au même rythme. Résultat, des micro-fissures osseuses.
Celles-ci sont très douloureuses : mais pas nécessairement d’un seul coup, comme lorsque l’on fait une mauvaise chute. La fracture de fatigue s’installe, en provoquant généralement des crampes, que l’on n’attribue pas toujours à une fracture. D’ailleurs, une radiographie n’est pas toujours suffisante pour la distinguer ; il faut parfois en passer par une scintigraphie.
Quels os sont les plus touchés ?
Les pieds
La CAP ? La course à pieds ! 20% des blessures chez les joggers sont du type de celle de Neymar à cette différence près qu’il s’est « fracturé » le cinquième métatarse, le plus difficile à réparer. Habituellement, les joggers s’abîment plutôt le deuxième métatarse.
Cela dépend aussi de la forme de votre pied. Si vous avez le pied « grec », autrement-dit le deuxième orteil plus long que le pouce du pied (ou hallux), vous avez les métatarses n°2 et n°3 plus fragiles. Tout dépend aussi si vous avez une « pronation », c’est-à-dire le pied qui s’affaisse vers l’intérieur, ou au contraire une « supination », s’il penche vers l’extérieur. S’il est parfaitement dans l’alignement, soyez presque déçu, cela s’appelle tout bonnement avoir la « foulée neutre ».
Le bas du corps de façon générale
Les fractures de fatigue dépendent du sport que vous pratiquez à haute dose. Mais elles concernent généralement le bas du corps : les métatarses et le couple de la jambe tibia-péroné si vous faites de la course à pieds.
Le haut du corps aussi
On le savait, les joueurs de tennis sont une exception : eux souffrent plutôt de fractures de fatigue du haut que du bas du corps.
De prime abord, on penserait au fameux tennis elbow. Eh bien raté, les joueurs de tennis se font rarement des fractures de fatigue du coude. En l’occurrence, leur vrai talon d’Achille est l’épaule. Et même l’acromion, la partie de l’omoplate qui s’emboîte dans la clavicule.
Les gestes les pires, pour une fracture de fatigue de l’acromion ? Le service et le coup droit au-dessus de l’épaule, le plus utile sur terre battue.

Le coup droit en-deçà de l’épaule. Pas tous, et pas pour tous les gestes ! Le coup droit au-dessus de l’épaule et le service ne font pas du bien.
L’avant-bras peut aussi souffrir, logique : en coup droit, en en revers s’il est à deux mains. La fracture de fatigue de l’avant-bras touche, de façon très injuste, bien plus les filles que les garçons, ce qui ne les dissuade pas de taper de plus en plus fort.
Des remèdes de grand-mère à la fracture de fatigue ?
Aïe, le repos !
Pour un sportif, c’est toujours la double peine : non seulement souffrir, mais être privé de sport. Oui, mais la fracture de fatigue provoque une fissuration de l’os et souvent un œdème interne.
Le repos et, le cas échéant, l’immobilisation voire l’opération chirurgicale pour poser une vis qui permettra à l’os de se reconsolider : compter a minima cinq à six semaines sans vous entraîner.
Alterner avec un autre sport
Si vous êtes un jogger, vous pouvez toujours ronger votre frein en vous adonnant avec modération à un sport « porté » : le vélo permet d’entretenir sa musculature et de se dégourdir l’envie de bouger, sans appuyer là où cela fait mal. La douleur est, d’ailleurs, un bon indicateur de la limite à ne pas franchir. Tant que vous n’avez pas mal, cela signifie que vous restez raisonnable avec votre os.
Au tennis, c’est plus compliqué de patienter. Il y a toujours la solution de regarder les copains depuis un transat au bord du court, le temps de vous remettre.
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