Quelles sont les vraies mains sales ?
« Lave-toi les mains ! » C’est le principe de base de l’éducation à l’hygiène : gastro-entérites, grippes… la flore commensale de la paume de mains sales est, par excellence, vecteur de contagion.

Si les mesures d’hygiène sont primordiales, un excès d’apparente propreté n’est pas souhaitable. Les mains sales seraient-elles un gage de bonne santé?
L’importance du « lavage des mains sales » est mis à jour au XIXe siècle par le médecin obstétricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis : il démontra à ses pairs qu’ils étaient les premiers transmetteurs aux femmes qui accouchaient, de la fièvre puerpérale à l’origine du décès des nouveaux-nés.
Le robinet d’eau potable et les campagnes de sensibilisation au rôle du lavage des mains ont fait faire d’immense progrès à l’hygiène.
Une question de santé publique : la main est l’outil de l’homme, par lequel se transmettent encore les maladies infectieuses telles que le choléra.
Mais l’excès d’hygiène tue l’hygiène : songeons aux lingettes, véritable geste compulsif dès que l’enfant a touché le moindre pot de fleur ou grain de poussière. Ses menottes ne sont pas lavées, mais passées au détergent chimique, qui éliminent jusqu’à la graisse « animale » de la paume, la laissant sans défense.
La chimie s’en frotte les mains
Les aristocrates étaient surnommés les « sangs bleus » : ils ne travaillaient pas la terre. Les veines de leurs mains étaient apparentes, contrairement aux paysans aux mains brunes à vie.
Si avoir les mains « dans le cambouis » toute la journée n’est pas forcément agréable, un excès de propreté compulsive n’est pas non plus souhaitable : c’est l’industrie chimique qui s’en frotte les mains!
Se laver les mains est une mesure de prophylaxie après être allé aux toilettes et avant de passer à table.
Le geste est également évident dans le cas des professions médicales. Mais hormis cela, le contact normal des mains avec son environnement est une protection : se passer toutes les cinq minutes les mains au détergent est le meilleur moyen de priver l’organisme de ses défenses.
Plus d’anticorps !
Au revoir, la chimie, bonjour la terre : certains scientifiques ont même démontré le lien direct entre pathologies auto-immunes (maladies chroniques et dépressions) à cause de l’absence de contact avec l’environnement naturel : rien de tel que de gratter le sol, pour garder ou retrouver l’équilibre.
Une plate-bande n’abrite du reste pas que de vilains microbes, mais par exemple, un micro-organisme répondant au petit nom de Mycobacterium vaccae: à l’instar du soleil, il active la production de sérotonine, le neurotransmetteur qui régule notre appétit, notre humeur et notre tendance à la dépression.
De même, le contact avec la nature, en forêt ou au bord de la mer, est un geste parfaitement naturel : quoi de sale à tripoter la terre et ses habitants ? Un escargot ou une chenille sont moins compromettants qu’un toutou à sa mémère.
La confusion est dans l’apparence : avoir des mains d’albâtre n’est pas nécessairement avoir les mains propres. Or, l’excès de chimie n’a jamais rien nettoyé.
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