Santé au naturel

Le Zika, l’épidémie terminée, mais…

Entre 2015 et 2016, le Zika a frappé l’Amérique latine et les Antilles. Une épidémie transmise par le moustique-tigre, précisément celui qui envahit désormais chaque été notre pourtour méditerranéen. Le point sur cette infection pas toujours anodine.

Le Zika, l’épidémie terminée, mais…

Zika, présentation du virus

C’est un « flavirus », autrement-dit, il se transmet à l’homme par piqûre de moustique, tout comme la dengue, la fièvre jaune, et le chikungunya (qui pour être précis, est un alphavirus).




Dans tous les cas, il s’agit d’arbovirus, soit de virus transmis par des moustiques suceurs de sang : leur femelle ont besoin des protéines présentes dans notre sang, pour que leurs œufs arrivent à maturité.

En l’occurrence, il s’agit d’Aedes, la cinquième plus grande famille de moustiques. Deux Aedes transmettent le Zika : l’Aedes aegypti des régions tropicales (présent en Guyane) et l’Aedes albopictus dans les régions plus tempérées. Ce dernier est notre moustique tigre, espèce diaboliquement invasive.

A ce jour, le virus du Zika n’est pas présent sur le territoire de la France métropolitaine. L’épidémie de 2015-2016 a exclusivement touché l’Amérique latine, en particulier le Brésil (mais aussi la Colombie, l’Argentine, le Pérou, le Vénézuéla) et les Antilles.

En tous les cas, les Aedes vivent à notre rythme : diurnes, ils sont au maximum de leur activité de mai à novembre. Et bien qu’aede signifie en grec « le chanteur », ils sont silencieux. Quant à leur piqûre, elle est plus vive que celle du moustique commun.

Le Zika, modes de transmission

Le moustique est le principal vecteur avéré de contamination : sachant que le moustique se contamine lui-même en piquant un être humain porteur du virus.




Si bien que la vingtaine de cas recensés en France métropolitaine sont des personnes ayant séjourné dans un pays touché par l’épidémie : a priori, ils ne représentent pas de risque de contamination.

Quant au risque de transmission par rapports sexuels, il n’est pas exclu : d’où la prudence recommandée aux femmes en âge de procréer d’éviter tout rapport non protégé dans un pays à risque, puis pendant une période de six mois au retour d’un séjour dans un de ces pays.

Le Zika, symptômes

La période d’incubation est entre trois à dix jours après avoir été piqué par un moustique. Dans la très grande majorité des cas, il est soit asymptomatique, soit bénin. Il guérit spontanément au bout d’une semaine, après des manifestations qui n’ont rien d’extravagant : fièvre, éruption cutanée avec ou sans démangeaisons, douleurs musculaires et articulaires, conjonctivite, fatigue.



Pas de traitement

Il n’y a ni vaccin, ni traitement. Il guérit spontanément, ses symptômes pouvant être soulagés avec du paracétamol. Attention, ne jamais recourir à de l’aspirine ou à des anti-inflammatoires. De toute façon, dans le doute, l’automédication n’est jamais de mise.

Les complications

Sauf que le Zika peut se compliquer : de façon très rare, il peut occasionner une affection neurologique du type syndrome de Guillain-Barré. Aux deux-tiers provoqué par une infection (bactérienne ou virale), ce syndrome est un dérèglement du système immunitaire qui fabrique des anticorps détruisant la myéline (la gaine qui enveloppe les nerfs périphériques).

Picotements et faiblesse musculaire, ce syndrome peut dangereusement toucher les muscles respiratoires. Une affection réversible sans obligatoirement de séquelles, tant qu’elle n’a pas atteint ces derniers. Et dans le cas Zika, aucun lien n’a été prouvé entre ce syndrome et le fait d’avoir été piqué par un moustique.

La véritable inquiétude du Zika est lorsqu’il contamine une femme enceinte : le risque est celui d’une microcéphalie, une réduction importante de la taille de la tête de l’enfant, avec un retard mental.

Le Zika et la grossesse

Au Brésil, au cœur de l’épidémie, plus de 10 000 cas de « bébés Zika » ont été enregistrés, dont 3 000 ont été confirmés : retard de développement d’enfants d’un an, avec des difficulté à marcher, à parler, à voir ou à entendre.

La période la plus délicate est entre le 1er et le 2e trimestre de grossesse, celle au cours de laquelle le crâne et le cerveau du fœtus se développent.




Si la transmission de la femme enceinte à l’enfant n’est pas à 100%, le risque aura été réel, pour les femmes vivant dans les régions qui ont été concernées par l’épidémie.

Si vous-même êtes enceinte, il reste conseillé d’éviter les pays où le virus est présent. Ou bien, si vous n’êtes pas encore enceinte, de reporter votre grossesse.

Et en cas de suspicion de Zika alors que vous êtes enceinte, un suivi médical peut être mis en place : amniocentèse pour déceler la présence ou non du virus, suivi de la taille de la boîte crânienne de l’enfant par échographie.

Les femmes enceintes sont les plus exposées
Les femmes enceintes sont les plus exposées

Le Zika et les bébés

En revanche, chez le nourrisson, le risque n’a plus rien à voir, puisque le cerveau est formé : nourrissons et jeunes enfants ayant le Zika ont les mêmes symptômes que l’adulte.

Quant à la question de l’allaitement d’un nourrisson par une femme porteuse du virus, le risque est également nul : une fois qu’il est né, le virus ne peut lui être transmis que par piqûre de moustique.

Le Zika, dans quels pays ?

Cuba avait tenté de faire croire que le Zika n’était pas passé par lui. Les moustiques ne faisant pas de politique, ils ne se sont pas arrêtés à ce genre de considération.

Si l’épidémie est terminée, le virus n’a pas disparu comme par enchantement : dans le cas du Brésil, une éradication des foyers de moustiques a réduit tout à la fois les cas de Zika, de dengue et de chikungunya.

Pour savoir si vous allez dans un pays à risque ou non, deux sites vous informent : celui du ministère de la Santé, et celui de l’Organisation Mondiale de la Santé. L’OMS a classé les pays en quatre catégories de 1 à 4, selon la présence du virus depuis 2015, sa réintroduction en cours, ou encore la présence du moustique sans le virus du Zika.




Sachez tout de même qu’en dehors des pays touchés par l’épidémie de 2015-2016, ce virus est présent en Asie, notamment en Thaïlande. Il l’est également dans certains pays d’Afrique (Cap-Vert, Burkina Faso).

Le Zika en Martinique et Guadeloupe

Selon le ministère de la Santé, de fin décembre 2015 à fin septembre 2016, « plus de 76 000 consultations cliniquement évocateurs de Zika ont été estimées (36 600 en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, 30 500 en Martinique, 9 700 en Guyane) ».

Aujourd’hui, les recommandations de prudence restent à l’ordre du jour pour les femmes enceintes en cas de suspicion de la maladie, en raison du risque pour le fœtus. De même en Guyane.

En Polynésie

A Tahiti, c’est la dengue que transmet le moustique. Depuis 2013 pourtant, des cas de Zika compliqués par le syndrome de Guillain-Barré ont été recensés, en particulier à Tahiti et aux Tuamotu. Et, pas franchement la porte à côté, aux îles Fidji.

Le Zika à Miami

En 2016, des cas de Zika avaient été recensés à Miami et à Miami Beach : des cas de personnes ayant contracté le virus lors d’un séjour dans un pays à risque.

En résumé, si vous êtes une femme enceinte ou en âge de procréer et vous êtes rendue dans un pays où le virus est présent à l’état endémique, les consignes de prudence restent de mise, même si l’épidémie en Amérique latine et dans les Antilles est un épisode révolu.

Pour en savoir plus

La santé au naturel, et autres conseils :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

Nous vous conseillons aussi

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page