La violette odorante, antitussive, émolliente et délicieuse
La violette odorante est l’une des plus anciennes plantes utilisées en phytothérapie. Au Moyen-Age, la violette odorante se cousait dans les oreillers avec de la lavande : elle était censée prédisposer à l’amour. Cette fleur eut aussi sa place à l’hôpital sous la forme de sirops de violat. Grâce à sa richesse en mucilages, elle soigne toux et bronchites, et soulage les douleurs rhumatismales voire indigestions.

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Particularité de la violette odorante
De la grande famille des violacées (environ 800 espèces), la violette odorante est l’une des rares à être parfumées. Un parfum suave qui a un étrange pouvoir : il anesthésie légèrement et momentanément les récepteurs olfactifs. Si bien qu’il faut attendre quelques instants avant de pleinement sentir son parfum.
Si cette fleur ne se coud plus guère dans les oreillers, c’est que sa version actuelle se présente sous forme de brumes d’oreillers, à pulvériser quelques instants avant d’aller se coucher. Ce n’est pas l’effet anesthésiant qui aide à s’endormir, mais bien la suavité de ce parfum.
Une note suave très utilisée en parfumerie, confiserie, confitures, tisanes et même dans une salade, et qui représente un apport intéressant en vitamine A, vitamine C, sels minéraux et saponines.
Violette odorante, ses vertus
Au XVIIIeme siècle, la fameuse « colique du peintre » était soulagée avec du sirop de violat. Ainsi que l’atteste le Recueil d’observations de médecine des hôpitaux militaires, peintres et plombiers étaient atteints de coliques convulsives.
Une maladie professionnelle due aux substances métalliques contenues dans les peintures et canalisations. Sirop de violat et vin vomitifs étaient la prescription de rigueur. L’auteur de ce Recueil précise être arrivé en même temps que son patient. Et qu’après un tel traitement, le peintre en question se porta nettement mieux, ses viscères pas trop abîmés. Ouf pour lui…
L’usage de la violette odorante est aujourd’hui moins militaire : en tisanes et décoctions, cette plante enraye toux et bronchites, grâce à son effet expectorant. Et fait tomber la fièvre, grâce à ses vertus sudorifiques. Elle constitue un traitement naturel de tous états grippaux classiques.
Et que l’on soit vaincu par la grippe sous la couette, ou au contraire trop énervé pour s’endormir, la violette aide à trouver un sommeil réparateur : elle est apaisante. Au choix dans ou sur l’oreiller, mais aussi dans son bain, ce qui fait du bien aux courbatures fébriles ou aux douleurs rhumatismales.
Et puis, si des libations vous restent sur l’estomac, la méthode de la colique du peintre en version plus douce, garde toutes ses vertus : d’une façon ou de l’autre, votre digestion va se libérer.
Violette odorante, pour les pour les peaux sèches
Gerçures, rugosité des mains, peau sèche voire eczéma, pensez à la violette : appliquez directement ses pétales en cataplasmes.
Recette de macérât d’huile de violette
Mieux, préparez de l’huile de violette : dans un bocal, une poignée de violettes recouverte d’huile végétale (argan, mais moins onéreux, huile d’amande ou de tournesol). Laissez reposer au soleil une quinzaine de jours, en remuant de temps en temps. Puis filtrez.
Votre huile de violette odorante est prête. Aucun souci pour l’appliquer sur le visage.
Violette odorante, maux de tête ?
Pline l’Ancien préconisait la violette odorante contre les céphalées. Pas très pratique, de se tresser une couronne de violettes au boulot. Mais cela n’ôte rien à ses vertus : si vous dormez mieux, vous résisterez mieux au stress.

Sa culture
La violette odorante n’exige pas d’avoir la main verte : dans les sous-bois, elle forme de jolis tapis colorés à l’ombre des arbres. La violette odorante a besoin d’un sol pas trop calcaire et d’humidité. Avec une exposition semi-ombragée.
Violette odorante, entretien
Dans votre jardin, elle se plaît au pied des arbustes et en bordure des massifs. Pas trop de soleil, un arrosage de temps en temps, et ôter les fleurs fanées pour prolonger sa floraison. Et vous aurez des violettes odorantes deux fois par an, au printemps (de février à mai) et à la fin de l’été-début de l’automne (en août-septembre).
Petit avantage, cette plante se ressème d’elle-même : les stolons gagnent du terrain depuis sa souche en rhizome. Mais pas d’inquiétude, la violette n’est pas envahissante.
Violette odorante, recette
La violette odorante est comestible. Elle s’incorpore à des recettes salées et sucrées. Elle rehausse agréablement le goût d’une tarte aux fruits : ajouter des pétales de violettes après la cuisson de la tarte, juste au moment de servir. Facile !
Mais que diriez-vous d’un lassis à la violette ? Vos convives apprécieront cette boisson indienne : faites chauffer dix centilitres de lait avec une poignée de violettes et le zeste d’un citron. Laisser frémir deux minutes, puis laissez refroidir. Retirer le zeste de citron et mixez ce lait parfumé avec le contenu de deux yaourts. Ajoutez un peu de menthe si vous le souhaitez.
Servez frais. Parfait pour accompagner un menu épicé.
Pour en savoir plus
Lexique des plantes médicinales :
- Plantes médicinales : bien les connaître pour bien les utiliser
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