On s’en fait des manteaux de fourrure contre le froid. Mais en Amérique du Nord, le coyote a étendu son territoire jusqu’en ville, ce qui ne plaît pas.

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Un animal sauvage
De la famille des canidés (qui comprend aussi le loup, le renard et le chien), le coyote (Canis latrans) est plus élancé et plus petit que le loup : le mâle pèse de 9 à 23 kg et mesure de 1,2 à 1,5 m, queue comprise.
Une queue fournie et longue de 30 à 40 cm, qui ressemble à celle du renard, à la différence que le coyote court avec celle-ci entre les pattes.
Cet animal a de larges oreilles pointues et dressées, un museau effilé et le nez noir. Mais à la différence d’un chien, le dessus du museau et le front du coyote forment une ligne à peu près continue.
Ses yeux jaunes en amande qui lui donnent un air rusé, et ses longues canines participent de sa mauvaise réputation.
Et l’odeur d’urine ?
Comme tous les canidés, le coyote possède, à la base de la queue, d’une glande odorante, qui devient plus active lors de l’accouplement. Son urine sent très fort. Or, il s’en sert pour délimiter son territoire, y compris en zone péri-urbaine.
Ce qui est étrange, est qu’il est très sensible aux odeurs : son flair incomparable le fait stopper net sa course. Apparemment, sa propre odeur ne le dérange donc pas… à moins qu’elle ne le fasse fuir, au point de piquer des sprints.
Que mange le coyote ?
C’est un carnassier qui se nourrit principalement de petits rongeurs, lapins, lièvres, de souris et d’écureuils, éventuellement de porcs-épics, mais aussi d’insectes (sauterelles ou de grillon), voire l’été devient aussi herbivore en mangeant des bleuets.
Cet animal est aussi charognard : lorsqu’il se trouve sur les mêmes terres que son ennemi le loup, il finit volontiers le repas de celui-ci. Il aime aussi les carcasses de bétail.
Quelle est la différence entre un loup et un coyote ?
Selon la saison (présence de neige ou non) et dès lors qu’il chasse en groupe, le coyote peut aussi s’attaquer à de grosses proies. Différence avec le loup qui les attaque toujours par l’arrière, celui-ci les chasse de front, en lacérant la tête et la gorge de sa proie.
Aujourd’hui, nécessité faisant loi, le coyote, chassé de ses terres, se rapproche ici et là des villes nord-américaines, dont il les poubelles.

Un coureur hors-pair
On dit que même un individu blessé ou infirme est capable de pointes de vitesses à 60kms/h. Il est capable de rivaliser avec un lévrier !
Petite singularité et différence avec les autres canidés, le coyote court en regardant derrière lui !
Un gros dormeur
C’est son seul point faible : ce chasseur ultra-performant à un sommeil de plomb. C’est même l’un des seuls moments où l’Homme peut l’approcher : sachant tout de même qu’il se cache dans les fourrés pour s’assoupir.
Quel bruit fait le coyote ?
Il a la réputation d’être le mammifère sauvage d’Amérique du Nord le plus sonore, d’où son nom, « canis latrans » signifiant chien aboyeur.
Le jour, pourtant, cet animal est silencieux. C’est au crépuscule et à l’aube, qu’il fait émet ces fameuses suites d’aboiements sur un ton aigu et perçant, qui créent des frissons d’angoisse.
Ses vocalises toujours choisies ne font que signaler un danger, prévenir de sa présence. Et bien sûr, s’évertuent à attirer la femelle. Mais cela ne nous inspire qu’une vision de hurlement au clair de lune.
Il est vrai que seuls deux coyotes qui hurlent ensemble donnent l’impression d’un chœur d’une douzaine de voix.

Où vit le coyote ?
C’est l’un des rares animaux sauvages, dont l’aire de répartition s’est étendue. De fait, cet amateur d’habitats découverts (prairies, plaines) ou semi-boisés, a vu son territoire s’agrandir avec les déforestations.
Autre raison de l’extension de son territoire, la disparition du loup de certaines contrées. Là, le coyote n’a plus qu’à se lécher les babines : moins de loups, cela fait plus de grands ongulés à chasser, tel que le cerf.
Ce « chacal américain » apprécie beaucoup les champs à graminées et autres zones agricoles, où il n’est plus en compétition qu’avec le renard roux.
Au Canada, il a étendu son territoire des grandes Prairies vers l’est (en Ontario), depuis les années 1940 au Québec, et même plus au nord jusqu’à Terre-Neuve.
Est-ce que les coyotes attaquent les humains ?
Depuis 2017, les coyotes ont coûté 450 000 dollars au contribuable montréalais cette année-là, les signalements de sa présence ont littéralement explosé, conduisant à mettre sur pied un programme de pistage et de piégeage.
Il est vrai, qu’entre 2017 et 2018, dix-neuf personnes ont été mordues dans le quartier d’Ahuntsic-Cartierville, situé au nord de l’île de Montréal.
En même temps, en 2019, un coyote probablement malade de la gale, de ce fait agressif, a fait l’objet de dizaines de signalements à lui tout seul, avant de disparaître de la circulation. Hormis un chat, personne n’aurait pourtant été mordu.
Le coyote, un animal sociable
Le coyote évite de croiser un être humain : pour cela, il a même l’astuce d’emprunter des chemins où la neige a été tassée, afin de ne pas se faire repérer par ses traces de pattes. Et s’active la nuit.
C’est uniquement avec ses congénères, que le coyote est un grand sociable. Il a même un grand sens du couple et de la famille : monogame (pour une espérance de vie de 18 ans), le mâle s’occupe autant des petits que la femelle. Plus grands, ces derniers peuvent rester au sein de la famille, tant qu’il y a de quoi nourrir tout ce petit monde.

Pourquoi cette mauvaise réputation ?
Contre les grands froids, un bon manteau à capuche en poils de coyote n’est pas donné, mais tient bien chaud.
Vous connaissez aussi la série animée de Chuck Jones « Bip Bip et Coyote », inspirée d’ « A la dure » de Marc Twain, où le pauvre Vil Coyote affamé, déploie des tas de stratagèmes, pour tenter de capturer sa proie qu’est l’oiseau le Grand Géocoucou.
Seulement voilà, cet animal a besoin de se nourrir et de marquer son territoire. Cela ne plaît pas à l’Homme qui en fait autant, même s’il marque son territoire différemment.
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