La via ferrata, le fun en décor naturel
Franchir un torrent sur un pont de corde, une cascade en tyrolienne, une paroi presque comme un escalier. Déambuler à l’assaut des hauteurs, sans avoir à grimper : la via ferrata, c’est le fun, avec un zeste d’adrénaline.

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Les origines de la via ferrata
C’est désormais une activité sportive à part entière de la montagne. Signifiant en italien « voie ferrée », la via ferrata, iron way ou trail en anglais, est un itinéraire sportif aménagé dans une paroi rocheuse.
C’est au géographe et chercheur alpin autrichien Friedrich Simony (1813-1896), que l’on doit la paternité de la via ferrata. Il équipa la toute première au Hoher Dachstein, le sommet du massif du Dachstein, véritable temple de l’alpinisme et de l’escalade, au point que, selon la saison, on y fait la queue.
Cette idée de la via ferrata fut ensuite reprise par les militaires italiens, dans les Dolomites, comme moyen pour porter des charges lourdes. Parmi ces via ferrata, la Marmolada, soit le plus haut sommet des Dolomites (3343 mètres d’altitude), aménagée en 1903 et aujourd’hui l’une des via très courues.

A partir de 1988, la via ferrata franchit les Alpes pour devenir également française. Depuis lors, les massifs français recensent près de deux cents via ferrata, la majorité néanmoins toujours concentrée dans les Alpes, ce qui ne retire rien au mythique Rocher de Saint-Julien dans la Drôme, ni à la Panoramique dans les Pyrénées orientales.
La voie ferrée, équipée d’une ligne de vie
Le but de la via ferrata est de proposer une activité sportive à mi-parcours entre la randonnée pédestre et l’escalade. Moins technique que l’escalade, la via ferrata offre les joies de la randonnée aérienne.
Une via ferrata est aménagée d’équipements métalliques : la « ligne » de vie, ce câble fixé à des broches elles-mêmes scellées à la roche et qui sert à assurer la sécurité du ferratiste, mais aussi des rampes, échelles, poutres, propres à faciliter la progression sur la paroi.
Selon les via ferrata, celles-ci peuvent être équipées d’un pont de singe (un pont suspendu fait de cordes, et éventuellement de planches latérales) de tyroliennes, de passerelles, de gradins fichés à même la paroi. Tout dépend du site, torrent qu’enjambe un pont de singe, cascade, dénivelé plus ou moins fort.
Certains parcours s’étendent sur moins de cent mètres, d’autres sur plus d’un kilomètre.
Les règles de base : cotations, niveau et équipement
Les six anciennes cotations (de facile à extrêmement difficile) ont été actualisées pour prendre en compte la longueur de la via ferrata, son altitude, mais aussi son éloignement, critère important au regard de la météo changeante en montagne.
Désormais, les via ferrata se distinguent en « école » (à basse altitude avec des panneaux pédagogiques), « sportive » (avec un parcours acrobatique court, mais sans réel risque), « montagne » (en moyenne ou haute montagne, avec un itinéraire qui peut être long, avec un engagement physique important), et enfin « aventure » (là, il faut être alpiniste ou randonneur aguerri).
Pour jouir, en toute sécurité, de la sensation de dépassement de soi et des paysages souvent époustouflants, les rires et échanges de sensations ne doivent jamais être prétexte à relâcher l’attention : le casque sur la tête, mais surtout, continuez bien à mousquetonner consciencieusement, de manière à rester secure.
Autre règle de base, éviter les chocs transmis aux cordages, ils peuvent être source de chutes de pierre. Et évitez peut-être d’emprunter une via ferrata seul, c’est tellement mieux en famille ou entre amis.
Vous voilà parti, vous avez pensé au casque, aux gants pour ne pas vous brûler la paume des mains, aux chaussures avec une bonne semelle évidemment, au baudrier, à la corde d’une trentaine de mètres pour vous arrimer, et aux mousquetons. Même en été, en montagne, on prévoit les changements de temps : avec la bouteille d’eau et des provisions, prévoyez kway et petite laine. Et puis sparadrap contre les bobos.
Mais ne vous chargez jamais non plus à l’excès, c’est vous qui portez !
La nature plein les yeux
A moins d’être tétanisé par le vertige et/ou d’avoir des problèmes de santé avérés (articulaires, etc), ne vous privez pas d’une telle randonnée aérienne. Vous vous créerez bien quelques impressions mais, dans la majorité des cas, vous admirerez la nature comme vous ne l’avez jamais vue : points de vue remarquables garantis.

Des sites un peu partout en France
Dans les Alpes de Haute-Provence
La Grande Fistoire, dans les Alpes de Haute-Provence : deux fois soixante mètres de pont instable, à franchir à cent mètres de hauteur, suivis de trois tyroliennes. Même bien arrimé, c’est le grand frisson garanti.
Via Ferrata en Savoie et Haute Savoie
Évidemment cette région de France se prête très bien à ce sport ! De nombreux parcours combleront les amateurs à : Courchevel, Ugine, Valfréjus, Valloire, Les Aillons… et de bien d’autres !
Via Ferrata dans Drome
Fabuleux décors naturels, la Drome compte quelques parcours, par exemple Le Col du Rousset ou Chalancon.
Dans les Pyrénées aussi
Et ce n’est pas la seule via ferrata de la sorte : la fameuse Panoramique des Pyrénées orientales, ce sont neuf cents mètres d’impressions fortes, dont un mur de vingt-cinq mètres. Et non, toutes les via ferrata ne sont pas seulement le plancher des vaches en lévitation.
Via Ferrata : Jura et Vosges
Le Jura compte deux spots caractéristiques : Morez et Moirans-en-Montagne. Dans les Vosges, suivez la Moselle avec la voie de Bussang.
Via Ferrata dans l’Isère, près de Grenoble
Terre de sport et d’aventure, vous y trouverez de nombreux itinéraires : à l’Alpes d’Huez, à Saint-Vincent-de-Mercuze, à Crolles, à Corps – Barrage du Sautet…, et même une à Grenoble : la voie des prises de la Bastille !
Via Ferrata dans l’Hérault
Ce département connu pour le soleil, les plages et le vignoble offre aussi de belles voies à St-Bauzille-de-Putois et à St-Sériès.
Pour en savoir plus
La rédaction de Toutvert.fr vous invite à consulter les articles suivants :
- Vive l’alpinisme !
- L’escalade un sport ouvert et complet
- Que faut-il penser du ski d’un point de vue environnemental ?
- Nos astuces contre le vertige
- Agropastoralisme, l’élevage au service de la nature
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