Réalisé pour Arte et diffusé il y a peu de temps sur la chaîne, le documentaire « L’urgence de ralentir » de Philippe Borrel donne très très envie de lever le pied !
Alors que nos vies semblent avoir pris un tournant où l’efficacité et la moindre de nos actions sont minutées, analysées pour toujours plus de performances, le réalisateur met l’accent sur ce temps qui a perdu son rôle premier de repère pour devenir une pression continue rythmant jusqu’à notre façon de réfléchir, de consommer, de travailler.
Le documentaire débute sur l’effrayante fuite en avant du capitalisme. Quant à l’origine les actionnaires investissaient dans une entreprise pour aider à son développement sur le long terme (10, 15 ou même 20 ans), ce sont aujourd’hui des spéculations menées sur quelques secondes qui doivent rapporter des millions aux investisseurs sans aucune connexion avec le monde réel.
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Sociologues et économistes de renom (Douglas Rushkoff, Edgar Morin, Rob Hopkins,…) se relaient pour disséquer et expliquer le fonctionnement de cette circulation effrénée des capitaux en pointant l’absurdité d’un système qui ne peut plus s’arrêter sous peine de s’effondrer comme cela a déjà été le cas sans toutefois que l’on ne sache ou peut-être sans que l’on ne veuille le rebâtir différemment.
En dépit de ce sinistre tableau, des alternatives émergent ou existent depuis longtemps déjà au niveau local partout dans le monde. Que ce soit en Europe ou en Asie, aux États-Unis ou en Amérique Latine, ce sont une multitude de projets qui répondent parfaitement aux besoins de leurs concepteurs et usagers, loin de la logique capitalistique. Attention, aucune solution miraculeuse au programme car ce sont pour la plupart des idées connues comme les monnaies locales, la permaculture, les coopératives alimentaires,… et pourtant !
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La conviction des hommes et des femmes qui portent ces projets, leur ancrage dans la vie réelle et le souci de trouver un bien-être qui profite à tous redonne espoir. L’approche globale de ces initiatives locales lance la réflexion et l’on se surprend à envisager comment transposer chez soi, dans son quartier, auprès de ses voisins et amis des initiatives semblables. Alors, oui ! Il y a urgence à ralentir pour repartir sur de meilleurs bases. Prenons enfin le temps de réfléchir à ce que nous voulons, non pas dans 10 min, ni même demain ou dans une semaine mais bien à long terme.
Quel projet de vie et de société nous voulons bâtir pour nous et avec les autres ?
POUR VOIR LE DOCUMENTAIRE : http://boutique.arte.tv/