Durant des siècles, le concept de centre d’habitation a placé l’homme et ses besoins en son centre, laissant la nature en périphérie, la modelant petit à petit, parfois par des interventions malavisées, pour atteindre son but.
Un rapport déséquilibré, où le sujet – l’homme – a pris pour habitude de faire plier l’environnement extérieur à ses volontés, sans respecter les règles, les rythmes et les équilibres de la nature. Face aux coulées d’asphalte et de ciment, aux forêts abattues en coupes rases, aux cours d’eau déviés, la nature ne s’est pas contentée de regarder : elle a répondu à ces ‘agressions’ par des catastrophes, des désastres et des évènements exceptionnels, toujours plus fréquents.
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Ces évènements néfastes et ces changements sonnent comme un signal d’alarme, révélateur d’une inversion dans les rapports entre le sujet et la nature. Il est donc temps de repenser les espaces urbains, afin de satisfaire les évolutions climatiques, suggère le Danemark.
Dans sa capitale, à Copenhague, les pluies de plus en plus abondantes de ces dernières années sont devenues un réel problème pour la sécurité des résidents, engendrant un coût insoutenable pour les autorités locales. Les dommages causés par le phénomène ont ainsi occasionné des dépenses à hauteur de 5 milliards de couronnes, presque un milliard d’euros.
Afin de résoudre le problème, un bureau d’architecte a proposé de complètement réorganiser un quartier de la ville, Saint Kjeld. Point de départ : revoir le plan de gestion des eaux et limiter ainsi la formation de perturbations « océaniques ». La solution : un quartier plus vert, intelligent et ouvert aux solutions de mobilité propre.
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Le projet élaboré par les professionnels de Trejde Natur prévoit des pistes cyclables faisant également office de canaux pouvant récolter les eaux de pluie et raccordés au port, des toits verts permettant l’absorption de l’eau de pluie et des jardins luxuriants. L’objectif du projet est de pouvoir faire respirer les égouts surchargés et développer la diversité biologique du territoire. A cela s’ajoute l’intention d’acheminer l’eau de pluie vers les parcs et les places, donnant ainsi jour à des zones ludiques.
En outre, un anneau destiné à pulvériser un nuage de fraîcheur lors des chaudes journées sera installé au cœur de la place principale du quartier, à quelques mètres de hauteur.
Les travaux débuteront en 2013 et devraient se terminer en 2016. Un exemple que nos villes encombrées devraient prendre en considération.
Pour juste reprendre les propos du président uruguayen José Mujica, « Les pauvres sont ceux qui ne travaillent que pour essayer de garder un train de vie dispendieux, et en veulent toujours plus ». Merci à Copenhague de choisir la voie de la liberté en restant vert, à qui le tour ? Paris ?