Le typhus, longtemps l’autre peste
Les épidémies de typhus ont jalonné l’Histoire de l’Humanité. Cette infection par le pou de corps a accompagné guerres et famines, telle la vérole sur le bas-clergé.

Les symptômes
« Stupeur » ou encore « torpeur » : le grec typhos traduit l’état dans lequel se retrouve le sujet infecté : une fièvre forte et constante (40°), accompagnée de douleurs rachidiennes et de maux de tête, avant la fameuse éruption cutanée qui envahit le corps de points roses, jusqu’aux troubles neurologiques et l’état d’hébétude.
Transmission du typhus
Pas de contamination directe par l’homme
C’est le Prix Nobel de médecine Charles Nicolle, directeur de l’Institut Pasteur de Tunis qui, en 1910, découvrit le mode de transmission du « typhus exanthématique » ou « typhus épidémique à poux » : les malades cessaient d’être contagieux, dès lors qu’ils franchissaient la porte de l’hôpital. Admission où ils étaient dépouillés de leurs vêtements, rasés et lavés.
Et d’ainsi identifier que le pou de corps (le cousin en plus gros du pou de tête) était « le » vecteur du typhus. C’est même le seul pou à transmettre la bactérie à l’homme.
Mais l’homme, la terre de prédilection de cette bactérie
La bactérie Rickettsie responsable du typhus, vit à l’état endémique chez les rongeurs dont les souris et les rats.
Les poux, tiques et puces sont des parasites hémophages : contaminés par leurs hôtes rongeurs, ils se repaissent à loisir de sang humain. Et y déposent la bactérie, par leurs déjections, qui infectent par les muqueuses ou bien en se grattant.
Le délicieux réservoir, que voilà ! Quant à la bactérie, elle trouve là, un vrai terreau pour prendre ses aises. Le corps humain est même sa terre de prédilection.

Les origines de la maladie
La fièvre militaire
Longtemps, le typhus fut considéré comme l’autre peste. Bien des épidémies se sont déclarées à la faveur des guerres, telles la vérole sur le bas-clergé. D’où le nom de « fièvre militaire », ou encore de régions géographiques correspondant à ces guerres (typhus de Hongrie, typhus des Arabes, etc).
Lors de la guerre du Péloponnèse, qui signa la fin d’Athènes par la rébellion des autres villes grecques rangées sous la bannière de Sparte (au 5e siècle avant JC), Périclès, le génial dirigeant d’Athènes périt du typhus. A l’époque, on pensait Athènes ravagée par la peste, à la suite de l’entassement dans la ville, d’habitants des campagnes fuyant Sparte.
Hippocrate naquit trente ans après le début des guerres du Péloponnèse, et mourut une vingtaine d’années avant la chute d’Athènes. Mais le père de la médecine n’eut pas l’heur de faire la différence entre les fièvres.
La fièvre des prisons et des pouilleux
A partir du XVIe siècle, le typhus devint la « fièvre des geôles » : au point que la contamination garantie tenait lieu de sentence. En 1577 à Oxford, se tirent les fameuses « assises noires » : lors de ce procès, plus de trois cents personnes périrent, y compris le chancelier de l’Échiquier de la reine Elizabeth, Sir Robert Bell. Eh oui, la bactérie ne trie pas selon le rang !
Mais le typhus fut aussi synonyme de Grande famine, telle que celle qui frappa l’Irlande de la moitié du XIXe siècle. Elle devint alors la « maladie des pouilleux ».
Jusqu’à la découverte de Charles Nicolle, le typhus n’épargna aucun épisode de l’Histoire européenne, dès lors que celui-ci était associé au manque d’hygiène et au déplacement massif de populations. Ainsi, en Russie, de la guerre civile entre l’Armée Rouge et les Armées Blanches.

Le DDT à haute dose
Lors de la Première guerre mondiale et fort de la découverte du directeur de l’Institut Pasteur de Tunis, les premières mesures de prophylaxie firent leur entrée à l’hôpital, y contenant quelque peu les risques d’épidémie.
Lors de la Seconde guerre mondiale, le typhus infecta les camps de concentration. Et cela n’est pas une consolation, l’armée allemande enlisée en 1943 à Stalingrad, fut à son tour infectée.
A la fin des années 30, le rôle d’insecticide et d’acaricide du DDT avait été découvert. Au lendemain de la guerre, où les foyers de typhus se multipliaient à la faveur du manque d’hygiène, il servit de désinfectant à haute dose : ainsi, lors de l’épidémie de typhus à Naples en 1944, où plus d’un million de personnes furent traitées au DDT. L’ensemble des grandes villes italiennes furent, du reste, passées au DDT.
Aujourd’hui encore, dans des conditions d’hygiène dégradées
De mondial, le typhus touche encore certains foyers, selon un scénario identique à celui qui a affecté l’Europe. Ainsi en Afrique, du Burundi, du Rwanda et de l’Éthiopie, aux prises avec des guerres et, pour le Rwanda, avec le génocide des Tutsis.
Autre foyer, dans une moindre mesure, l’Amérique Latine (Mexique, Guatemala, Équateur, Pérou, Bolivie).
Les remèdes naturels contre le typhus
Le citron, contre le typhus ?
Si le typhus est soigné par antibiotique (de la famille des cyclines, qui empêchent la synthétisation des protéines de la bactérie), plus aucun vaccin n’est pratiqué en France.
L’hygiène, bien sûr, est la meilleure prophylaxie
Aseptisant par sa teneur en acide malique, le citron permettrait de tuer la bactérie du typhus, par application sur la peau, d’essence pure de citron. Toute la difficulté est que la période d’incubation de la maladie est de quinze jours, pendant laquelle les symptômes ne sont pas apparents.
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