La thyroïde, une véritable éponge à métaux lourds
Après le diabète, l’hypothyroïdie est aujourd’hui le dérèglement hormonal le plus répandu. 10% des français et surtout des françaises sont concernés. Toujours la faute à Tchernobyl ? Plutôt aux métaux lourds ou au glyphosate. Focus sur la thyroïde.

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Définition de la thyroïde
La thyroïde est l’une des six glandes endocrines (qui sécrètent des hormones directement dans la circulation sanguine) du corps humain. Cette petite glande en forme de papillon de 6 cm et d’une vingtaine de grammes se situe à la base du cou et à l’avant de la trachée.
La thyroïde est l’un des grands régulateurs de l’organisme : métabolisme basal (l’énergie indispensable à la survie du corps humain), température corporelle, rythme cardiaque, système nerveux ventral, tube digestif, appareil génital. Et adaptation de l’organisme à l’environnement.
Via l’iode fournie au quotidien par l’alimentation, la thyroïde fabrique les deux hormones T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine) qui jouent ce rôle de régulateur. La production de T3 et T4 s’équilibre en duo avec l’hypophyse : celle-ci produit l’hormone TSH (Thyréotrophine) qui stimule la production de d’hormones T3 et T4. Et celles-ci jugulent la production de TSH.
Lorsque cet équilibre est rompu, vous vous retrouvez soit en hypothyroïdie par insuffisance de production d’hormones T3 et T4, ce qui est le cas le plus fréquent, soit en hyperthyroïdie, par surproduction de ces hormones, ce qui est le cas le moins fréquent.

L’hypothyroïdie, 15% des femmes à partir de 50 ans
En cas d’hypothyroïdie, tout fonctionne au ralenti : cela se traduit par un ralentissement du rythme cardiaque et une grande fatigue accompagnée de frilosité, de prise de poids, de constipation, de crampes, de perte de cheveux. L’hypothyroïdie touche surtout les femmes à partir de 50 ans.
L’hyperthyroïdie touche essentiellement les femmes entre 30 et 40 ans. Elle se traduit par des palpitations cardiaques (tachycardie), une perte de poids alors que l’appétit est normal, un effet exacerbé du stress (irritabilité, problèmes de sommeil), une intolérance de la chaleur, de la diarrhée, et une grande fatigue.
L’hyperthyroïdie est plutôt une pathologie de jeunes, et l’hypothyroïdie un déséquilibre de seniors, mais sans automaticité.
L’iode, le carburant de la thyroïde
La thyroïde synthétise les hormones T3 et T4 avec de l’iode (également du zinc et du sélénium). Les besoins journaliers de l’adulte sont de 150 µg (200 µg chez la femme enceinte). Dans les pays industrialisés, cette carence reste rare. Mais l’Organisation Mondiale de la Santé estime qu’elle est une question de santé publique dans 47 pays à travers le monde.
Parmi les aliments riches en iode, les poissons de mer (sardine, anchois, maquereau, morue, dorade), les algues, le sel de table. Le sélénium est présent dans les noix, le thon, les huîtres. Quant au zinc, il l’est également dans les fruits de mer, mais aussi dans le foie de veau, de bœuf ou de porc.
Autre source d’iode, le lait et les produits laitiers (yaourt), les œufs, le pain de seigle, les haricots blancs.
La thyroïde, une véritable éponge à métaux lourds et perturbateurs endocriniens
Depuis 1985, les hypothyroïdies ont quintuplé en France : les carences en iode sont donc rares, et tout n’est pas de la faute de Tchernobyl. En revanche, la pollution environnementale a augmenté, depuis le champ jusqu’à l’assiette.
La thyroïde en est une véritable éponge : principal de ces polluants, les métaux lourds, dont le mercure présent dans certains poissons tels que l’espadon, le brochet, le thon et le colin. Les métaux lourds (mercure mais aussi arsenic, cadmium, plomb) sont le premier ennemi d’origine environnementale de la thyroïde.
Le nickel contamine les sols et par là-même, les fruits et légumes. Quant aux pesticides tels que le glyphosate, ils sont aussi une pollution environnementale source de perturbation endocrinienne : c’est l’exemple de poissons d’eau douce contaminés à la dioxine, aux PBB (biphényls bromés) et PCB (chlorés). Les phtalates, eux, polluent l’eau.
Le tabac, ennemi de la thyroïde
Attention au tabac ! Les fumeurs, a fortiori les fumeuses, multiplient par deux leur risque de développer la maladie de « Basedow », dans laquelle l’organisme produit des anticorps contre la thyroïde. Quant aux substances toxiques contenues dans la fumée que l’on avale sont facteur de goitre. Et fumer quand on est enceinte est un vrai risque pour l’enfant.

Prévenir et éviter les ennuis de la thyroïde
En France, trois millions de personnes dépendent aujourd’hui de la thyroxine synthétique, la molécule commercialisée sous le nom de Lévothyrox.
Ne pas fumer et manger bio sont une bonne façon de supprimer les sources de perturbation endocrinienne à caractère exogène.
Avec l’avancée en âge et la ménopause, il n’est pas anormal que le taux de TSH soit plus élevé, pour un taux de T3 et T4 normal. Un contrôle de routine de sa thyroïde permet de corriger par des moyens naturels, une déficience ou une moindre absorption de l’iode par l’organisme : ainsi, une cure d’algues peut-elle être très bénéfique.
De même, une carence en zinc (présent dans la viande) ou en fer diminuent la production d’hormones T3 et T4. Avant de devenir dépendant de la molécule dont la commercialisation sous sa nouvelle formule a fait du bruit, une vie saine et un contrôle régulier de sa thyroïde peuvent permettre de rééquilibrer l’organisme.
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