Santé au naturel

Le soda, une maladie ? Non, plusieurs

Une boisson gazeuse aromatisée, ce qu'il contient vraiment

En matière d’universalisme, le soda n’est pas ce qui se fait de mieux. Il fait plus que contribuer aux maladies du siècle.

Le soda, une maladie ? Non, plusieurs

Définition du soda

Le soda est une boisson gazeuse aromatisée. À l’origine, il s’agissait d’eau gazéifiée avec du bicarbonate de soude, « soda » en anglais. La première marque de soda fut Schweppes(c), du nom de son inventeur, Johann Jacob Schweppe, qui ouvrit la première usine de fabrication à Londres en 1790.




Soda, le rêve américain

Le Coca-Cola(c) a été mis au point par le pharmacien américain John Stith Pemberton, gravement blessé lors de la guerre de Sécession et devenu dépendant à la morphine. Mais son « French Wine Coca », composé de vin français et de coca péruvien, fut en butte à la Prohibition. Il le transforma en cocaïne et sirop sucré.

Et passa d’une dépendance à une autre…

Aujourd’hui, les sodas englobent les colas (sodas originellement au cola et généralement à la caféine), les limonades (sodas au citron) et d’autres boissons gazeuses aromatisées ou légèrement alcoolisées.

Le soda, un fléau mondial

La consommation de sodas est une habitude mondiale. La seule consommation mondiale annuelle de Coca-Cola(c) se monte désormais à 350 milliards de litres, soit l’équivalent de 166.700 piscines olympiques.

Le Mexique détient le triste record d’arriver en tête de liste des pays consommateurs avant les États-Unis, avec une consommation moyenne de 160 litres par an et par habitant. On trouve du Coca Cola(c) là où il n’y a pas l’eau courante.




Le trio de tête est le Mexique et, ex aequo, les États-Unis et la Norvège. Tous les trois ont une consommation supérieure ou égale à cent litres par an et par habitant. En France, elle est de vingt litres par an et par habitant.

Seuls deux pays font encore de la résistance au Coca Cola(c), la Corée du Nord et Cuba, en raison de l’embargo commercial des États-Unis, respectivement depuis 1950 et 1962.

Le soda, ce qu’il contient vraiment

Sodas : zéro composé naturel

Un soda se compose à 90% de sucre raffiné, d’arômes et de colorants artificiels.



Un secret industriel que l’Institut national de la consommation avait étudié : la moitié des sodas sans édulcorants contiennent cent grammes de sucre par litre, soit l’équivalent de dix-sept morceaux de sucre ! Un sucre qui est presque toujours du sucre raffiné.

Quant aux principaux colas, leur teneur en caféine équivaut à deux tasses de café par litre.

Les sodas contiennent également de l’acide carbonique, de l’acide érythorbique (un antioxydant de synthèse), et de l’acide phosphorique, ce dérivé du pétrole étant réputé cancérigène.

Soda et santé

Soda, morbidité induite

Toutes les études scientifiques le confirment : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers, la consommation régulière de sodas est à l’origine de 184 000 décès d’adultes chaque année au monde.

L’étude a été menée par l’équipe du professeur américain Dariush Mozaffarian, de l’université de Boston : auprès de plus de 600 000 personnes à travers le monde pendant quarante ans (1980- 2010).

Résultat sur les consommateurs réguliers de sodas, 133.000 décès liés au diabète, 45.000 par maladie cardiovasculaire et 6.450 par cancer.




Quant à l’étude menée par le CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et publiée en septembre 2019, elle démontre que plus de deux verres de boissons sucrées ou édulcorées par jour, augmentent les risques de mortalité, toutes causes confondues.

Soda et obésité

L’Association européenne pour l’étude de l’obésité a pour sa part démontré le lien direct de cause à effet entre les sodas et l’obésité : à 93%, soit la quasi-totalité de la trentaine d’études menées sur les adultes et enfants à démontré ce lien.

Une autre étude, espagnole, a confirmé ce lien : en dix, les adultes consommant quotidiennement 100 kcal de sodas souffrait d’obésité abdominale, femmes aussi bien qu’hommes.

L’habitude de boire deux verres – un verre contient environ 200 ml – de sodas pré-dispose deux personnes sur trois à l’obésité.

Soda et diabète

Le diabète de type 2 est l’autre grande conséquence de l’excès de sucre au quotidien : d’abord sous forme d’insulinorésistance.

Produite par le pancréas, l’insuline canalise moins bien le sucre vers les muscles, pour qu’il soit convertir en énergie. Il se retrouve dans le sang.

Le diabète est à l’origine de nombres de complications graves, dont un risque accru face au coronavirus.

Soda et caries

Il n’est pas normal que les tout jeunes enfants aient des caries : le sucre des sodas attaque l’émail des dents.

De surcroît, celles-ci souffrent également de la déminéralisions engendrée par l’acide phosphorique de ces boissons.




Soda et ostéoporose

Les sodas, surtout ceux à base de cola, contiennent de l’acide phosphorique, qui régule leur taux d’acidité.

Sauf que cet acide phosphorique non seulement détruit l’équilibre entre le calcium et le phosphore de l’organisme aux dépens du calcium, mais favorise la déminéralisation, autrement-dit l’élimination des deux. Le soda aggrave l’ostéoporose.

Qui sont les sodas ?
Qui sont les sodas ?

Soda et cancers

Les sodas light ne sont pas meilleurs pour la santé : ils contiennent de l’aspartame, probablement cancérigène.

L’étude sur des souris a montré l’effet délétère, en se transformant en substances potentiellement cancérigènes comme le formaldéhyde et l’acide formique.

Quant au colorant caramel (E150d) présent dans les colas, il se transformerait en un composé toxique, le 4-méthylimidazole.

Soda : gare au light !

Les sodas light exposent les femmes ménopausées aux AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux) et aux maladies coronariennes.

Sans encore pointer du doigt un additif précis, l’étude réalisée l’American Heart Association et publiée en février 2019 a démontré ce lien entre consommation même non exagérée de sodas light par les femmes ménopausées.

Soda et addictions

Le soda jouit d’une image pétillante trompeuse. Il n’hydrate pas, alors qu’il crée la sensation de se désaltérer.




Et vous incite à manger : la sensation de faim correspond à la baisse de glycémie de l’organisme. Une fois le pic d’insuline créé par votre soda passé, celle-ci chute, créant une sensation de faim.

Et puis, au regard de cette forte dose de sucre, le goût d’un fruit paraît ensuite fade.

Soda et comportements violents

Boire régulièrement du soda rend-il violent ?

Le lien de cause à effet n’a pas été scientifiquement montré. Mais le constat de plusieurs études est là : les enfants et adolescents qui s’adonnent aux sodas sont plus impulsifs, voire agressifs, et présentent de réelles difficultés de concentration.

Les taxes sodas

La « maladie soda » qui enrichit ses fabricants aux dépens de la santé publique valait bien une « taxe soda ». En France, cette taxe instituée en 2012 est proportionnelle à la quantité de sucre ajouté dans une boisson : de 3,08 € pour un kilo maximum de sucre par hectolitre, à 24, 12 euros pour 15 kilos de sucre ajouté. Au-delà , la taxe est de 2,05 euros/ kg de sucre ajouté.

Selon les pays qui l’ont instauré, la taxe soda a un effet plus ou moins spectaculaire sur la consommation : en dépit de son triste record, le Mexique a tout de même vu sa consommation diminuer.

L’exemple le plus probant reste à ce jour celui la ville de Philadelphie, où la taxe soda (50 cents de dollar par litre) a fait doubler le coût de canettes. Et divisé la consommation par deux en un an !

Pour en savoir plus

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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