La sittelle torchepot, le roi de la grimp’ la tête en bas
Le petit oiseau trapu qu’est la sittelle torchepot doit son nom au matériau de son habitat, un torchis solide comme du mortier, mélange de salive et de terre. Habitant des troncs, la sittelle torchepot est un véritable indicateur de l’état de nos arbres.

Contenu
- 1 La sittelle torchepot, aspect
- 2 La sittelle torchepot, son chant sonore
- 3 La sittelle torchepot, habitat
- 4 La sittelle torchepot, reproduction
- 5 La sittelle torchepot, une nourriture mixte
- 6 La sittelle torchepot, la mangeoire en hiver
- 7 La sittelle torchepot, son rôle écologique
- 8 Les espèces représentatives
- 9 Pour en savoir plus
La sittelle torchepot, aspect
De la taille d’un moineau (quinze centimètres pour une vingtaine de grammes), la sittelle torchepot (sitta europaea) est ce petit oiseau trapu en forme de fuseau, au plumage bleuté au-dessus et à la poitrine rousse : mais toujours avec ce trait noir à la hauteur des yeux.
Son bec et ses pattes sont courts mais puissants : la sittelle est le seul grimpereau apte à arpenter les troncs et branches d’arbres à la verticale, y compris la tête en bas. Une de ses positions caractéristiques : la tête orientée vers le sol, la griffe relevée de sa patte accrochant le tronc loin derrière elle.
Plus que son aspect, c’est son comportement, qui caractérise cet oiseau : cette infatigable aptitude à arpenter les troncs dans toutes les orientations. Elle est en mouvement perpétuel.
Comment l’observer ? La sittelle torchepot vit dans les feuillages : bois, forêts, parcs et jardins, pourvu qu’il y ait des feuilles pour se dissimuler. Avec une préférence pour les chênes. Si bien que le printemps est la saison pour entendre la sittelle, et l’automne où les arbres se dénudent, celle pour l’observer.
La sittelle torchepot, son chant sonore
Cet oiseau marque son territoire toute l’année : de janvier à mai, des séries de « tui tui tui… tuffit » très sonores. Et toute l’année, des « tsit tsit » qui sont plutôt des cris.

La sittelle torchepot, habitat
C’est un oiseau cavernicole qui ne creuse pas elle-même les cavités qu’elle habite : elle investit les cavités déjà existantes, de préférence celle des arbres plutôt que des murs. Et en réduit la dimension de l’entrée pour se protéger des étourneaux, par ce fameux torchis, qu’elle fabrique de sa salive mêlée à de la terre, de l’argile et du lichen.. Elle ? Oui, c’est la femelle qui maçonne le nid.
La sittelle torchepot, reproduction
Cet oiseau vit en couple uni pour la vie, celle-ci d’en moyenne une petite dizaine d’années. Et se reproduit au bout d’un an : six à huit œufs pour une couvée annuelle, en mai-juin. L’incubation dure une quinzaine de jours. Au bout des quinze jours suivants, l’oisillon au plumage identique à celui de l’adulte, est apte à prendre son envol.
La sittelle torchepot, une nourriture mixte
Elle est à la fois insectivore et granivore. Elle se nourrit d’insectes et araignées qu’elle picore à même les troncs d’arbres, mais aussi de cales de noisette et de fruits durs, qu’elle martèle de son bec pour en extraire l’amande.
La sittelle torchepot, la mangeoire en hiver
En prévision de l’hiver, cet oiseau stocke des noisettes dans son habitat. Mais cela ne suffit pas. Bien qu’associable, la sittelle torchepot vient facilement aux mangeoires, où elle se fait alors dominatrice. Elle apprécie la graisse, les cacahuètes décortiquées et le tournesol décortiqué.

La sittelle torchepot, son rôle écologique
Par sa préférence pour les troncs d’arbres, surtout lorsqu’ils sont vieux, ect oiseau est un très bon indicateur de l’état des arbres en milieu urbain : un urbanisme sans arbre ou bien une intervention trop importante sur ces arbres, et la population de sittelles torchepots disparaît.
Un indicateur d’autant manifeste, que c’est un oiseau sédentaire.
Les espèces représentatives
Présente dans toute l’Europe, la sittelle présente des variations selon les zones géographiques.
La sittelle corse
Sitta whiteheadi est le seul et unique oiseau endémique de France. Et ne se rencontre qu’en Corse. Devant son nom à l’ornithologue John Whitebread, la sittelle corse est plus petite que les autres (douze centimètres pour moins de quinze grammes) et menacée par la fragmentation de son habitat.
La sittelle corse fait l’objet d’un plan national de l’Office National des Forêts, l’ONF (2017-2026) : l’attention est portée sur la nourriture de la sittelle en hiver, faite exclusivement de graines de pin laricio. La sittelle corse participe ainsi de l’attention portée à la santé de cet emblème de la végétation corse.
La sittelle kabyle
Sitta ledanti est endémique du nord de l’Algérie. De taille moyenne avec le mâle qui porte une calotte noire, la sittelle kabyle est une espèce en voie de disparition, au regard de sa raréfaction de son habitat fait de pins. Dans le Rif, elle cohabite avec la sittelle torchepot.
La sittelle grise
La sittelle à poitrine blanche se rencontre sur le continent nord-américain au sud du Canada et dans l’est des Etats-Unis, mais aussi au centre du Mexique. La sittelle à poitrine blanche a le dessus du plumage noir de la queue au sommet de la tête. Signe distinctif : en vol, les plumes blanches de sa queue sont nettement visibles.
La sittelle de Neumayer
Elle s’observe à sur les continents européen et asiatique : depuis l’Adriatique et les Balkans, jusqu’en Syrie. De couleur plus foncée, cette sittelle ne vit pas dans les troncs, mais dans les falaises et rochers.
Pour en savoir plus
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