Santé au naturel

Scarlatine, l’étrange retour

Une maladie majoritairement infantile

On la croyait remisée au rang de collector. Le ringard « ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine » de Ray Ventura rappelle pourtant que cette maladie n’était pas anodine. Aujourd’hui, elle fait son retour.

Scarlatine, l’étrange retour

La scarlatine, qu’est-ce que c’est ?

La scarlatine est une infection bactérienne due à une bactérie de la famille des streptocoques, le bêta-hémolytique du groupe A. Ce streptocoque secrète des substances toxiques à l’organisme.




Qui peut l’attraper ?

Elle touche essentiellement les enfants de 5 à 10 ans : généralement via une personne porteuse saine de la bactérie. Après avoir développé la maladie, ils fabriquent leurs propres anticorps.

Ainsi dans la population générale, 80 % des individus produisent-ils leurs propres anticorps dès l’âge de 10 ans. Ils sont immunisés à vie.

Est-ce qu’un adulte peut attraper la scarlatine ?

Si bien que la scarlatine est rarement une maladie d’adulte. Exceptions à cette règle, les adultes pour la première fois en contact avec le streptocoque de la scarlatine.

Parmi ces derniers, les cas surviennent au sein du personnel de collectivités (crèches, écoles), en milieu hospitalier ou laboratoires médicaux.

Quand la scarlatine est-elle contagieuse ?

Le streptocoque de la scarlatine se logeant dans les secrétions du nez et du pharynx, sa transmission se fait par transmission aérienne (postillons, toux, éternuements), par contact direct (baiser) ou par le toucher de son nez ou de sa bouche avec les mains contaminées (par toucher d’un objet récemment souillé).




La scarlatine et le coronavirus se transmettent donc de la même façon.

C'est grave la scarlatine ?
C’est grave la scarlatine ?

La période d’incubation

La période d’incubation est de 1 à 4 jours. Sa période de contagion est de 10 à 21 jours, mais est réduite à 24 à 48 heures avec la prise d’antibiotiques.



Quels sont les symptômes de la scarlatine ?

Associée à une angine

Elle se manifeste d’abord par une angine qui survient subitement, avec une inflammation de la gorge et des amygdales et les ganglions du cou gonflés.

A la difficulté à déglutir peuvent s’ajouter des maux de tête et de ventre, voire des nausées.

Sur la peau

Environ 48 heures après le début de l’angine, une éruption cutanée se propage depuis les aisselles, les plis du coude et de l’aine jusqu’au haut du thorax, bas de l’abdomen, puis au visage autour de la bouche et à la paume des mains et plante des pieds.

La scarlatine et langue

De façon caractéristique, la langue se recouvre d’un « enduit » blanc : on parle de « langue saburrale » au sens cet enduit s’enlève en le grattant. Puis celui-ci disparaît pour laisser la langue à vif, d’une couleur rouge framboise.

Une langue blanche puis écarlate
Une langue blanche puis écarlate

Chez l’enfant

Cette maladie s’attrape généralement en hiver. Si votre enfant a une très forte fièvre (40°), des taches violacées sur le corps qui ne s’estompent pas en appuyant dessus, a des difficultés à respirer, souffre de maux de tête ou de ventre, a des raideurs dans la nuque : vous devez consulter en urgence.




Traitement de la scarlatine

Cette maladie se traite par antibiotiques.

Tout au long du traitement, prenez régulièrement la température de votre enfant et surveillez son état général. Maintenez sa chambre à une température fraîche (entre 18 et 20°), ne le couvrez pas de trop, mais ne le déshabillez pas complètement non plus.

En raison de la fièvre, faites attention à bien l’hydrater : s’il en réclame pas, proposez-lui régulièrement à boire. Pour son alimentation, privilégiez les aliments faciles à avaler (soupes, yaourts) et non acides.

Suivez scrupuleusement les prescriptions de votre médecin concernant les médicaments pour faire baisser la fièvre et soulager les maux de gorge. Attention à ne jamais administrer d’aspirine à un enfant sans avis médical.

Généralement, la guérison intervient au bout d’une semaine, la coloration rouge de la peau (ou exanthème scarlatiniforme) se muant alors en desquamation.

Son retour à l’échelle mondiale

Hong Kong et le Royaume Uni

Avant les antibiotiques, cette maladie était l’une des premières causes de décès chez l’enfant. Quasiment disparue, la scarlatine a pourtant fait son retour depuis les années 2010 : en 2011, Hong Kong a déclaré 459 cas, soit trois fois plus qu’en 2010.

Quant au Royaume-Uni, la Public Health England (PHE) a enregistré un retour de cas de scarlatines depuis 2014 : 31 865 cas ont été enregistrés pour la seule année 2018, le comté de Somerset, dans le sud-ouest de l’Angleterre, étant la région la plus touchée.

Selon l’étude publiée en octobre 2020 par les chercheurs de l’Université de Queensland (Australie) dans Nature Communications, en dix ans à travers le monde, plus de 600 000 cas de scarlatines ont été enregistrés, soit une multiplication par cinq du taux de contamination.




La scarlatine, une mutation du streptocoque ?

Selon le site d’information spécialisé Sciencealert, la bactérie à l’origine de cette résurgence serait un clone de la bactérie jusqu’alors connue : le Streptococcus pyogenes. Ce clone aurait des toxines « superantigènes », capables de mieux mieux coloniser son hôte. Une souche résistante aux antibiotiques.

La scarlatine et Covid-19

Rien à voir entre le streptocoque de la scarlatine et le coronavirus. Pour la première, pas de vaccin. Mais un point commun : les mesures de prophylaxie pour se protéger du Covid-19 et de la scarlatine sont rigoureusement les mêmes : gestes barrières, hygiène des mains, isolement des personnes contaminées.

Raison pour laquelle il y a eu moins de cas en 2020 ?

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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