Animaux sauvages

Le renne, une vieille histoire avec l’Homme

Le partenaire du Père-Noël menacé par le réchauffement climatique ?

Le renne fait partie de notre histoire : au-delà du cercle Arctique et dans notre imaginaire. Un cervidé étonnamment adapté aux rigueurs septentrionales, mais qui pourrait bien être menacé par le réchauffement climatique.

Le renne, une vieille histoire avec l’Homme

Renne et caribou

De son nom scientifique”Rangifer tarandus”, on l’appelle “renne” en Europe, “caribou” en Amérique du Nord.




En fait, le renne a d’abord été un caribou : issu du mot “xalibu”, qui signifie “qui gratte le sol” en langue micmaque (le peuple autochtone faisant partie des premiers habitants des provinces canadiennes). Il a été appelé ainsi par les premiers explorateurs français.

Le terme européen a été utilisé plus tard, issu du mot lapon“reino”, désignant les jeunes rennes.

Description de ce cervidé

Un grand cervidé

Le renne n’est pas le plus grand cervidé : s’il est plus petit que l’élan (que les canadiens appellent orignal), il mesure tout de même 1,30 mètres au garrot pour 180 kilos (certains spécimens pèsent jusqu’à 300 kilos). La femelle est plus petite, affichant 1,10m au garrot pour une centaine de kilos.

Tout dépend également de son lieu de vie : le renne des lisières boisées est généralement plus trapu que celui de la toundra, moins riche en végétaux.

Le poils creux

Si le renne a en apparence le pelage ras, il s’agit en réalité d’une fourrure très efficace, épaisse de couleur blanc gris en hiver, fine et plus sombre en été. Ingéniosité de la nature, les poils de ce pelage sont creux, servant d’isolant en hiver dont il garde la chaleur de son corps, et de flotteurs lors des nages migratoires à travers les lacs et rivières.




Quel est le nom de la femelle du renne ?

Elle n’a pas de nom particulier !

harde de rennes

La femelle du renne

Particularité du renne, les femelles ont aussi des bois, ce qui est unique chez les cervidés : sauf celles en gestation, l’énergie de la pousse des bois se transférant alors à la croissance de l’embryon.



Ses bois

Le mâle s’en sert pour asseoir sa suprématie sur ses congénères, à la fois pour déterminer lequel dominera la harde, et bien sûr, en période de rut, celui qui obtiendra la femelle convoitée.

Au Québec, ces bois portent à juste titre le nom de “panache”. Ces bois superbes sont parfois l’objet d’affrontements mortels entre rennes, lorsque ceux-ci ne parviennent plus à les démêler.

Chez la femelle et le jeune renne, les bois sont persistants. En revanche, le mâle perd ses bois après le rut. Les suivants repoussent en virant du rouge au brun foncé, en raison des vaisseaux sanguins qui en assurent la croissance.

Ses sabots en raquettes

Le renne obéit à la règle des cervidés qui veut qu’ils aient un nombre de doigts pair : c’est bien le cas, puisqu’il en a deux…

Ses larges sabots sont de vraies raquettes à géométrie variable, pour marcher dans la neige et les tourbières, pelleter la neige pour trouver sa nourriture. Ces sabots sont aussi de vraies pagaies, lorsqu’il nage.

Une respiration étonnante

Les dessins de rennes lui font arborer à juste titre de larges narines : lorsqu’il respire, l’air y est réchauffé avant de lui entrer dans les poumons. Et lorsqu’il expire, l’eau présente dans l’air inspiré y est captée pour humidifier celui-ci, très sec en hiver.




Mode de vie du renne

Où vivent les rennes ?

En Europe comme en Amérique, le renne vit au-delà du cercle polaire. En Europe, on le trouve :

  • au Groenland,
  • en Scandinavie,
  • en Laponie (la région septentrionale de la Finlande),
  • en Sibérie.

En Asie, il vit au nord de la Chine et en Mongolie.

En Amérique du Nord, il est représenté dans sept provinces du Canada et en Alaska.

Un herbivore ruminant

Le renne est un herbivore ruminant, à l’appareil digestif similaire à celui d’une vache : herbe, écorces et feuilles de bouleaux et de saules, mais surtout lichen, association de champignons et de mousse bien présent dans la toundra.

Au Canada, le renne effectue deux grandes migrations annuelles au rythme des saisons : entre les zones riches en végétaux l’été, et la limite de la forêt boréale l’hiver. Il parcourt ainsi jusqu’à 5000 kilomètres pour s’alimenter. Au cours de l’hiver, il n’est pas rare que des rennes meurent de faim.

Sa harde

Lors de ces migrations, les hardes de rennes peuvent compter plusieurs milliers de rennes, formant une colonne s’étalant sur des kilomètres.

Ses prédateurs

Le loup est le principal prédateur du renne, qui suit les troupeaux. L’ours est aussi un prédateur du renne. Mais la meilleure attaque est la fuite : le renne court à 70kms/h, avec des pointes de vitesse de plus de 90kms/h. Si bien que les rennes les plus exposés sont les plus faibles, les jeunes, les vieux et les malades. Les bois du renne sont aussi une défense efficace contre ces deux prédateurs.

Les autres prédateurs du renne sont les parasites qui le harcèlent : moustiques, mouches et taons ne se privent ni de lui prélever des gouttes de sang, ni de pondre dans sa chair. Au point que le renne se réfugie dans des régions plus fraîches et plus ventées pour leur échapper.




Renne et réchauffement climatique

A ce jour, le renne n’est pas inscrit sur la liste des espèces en danger de l’Union International de Protection de la Nuture (UICN). Le sera-t-il ? Son habitat au-delà du cercle Arctique est l’une des plus exposées aux conséquences du réchauffement climatique.

En hiver, les pluies liées au réchauffement climatique couvrent la toundra d’une croûte de glace trop dure pour ses sabots. En Amérique du Nord, la construction du gazoduc au nord de l’Alaska, du Canada et de la Sibérie barre leur itinéraire de migrations, leur imposant un détour important.

Renne et l’Homme

Le renne est présent sur les dessins du Néolithique. La première description écrite en avait été faite par Jules César : “Il y a un bœuf en forme de cerf. Au milieu de son front, une seule corne grandit entre ses oreilles, plus grande et plus droite que les cornes d’animaux que nous connaissons. Au sommet, cette corne se répand comme la paume de la main ou les branches d’un arbre.”

Au Canada, les Inuits utilisaient son cuir et sa fourrure pour se vêtir et de se fabriquer literie, tentes et raquettes, tailler des outils dans ses bois et ses os, s’éclairer et se chauffer grâce à sa graisse.

Le Père Noël sur son traineau tracté par quatre rennes. Dessin en noir et blanc
Dessin des rennes du Père Noël !

Renne et le Père Noël

Chaque année, son village attire des milliers de visiteurs et sa boite aux lettres se remplit de millions de lettres. La raison ? En 1950, Eleanor Roosevelt, veuve du Président américain, vient admirer les aurores boréales à Rovaniemi en Laponie. En 1985, le Père Noël en fit sa résidence officielle.

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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