Pour se délester d’un objet sans passer par la case déchet, le réemploi est le bon réflexe à adopter. Comptant parmi les axes prioritaires de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015, il reste encore peu démocratisé en France. Mettons en avant cet élément-clé de l’économie circulaire.

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Réemploi : définition
Selon l’article L541-1-1 du Code de l’environnement, le réemploi désigne « toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus ».
Concrètement, un objet réemployé est cédé par son propriétaire à un tiers dont le but est de lui redonner une seconde vie. Il peut s’agir d’une structure de réemploi (ressourceries, recycleries…) ou plus simplement d’un don ou d’une vente entre particuliers. S’il peut subir des réparations en vue de le remettre en bon état de fonctionnement, il doit impérativement conserver sa fonctionnalité initiale : un téléviseur reste un téléviseur, une table reste une table !
Après la prévention pure, le réemploi constitue l’action à favoriser en priorité en matière de réduction des déchets. Il permet de se délester de biens dont on souhaite se séparer, parfois en excellent état, sans passer par les phases de valorisation ou d’élimination des déchets – particulièrement coûteuses sur le plan environnemental. Un grand geste dans la lutte contre le gaspillage et l’obsolescence programmée que la société de consommation a insidieusement instaurés à la fin du XXe siècle.
Réemploi et réutilisation : quelles différences ?
Dans le cadre de la réutilisation, le produit occupe d’abord le statut de déchet avant de connaître une seconde vie. Il est généralement déposé en déchetterie ou dans des bornes d’apport volontaire, sans transiter par des structures consacrées au réemploi. Il entre alors dans la phase de traitement des déchets, appelé « préparation en vue de la réutilisation », visant à lui redonner son statut de produit à part entière. Celle-ci regroupe les opérations de contrôle, de nettoyage ou de réparation cherchant à revaloriser ces néo-déchets. À terme, l’objet ne conserve pas systématiquement sa fonction première.
Au contraire, le bien réemployé n’est à aucun moment considéré comme un déchet : il conserve à chaque instant son statut de produit et peut se comparer à un objet de seconde main. En ce sens, il s’inscrit dans une démarche de prévention des déchets. Une mesure à privilégier lorsque cela est possible !
Si ces deux terminologies semblent proches, retenons que seul le passage ou non à l’état de déchet délimite la vraie frontière entre le réemploi et la réutilisation.
Recyclage et réemploi ?
Le recyclage induit une transformation de la matière, ce que le réemploi ne fait pas. La transformation n’est ici pas totale.

Pourquoi le réemploi ? De nombreux atouts !
Autrefois apanage des chiffonniers ou ferrailleurs, le réemploi a quelque peu sombré dans l’oubli. Aujourd’hui, il semble recouvrer ses lettres de noblesse grâce à des initiatives variées. En effet, les avantages de réemployer sont nombreux :
- réduire l’empreinte écologique d’un produit ;
- économiser les ressources naturelles ;
- allonger la durée de vie des produits ;
- diminuer le gaspillage ;
- s’équiper à moindre coût ;
- participer au développement d’une économie locale et solidaire ;
- encourager l’émergence de nouveaux secteurs d’activité et la création d’emplois.
Comment réemployer ses biens ?
Vous souhaitez contribuer au cercle vertueux du réemploi ? Plusieurs options s’offrent à vous pour donner (ou offrir) une seconde vie à vos objets.
Des circuits alternatifs
Pour des biens en bon ou excellent état, vous pouvez tout d’abord opter pour les systèmes d’échanges, de prêts ou de dons. Livres, CD, meubles : de nombreuses plateformes de troc en ligne tirent leur épingle du jeu sur le Web. Un bon moyen de faire profiter aux autres des affaires qui nous encombrent !
N’hésitez pas non plus à vous tourner vers les ressourceries (marque déposée) et recycleries (terme plus générique). Celles-ci concentrent leur action sur la collecte de dons (ou de déchets), leur valorisation éventuelle et leur revente à prix mini. Elles mènent également des campagnes de sensibilisation en faveur de l’environnement.
Réemploi du textile
Friperies, vide-dressings, trocs… de nombreuses manières s’ouvrent aux nouveaux consommateurs pour s’habiller autrement !

En alimentaire aussi
Du côté alimentaire aussi, les choses bougent. Les consignes pour réemploi gagnent du terrain, notamment au niveau des enseignes biologiques, afin d’endiguer le fléau écologique des emballages à usage unique. Le principe est simple : une fois vide, le contenant est rapporté en magasin puis collecté par un partenaire local. Il est ensuite lavé et reconditionné. Une économie estimée de 79 % de gaz à effet de serre et de 33 % d’eau par rapport au recyclage. Malin !
Réemploi des matériaux
Réemploi des déchets de chantiers et du bâtiment
Avec 227,5 millions de tonnes en 2014, le secteur du BTP s’affiche comme le plus grand pourvoyeur de déchets dans l’Hexagone. Le réemploi des matériaux apparaît donc primordial pour diminuer l’impact environnemental du bâtiment.
L’architecture se doit de penser « réemploi »
Pour ce faire, il convient donc entre autres de penser en amont à leur devenir dès le projet architectural, de préciser les méthodes de démolition ou encore d’identifier des plateformes spécialisées référençant offre et demande.
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