Santé au naturel

Psychanalyse : la libération par la parole

Une vision freudienne de l'esprit

Bien que très controversée, la psychanalyse n’en a pas moins révolutionné l’approche de la souffrance psychique de l’individu. Accordant une place prépondérante à la parole de l’analysé, elle ouvre une porte d’entrée salutaire aux méandres de l’inconscient. Focus sur cette discipline quasi-centenaire.

Psychanalyse : la libération par la parole

Psychanalyse : définition

Initiée par Sigmund Freud (1856-1936), neurologue autrichien, la psychanalyse se définit comme une approche thérapeutique visant à investir les processus mentaux inconscients qui régissent les émotions et les comportements, en replaçant la parole et les expressions inconscientes (rêves, lapsus, actes manqués…) au centre de la démarche. L’objectif est ainsi de dénouer les conflits psychiques qui entravent l’individu dans son accès au bonheur et de l’aider à tendre vers ses désirs profonds.




Quel est le rôle d’un psychanalyste ?

Le psychanalyste constitue une pierre angulaire du travail sur soi. C’est en effet lui qui va encadrer et guider l’analysé dans sa « cure par la parole ». Son rôle premier est d’analyser le langage du patient et d’en dégager la signification dans la sphère de l’inconscient. Des mots apparemment banals qui portent parfois en eux des souvenirs ou pulsions refoulés, qu’il convient de mettre au jour pour comprendre l’origine profonde des maux. Il peut ainsi aiguiller son patient vers une autre voie de pensée et défaire des engrenages mentaux installés de longue date, poussant souvent à la répétition des mêmes erreurs.

Si le silence de l’analyste déroute parfois, il s’explique pourtant aisément. Contrairement à d’autres formes de thérapies, l’analyste observe un certain retrait pour que l’analysé puisse délivrer les mots qui l’encombrent. Il doit avant tout faciliter la parole et faire en sorte que celle-ci advienne. Au fil de la discussion et des opportunités, le patient est ainsi encouragé à faire part de toutes les idées fusant dans son esprit. En les reliant entre elles, celles-ci finissent alors par tisser une sorte de toile de l’inconscient : on parle de libre association. Dès les premières séances, le simple fait de trouver un support d’écoute apporte déjà un soulagement.

La bienveillance et les capacités d’écoute du psychanalyste sont primordiales. Quand la relation de confiance est suffisamment solide, le bien connu phénomène de transfert se produit : l’analysé reporte ainsi ses sentiments et ses désirs inconscients portant sur des personnes proches sur son analyste. Cette projection apparemment étrange fait pourtant bel et bien partie du processus de guérison : elle permet d’extérioriser et d’identifier précisément ses ressentis, incitant par exemple à réfléchir à ses réactions ou frustrations passées.

Dessins de deux profils, avec un fil reliant les cerveaux
Démêler ses problèmes

Pourquoi faire une psychanalyse ?

Généralement, une psychanalyse est envisagée lorsque le sujet est face à des difficultés qui lui paraissent insurmontables et qu’il ne pense pas pouvoir affronter seul. Il peut par exemple s’agir d’un deuil, d’un trouble affectif, d’un échec professionnel ou d’angoisses profondes. Creusant davantage la découverte de soi, elle est souvent préconisée lorsqu’un travail avec un psychiatre ou un comportementaliste s’est révélé insuffisant.




Toutefois, l’approche psychanalytique ne sert pas qu’à réduire la souffrance psychique. Elle peut également accompagner une recherche de « mieux vivre » en apprenant véritablement à se connaître. Elle s’avère souvent salutaire pour les personnes peinant à exprimer librement une partie d’elles-mêmes ou à communiquer avec leurs proches.

En revanche, la psychanalyse ne s’attaque pas aux pathologies mentales graves regroupées sous le terme de psychoses (comme la schizophrénie). Le recours à un psychiatre devient ici indispensable.

Quelle est la différence entre psychologue et psychanalyste ?

Les études de psychanalyste

Pour devenir psychanalyste, trois prérequis sont nécessaires. Il convient tout d’abord de s’allonger sur le divan et de prendre la place du patient pour faire son analyse. Il est important d’éprouver ce travail afin de bien comprendre l’importance du rapport entre analyste et analysé. Il faut bien sûr avoir suivi un enseignement mais, chose singulière, celui-ci n’est pas nécessairement sanctionné par un diplôme. En effet, le socle théorique se base avant tout sur le rapport au patient qui demeure finalement la plus grande source de savoir. Enfin, l’analyste doit prendre part aux activités d’une société de psychanalyse pour échanger, partager et débattre sur les connaissances actuelles.



Séance de psychanalyse, une femme allongée et le psy prenant des notes
Séance de psychanalyse

Les études du psychologue

Le psychologue détient quant à lui un diplôme universitaire en psychologie reconnu par l’État. Il n’est en rien contraint d’effectuer une analyse. Selon sa formation et sa spécialisation, il peut être amené à utiliser des méthodes d’analyse et d’intervention assez diverses pour identifier et soulager des troubles psychologiques, comportementaux ou affectifs.

Hormis pour les psychologues exerçant en établissement public (hôpital, centre médico-psychologique…), les consultations de psychologie et de psychanalyse ne sont pas remboursées par l’Assurance Maladie – contrairement à la psychiatrie qui, elle, relève de la médecine.

Différentes psychanalyses

C’est quoi la psychanalyse freudienne ?

La psychanalyse freudienne s’appuie directement sur les principes de son fondateur. On y retrouve cette idée centrale selon laquelle les fantasmes sexuels infantiles et les événements enfouis de l’enfance constituent le ferment de l’inconscient et expliquent les névroses présentes à l’âge adulte.

Se revendiquant toutes de la même approche freudienne, d’autres écoles possèdent chacune leur spécificité dans le rapport à l’analysé. Une séance chez un analyste de Freud suit des codes bien établis (durée fixe, analyste égal à lui-même…).

Portrait au crayon de Freud, le père de la psychanalyse
Portrait de Sigmund Freud

Et une psychanalyse lacanienne ?

Une approche lacanienne privilégie l’effet de surprise. Une séance ne dure notamment que le temps nécessaire pour que le patient prononce les mots qui vont éclairer sa problématique. Dans la même idée, le psychanalyste cherche parfois à faire réagir et à interroger son patient en adoptant des postures imprévisibles (indifférence, mutisme, humour…), plus éloignées du cadre freudien stable et rassurant.

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