« Le potager de mon grand-père », loin de la fiction, la vie en vrai
« Le potager de mon grand-père » est le deuxième long métrage documentaire du réalisateur Martin Esposito. Une expérience tout simplement personnelle, de ce fait à portée universelle. A voir dans toutes les bonnes salles de cinéma!

Après « Super Trash », où Martin Esposito avait vécu une année entière dans la décharge à ciel ouvert de Villeneuve-Loubet qui avait fait scandale, c’est dans « Le Potager de mon grand-père », que le réalisateur nous entraîne : où lui-même avait éprouvé le besoin de se ressourcer, après son précédent tournage.
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Et ressenti l’urgence : « Et si on écoutait nos grands-parents ? Et si on revenait à la source avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’ils ne partent ? » A 86 ans, Vincent Esposito passe le plus clair de ses journées dans son potager, en y cultivant de quoi se nourrir et faire des bocaux pour l’hiver, mais aussi en retrouvant du plaisir à la vie après le décès de sa femme.
Martin filme son grand-père au rythme des quatre saisons : et bâtit le film ainsi.
Depuis la mise en bocaux jusqu’à l’éclosion du printemps, le dialogue entre le grand-père et le petit-fils s’installe : le grand-père de Martin est peu bavard, économe en paroles à l’instar de ceux qui ne « gâchent » pas même les mots. Mais peu bavard ne veut pas dire avare.
Bien au contraire, le grand-père de Martin distille son savoir-faire et son affection pour les siens et pour ce potager qui existe toujours telle une exception à la règle, dans ce sud-est de la France bétonnée.
Un trésor, qui n’a pas de prix. « Je te transmettrai ma façon de cultiver », avait dit un jour Vincent Esposito à son petit-fils : Martin apprend à faire pousser fruits et légumes, mais aussi à découvrir qui est son grand-père, et tout ce qu’il sait de la vie.
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Nous nous sentons bien, dans ce film. Et cela n’est pas un hasard : non seulement la nature, mais les êtres y sont respectés. Pourquoi les personnes âgées sont-elles mises au rebut dans des hospices ? Pourquoi sommes-nous complices d’un « mode de vie qui ne nous correspond pas » ?
« Le potager de mon grand-père » file spontanément la métaphore. Martin Esposito déclare « ce qu’il m’a le plus appris ? A son âge, il arrive à se remettre en question, à ne pas rester bloqué sur des erreurs. Lui change les schémas, c’est une force. »
Rendre le temps au temps, réapprendre à se nourrir, à cultiver les relations entre les êtres : « Le potager de mon grand-père » entre singulièrement en résonance avec l’époque.
Une véritable « madeleine de Proust » version fruits et légumes.
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