La pollution sonore, notre première nuisance environnementale ?
Moteurs de véhicule, klaxons, chahut, usines industrielles, engins aériens, sirènes, travaux... les sources sont très nombreuses !
Densité urbaine, voisins indélicats, trafic routier et aérien, sirènes, travaux publics, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la pollution sonore est la principale nuisance environnementale en Europe. Aux dépens de notre santé et de celle des écosystèmes.

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Pollution sonore : définition
La pollution sonore se définit comme les phénomènes acoustiques ou bruits dépassant les seuils d’innocuité vis-à-vis de l’acuité auditive, de la santé humaine et des écosystèmes. Cette forme de pollution va de la gêne momentanée à des troubles plus graves.
Comment se manifeste la pollution sonore ?
Son ou bruit ?
Il n’y a pas de différence physique entre un son et du bruit : il s’agit d’une vibration qui se propage en milieu “élastique”, principalement l’air. Cette vibration est la propagation de la perturbation qu’elle engendre sur ce milieu.
Le bruit devient un son procurant une sensation auditive désagréable, gênante ou dangereuse pour la santé. A noter que le bruit que nous faisons nous gêne toujours moins que celui que nous subissons.
Mais attention, l’excès de décibels apprécié par certains, n’est pas bon non plus pour leur propre acuité auditive.
Un coût quantifiable
La pollution sonore est une nuisance telle, que le Conseil National du Bruit (CNB) a été créé auprès du ministère de la Transition écologique. Selon une étude de juillet 2021 du CNB et de l’Agence de la transition écologique (Ademe), la pollution sonore « constitue une préoccupation majeure des Français dans leur vie quotidienne ».
Celle-ci est une préoccupation majeure pour 25 millions des français. Elle représenterait un coût économique et social annuel de 156 milliards d’euros. Selon Bruitparif, il est désormais possible de quantifier la part de la pollution sonore dans une maladie.
Quelles sont les conséquences de pollution sonore ? Les pathologies
Espérance de vie
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, elle affecte 20% de la population européenne, soit plus de 100 millions de personnes. Près de 2 millions d’européens perdent une année d’espérance de vie, en raison de maladies : en premier lieu les perturbations du sommeil, mais également les maladies cardiovasculaires, les troubles cognitifs (facultés mentales et mémoire) ou encore les acouphènes.
La densité urbaine
En Ile-de-France, la prise de médicaments contre l’hypertension est 5,6 fois plus élevée chez les hommes de 40 à 69 ans dont le domicile est survolé par des avions. La prise d’anxiolytiques et d’antidépresseurs est 10 fois plus importante chez les femmes de 40 à 69 ans habitant dans un endroit très bruyant.

Les principales causes de la pollution sonore
Si les sources sont multiples, 54 % des habitants en ville en souffrent lorsqu’ils sont chez eux. La circulation routière sont la première source de cette pollution : plus du tiers des riverains d’une rue où le trafic est dense se déclarent gênés.
La législation
Si la mesure du niveau de bruit est effectuée à l’intérieur des pièces d’un logement, que les fenêtres soient ouvertes ou fermées, le bruit ne doit pas dépasser 25 dB. La limite sonore maximale monte à 30 dB dans tous les autres cas, selon l’article R. 1336-6 du Code de la santé publique.
Si vous bricolez
Vous plantez des clous, jouez de la perceuse ou faites rénover son logement ? Le bricolage est autorisé :
- de 9h à 12h et de 13h30 à 19h30 en semaine
- de 9h à 12h et de 15h à 19h le samedi
- de 10h à 12h les dimanches et jours fériés.
Le chien de votre voisin
S’il n’est pas possible de demander à un chien d’arrêter d’aboyer, leur maître est responsable de la gêne récurrente occasionnée, soit parce qu’il ne s’en occupe pas, soit parce qu’il a choisi une race incompatible avec la vie en copropriété.
Une entreprise bruyante
Il y a moins de scieries en ville… mais de plus en plus de commerces de livraison à deux roues à moteur. Là aussi il s’agit d’une pollution sonore, susceptible de tomber sous le coup de la loi.
Pollution sonore : les dangers pour les animaux
La faune terrestre
De nombreuses espèces animales communiquent entre eux grâce à des signaux acoustiques, brouillés par la pollution sonore. Celle-ci les handicape pour chasser ou au contraire ne plus entendre leurs prédateurs, sont gênés pour appeler leur partenaire pour se reproduire, etc.
En ville, certains oiseaux se sont adaptés comme ils ont pu : le rossignol chante plus fort, pendant que le rouge-gorge chante à des heures différentes, quand le niveau sonore baisse. Quant au merle, il a opté pour une gamme de chant plus aigus, afin qu’il reste audible dans le “concert” urbain.
D’autres espèces préfèrent migrer, ce qui représente un déséquilibre pour l’écosystème. C’est le cas des grenouilles des points d’eau urbains. Dame rainette n’entendant plus le mâle, elle plie les bagages de dépit.
Outre-Atlantique, l’étude publiée en 2018 dans le magazine scientifique américain “Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America” a montré les effets de la pollution sonore sur 240 nichoirs, au sud de l’Alberta : moindre taux d’éclosion, oisillons plus petits et avec moins de plumes. Certains oiseaux ne chantent plus.
En Provence, la beauté du chant des grillons est signe de la bonne qualité de leur système immunitaire. Les femelles ne distinguent plus les grillons en meilleure santé que les autres.

Pollution sonore sous marine
Dans les océans, les grands mammifères marins sont très impactés par cette pollution. Mais désormais, l’ensemble de la vie sous-marine souffre gravement des bruits d’origine anthropique.
Cette pollution sonore due aux activités humaines crée un effet de cumul, entre les bruits constants tels que les allers et venues de porte-conteneurs et bruits soudains et à forts décibels des moteurs de bateaux, speedboats, travaux de construction, forages, etc.
Les mammifères marins, baleines et dauphins, souffrent de stress, de désorientation, d’échouage, enregistrant une surmortalité.
La pollution sonore impacte également les récifs coralliens. Si les récifs ne sont pas silencieux, au regard de la biodiversité qu’ils concentrent, les larves de coraux sont attirées par les récifs coralliens morts, les bruits d’origine anthropique agissant sur eux comme un répulsif.
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