Elle sautille sur le sol, en ligne droite et la queue en l’air, puis fait deux petits pas de côté. La pie est devenue familière de nos parcs et jardins, où elle a trouvé refuge. La pie bavarde n’est pas si voleuse que cela.
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Toute une histoire autour de la pie
Elle fut le symbole de la police nationale, avec la 4cv des années 50 : le jour de l’inauguration, sa peinture en noir et blanc n’était pas sèche, si bien que le préfet de police en fut enduit. Normal, c’était une pie. On la fit démarrer d’un tremplin, l’embrayage ne fonctionnait pas très bien.
La pie a une mauvaise réputation tenace : elle est bavarde et voleuse. C’est elle, qui vole les bijoux de la Castafiore dans Tintin. Et dans La pie voleuse de Rossini, la servante Ninetta est accusée d’avoir dérobé une cuiller aux initiales de son maître, ce qui compromet son mariage avec le fils de celui-ci. Elle était à deux doigts de transgresser l’ordre social !
Un noir et blanc facilement reconnaissable
« Tiens, une pie ! » : même celui qui n’y connaît rien aux oiseaux sait reconnaître une pie. Elle est visible à son plumage noir et blanc, à sa longue queue et à son long bec : le dos, la queue et la tête sont noires, le poitrail est blanc et les ailes irisées de bleu métallique.
En réalité, la pie bavarde n’est pas tout à fait seule en son genre : elle appartient à la famille des corvidés, qui recense treize sous-espèces. En l’occurrence, celle que vous reconnaissez est une Pica pica.
Mais cet oiseau fait véritablement partie de notre environnement : c’est même comme cela que l’on redécouvre la campagne, avec l’image de la pie juchée sur le dos ou entre les cornes d’une vache. Ce qu’elle y fait ? Elle se repaît des parasites, c’est pourquoi le ruminant la laisse faire.
Vraiment kleptomane ?
La pie ne vole pas seulement les bijoux de la Castafiore : omnivore, elle ferait main basse sur tout, le gibier, les nids d’autres oiseaux en particulier des passereaux, sur les graines et les fruits. Elle est voleuse !

C’est un peu oublier que cet oiseau se nourrit à 90% d’invertébrés, essentiellement des insectes. Il y a même aucun rapport entre l’état des populations de passereaux et la présence de pies. Mais cette réputation de faire la razzia a la vie dure.
Quant à l’attrait de la pie pour tout ce qui brille, une équipe de scientifiques de l’Université britannique d’Exeter a démontré le contraire : non, elle n’est pas attirée par tout ce qui brille, avec une tendance à stocker votre bijouterie dans son nid.
Pour ce faire, ils ont soumis trois tas d’objets aux pies : des vis et anneaux métalliques, d’autres peints en mat, et un tas de noix. Les pies n’ont pas du tout été attirées par les vis et anneaux brillants. Elles ont même été prises de néophobie, la peur de ce qui est nouveau.
Quant à prédater ce qui est plus petit que soit, c’est une loi de la nature. Mais hormis le dos des vaches, elle a tendance à avoir sa vie tournée vers le sol : elle y furette après vers et limaces, qu’elle ingurgite puis régurgite. Et là, c’est vrai, elle stocke en prévision des jours de disette.
Bavarde, certes !
La pie bavarde a tendance à jacasser. C’est aussi pour cela qu’elle se dissimule mal : ses cris rauques qui alternent avec des jappements, la signalent alors même qu’elle se croit cachée, dans le creux d’un arbre ou le renfoncement d’une frondaison.
Victime d’une migration forcée
L’habitat naturel de cet oiseau était la campagne : autrement-dit la nature, ce qui semble tomber sous le sens. Sauf qu’aujourd’hui, la pie est plus volontiers un oiseau des villes et des zones péri-urbaines.
Son naturel curieux, son intelligence et son tempérament peu farouche ne suffisent pas à expliquer cette migration. La campagne n’est plus ce qu’elle était : or, une pie survit mieux aux pots d’échappement qu’aux pesticides, ces derniers lui étant fatals.
Si vous voyez des pieds picorer dans un champ, voici qui est donc bon signe. Sauf que les agriculteurs ne l’entendent pas de cette oreille. Aujourd’hui encore, la pie est considérée comme un oiseau nuisible, à piéger et à chasser.
En tous les cas, si la pie en ville, c’est parce qu’on lui a volé son habitat.

Apprivoiser une pie, est-ce possible ?
Si elle s’est installée en ville, la pie reste un animal sauvage. Faut-il vraiment l’apprivoiser ? S’il s’agit d’une pie blessée (aile, patte), vous lui rendrez service.
Sinon, c’est à double tranchant : le meilleur moyen de lui donner l’envie de revenir est de la nourrir. Mais cette habitude peut représenter une perte d’autonomie pour elle : au lieu de se débrouiller, elle compte sur vous. Et puis, n’oubliez jamais que la pie a mauvaise réputation aux yeux de certains : le fait de lui apprendre à s’approcher en fait une proie pour les esprits mal intentionnés.
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