Animaux sauvages

Phoque : un animal à la fois intrigant et bien aimé

Sauvage et familier

On resterait des heures à le regarder faire la banane sur le sable, la tête et les nageoires en l’air. Le phoque nourrit nos rêves de nature sauvage et notre penchant pour les peluches.

Phoque : un animal à la fois intrigant et bien aimé

Ce mammifère que nous aimons

Le phoque est un mammifère marin de la famille des Phocidés (Phocidae) qui comprend cet autre carnivore qu’est l’éléphant de mer.




Phoque commun

En latin « veau marin », il a donné son nom à cette famille qui comprend dix-huit espèces.

Nous aimons naturellement les phoques, en raison de leur façon pataude de mouvoir leur corpulence fusiforme sur le sable et de l’impression qu’ils nous fixent de leurs yeux ronds, avec la réputation d’être joueurs et non agressifs.

Tout est presque vrai : cet animal n’est pas à l’aise hors de l’eau, où il ne vient que pour mettre bas. Sa célèbre position en banane, dos incurvé, tête et nageoire relevées, est le moyen, à marée montante, de profiter au maximum de la pause au soleil avant de repartir. Quant à sa proximité avec l’Homme, attention aux risques de morsure, il s’agit d’un animal sauvage.

Un très bon nageur

Selon les espèces, la corpulence du phoque est très variable, le plus petit étant le phoque annelé, un peu plus d’un mètre de long pour une soixantaine de kilos. Sa fameuse couche de graisse est sa doudoune étanche, le phoque étant principalement un animal de l’Arctique et de l’Antarctique.

Son corps fuselé est hydrodynamique : sans la moindre aspérité pour bien glisser contre l’eau. Ses pattes arrière sont réunies en nageoire qui le propulse en godille à une vitesse moyenne de dix kilomètres à l’heure (avec des pointes à quarante kilomètres à l’heure), pendant que ses pattes avant lui servent de gouvernail pour la direction. 




Ses moustaches 

Longtemps, les chercheurs se sont demandés comment le phoque chassait-il : la réponse est dans ses moustaches ou vibrisses, qui enregistrent les vibrations des poissons en eau y compris obscure. Ainsi est-il capable de repérer un hareng à plus de cent-quatre vingt mètres.

Ses moustaches lui servent aussi à mesurer la taille d’une cible : il pose son museau dessus et « compte » le nombre de vibrations : plus il y en a, plus celle-ci est volumineuse.

Alimentation du phoque

Ce mammifère mange en moyenne deux à six kilos de poissons par jour. Il est essentiellement piscivore (hareng, bar, anchois, merlan, morue, plie, sole, saumon, cabillaud), mais est opportuniste : selon ce qu’il trouve, il se nourrit également de crustacés (crevettes, etc.), céphalopodes (calmars, etc.) et mollusques.



En tous les cas, il n’hésite pas à descendre à cinquante mètres de profondeur en restant jusqu’à dix minutes en apnée pour trouver de quoi se mettre sous la dent : à ce détail près qu’il ne mâche pas, mais les avale directement. Sauf si la proie est trop grosse : alors, il la déchiquette.

Phoque en Baie de Somme

En Baie de Somme, les pêcheurs estiment que les phoques mangent leur « pain » : environ 750 tonnes de poissons échappent à leurs filets au profit des phoques.

Blanchons, les bébés phoques

Le « bébé phoque » est indissociable du combat de Brigitte Bardot contre leur massacre pour leur fourrure, dépecés vivants à l’âge de deux mois après avoir été assommés à coups de gourdins : les blanchons naissent avec cette fameuse fourrure blanche, censée leur servir de camouflage sur la banquise, mais qui n’empêche pas les ours polaires de les flairer. Et l’homme de décimer cette proie facile.

Après un accouplement dans l’eau, la femelle donne naissance à un seul blanchon, au bout d’une gestation de neuf mois. Si elle l’allaite, le blanchon sait nager et plonger en apnée quelques heures après sa naissance. En revanche, il se déplace mal et n’est pas craintif.

Le Canada a interdit la chasse au blanchon en 1987, la Russie celle aux phoques de moins d’un an en 2009, l’Europe a décrété l’embargo sur les produits provenant de la chasse commerciale du phoque en 2010.

Quelle est la différence entre une otarie et un phoque ?

On confond souvent les deux, celle-ci de la famille des otariidae, en latin « petite oreille ».




Le phoque n’a pas de pavillon externe de l’oreille. L’otarie est plus mince, car elle nage en eau moins froide et n’a donc pas besoin d’une couche de graisse aussi épaisse. Moins à l’aise dans l’eau, elle l’est plus sur la terre ferme, où elle se dresse facilement sur ses pattes antérieures.

Dessin de phoque

 

Où vit le phoque ?

Phoque commun ou veau marin

Jadis commun, le veau marin est celui que l’on peut admirer en Baie de Somme, sa principale zone de reproduction : signes caractéristique, sa tête ronde, le décrochement bien marqué entre le front et le museau, ses narines en forme de V, et sa fourrure brun-gris tachetée de points clairs.

Le mâle peut peser jusqu’à 170 kilos, la femelle environ 150.

Phoque gris

Le phoque gris aime les eaux froides des deux côtés de l’Atlantique, Europe et Amérique du nord.

Il est deux fois plus gros que le commun, 200 kilos pour la femelle, 250 kilos pour le mâle. Son museau est plus allongé, ses narines bien parallèles et son pelage marbré, parsemé de grosses taches claires.

Phoque moine de Méditerranée

Le Monachus monachus est l’espèce des eaux chaudes. Il en existe à Hawaï. En Méditerranée, le phoque moine est une espèce en danger critique d’extinction : il a disparu des eaux corses depuis les années 70.




En tout et pour tout, la Méditerranée n’en compterait plus que 600 individus.

Phoque du Groenland

Le Pagophilus groenlandica est celui de nos fantasmes. C’est lui qui donne naissance aux fameux blanchons massacrés.

Piètre nageur, il vit essentiellement sur la banquise, rassemblé en troupeaux : la concentration la plus importante est celle du golfe du Saint-Laurent, du Labrador et de Terre-Neuve (cinq millions d’individus), les deux autres étant en mer Blanche et en mer du Groenland.

Phoque d’eau douce

Sans doute resté emprisonné dans les lacs du Loup marin qui se sont constitués lors de la fonte de la calotte glaciaire qui recouvrait le Québec, les phoques d’eau douce ou Achikunipi sont l’une des rares espèces à vivre aussi loin de la mer (à 250 kilomètres de la baie d’Hudson) et en eau douce.

Ils y aurait 500 individus de ce mystérieux phoque du Grand Nord.

En voir en France

En Baie de Somme, vous pouvez admirer des phoques à Berck-sur-Mer (en baie d’Authie) : à l’année, une colonie d’une centaine de phoques communs et de phoques gris. Mais vous pouvez aussi en voir un peu plus au sud à la pointe du Hourdel, ou plus au nord à Dunkerque. Idéalement, inscrivez-vous à une visite avec un guide naturaliste.

L’année 2020 n’aura pas apporté que des mauvaises nouvelles : depuis le début de l’année, des phoques gris ont été filmés en Baie d’Arcachon : vraisemblablement de jeunes phoques qui apprennent à se débrouiller tout seuls. Ne les approchez pas. Si l’un paraît en mauvais état, contacter Pélagis, qui s’occupe des échouages et soins aux mammifères marins (05.46.44.99.10).

Phoque you ?

Il est sur Facebook : capturé et placé à Océanopolis (à Brest) en 2015 après que certaines plages aient été interdites à la baignade en raison de sa trop grande proximité avec l’homme, Phoque You est revenu l’hiver dernier, au Petit Nice au pied de la dune du Pilat !

Un bon gros phoque d’une centaine de kilos, qui se plaît sur cette côte.

Pour en savoir plus

La rédaction de Toutvert.fr vous invite à consulter ces autres articles :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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