Pesticides : le début de la fin !

By Alexandre Pereira

Après la jardinerie Botanic, en 2008, c’est au tour de la grande distribution de condamner la vente de pesticides. En effet, depuis ce printemps, les magasins E. Leclerc bretons excluent de leurs rayons tous les produits contenants des désherbants, des anti-limaces ou des pesticides. Cette initiative anticipe l’interdiction totale, prévue pour 2016.

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« Peut-être parce qu’on est proches des côtes, on est plus sensibles à la pollution de l’eau », explique le directeur du magasin de Plougastel (Finistère), Jean-Marie de Bel Air, malgré la perte d’1,2 million d’euros par an. Cette décision est une première à l’échelle régionale dans la grande distribution. « Dans les autres régions, les collègues attendent nos retours chiffrés », développe-t-il. Notre perte financière devrait être compensée dès la deuxième année, rien ne nous incite à revenir en arrière ».

Jusqu’alors, uniquement l’enseigne Botanic avait décidé de retirer de leurs rayons ce type de marchandise. « En 2005, on a commandé une étude sur la dangerosité de nos produits. On a alors découvert que 90% des molécules actives étudiées étaient nocives pour la santé ou pour l’environnement. Avec ces résultats sur les bras, nous n’étions plus crédibles pour parler de respect de l’environnement », affirme Stéphane D’Halluin, le responsable environnement du magasin.

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Malgré la perte de deux millions d’euros de chiffre d’affaires par an, l’enseigne devance la Loi Labbé, adoptée en janvier dernier, qui envisage « l’interdiction de la vente, l’utilisation et la détention » de pesticides par les particuliers d’ici à 2022. Cependant, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal, prévoit d’anticiper la date pour 2016.  « Mais on connaît la puissance des lobbys de producteurs, on ne s’enthousiasme pas trop vite », modère Stéphane D’Halluin.

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