Baisse de la qualité du sperme, augmentation des malformations génitales, diminution de l’âge de la puberté chez les filles. Les perturbateurs endocriniens, comme on les appelle couramment, seraient responsables d’effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants. En effet, selon plusieurs études, ces substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle interfèrent avec le fonctionnement du système endocrinien.
De quels produits parle-t-on ? Ce sont entre autres : les pesticides dans l’alimentation, le Bisphénol A dans les boites de conserve, les phtalates dans le plastique, le parabène dans les shampoings, le triclosan dans le dentifrice.
En fait, d’après une étude menée par l’Institut Notéo sur une base de 15 000 produits (septembre 2013), 40% des produits hygiène/beauté contiennent au moins un perturbateur endocrinien.
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En 50 ans, la qualité du sperme a diminué de 50% à l’échelle mondiale et le volume séminal de 25%. En France, par exemple, on a pu observé chez les hommes de 35 ans une diminution de la concentration du nombre de spermatozoïdes de 32,2% entre 1989 et 2005. Autre chiffre alarmant, le taux de couples n’ayant pu concevoir après 12 mois sans contraception est passé de 14% en 1991 à 24% en 2012.
C’est un véritable scandale de santé publique qui menace d’éclater si industriels et politiques ne s’emparent pas du sujet pour faire évoluer les réglementations.
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C’est pourquoi Générations Cobayes, un collectif d’individus et d’associations réunis autour d’un Appel de la Jeunesse depuis 2009, vient de lancer une campagne afin de sensibiliser les 18-34 ans aux conséquences de ces substances chimiques sur la fertilité.
« Les jeunes du Collectif ont compris que le cancer de leur mère, la maladie de Parkinson de leur oncle, l’asthme de leur petite sœur ou l’obésité de leur cousin, mais aussi les difficultés rencontrées par leurs amis ou camarades de promo pour concevoir un enfant, pouvaient être liés à des causes environnementales ».
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C’est sur le ton de l’humour, un brin décalé, que le questionnaire évalue les gestes du quotidien – hygiène, sexe, alimentation, beauté – et identifie ceux qui pourraient dérégler système hormonal et organes de reproduction.
Une fois testé, le répondant, à qui l’on attribue un profil en fonction de son niveau de connaissance, a la possibilité de recevoir des conseils, lui suggérant des alternatives de consommation pour continuer à se faire du bien sans se faire de mal.
En à peine dix jours, des dizaines de milliers de participants ont déjà afflué sur generationscobayes.org pour tester leur niveau de connaissance sur les perturbateurs endocriniens, via le questionnaire mis en ligne.
C’est le début de l’extinction d’une espèce…