Animaux sauvages

La perdrix, gibier et marqueur écologique

Qui nie n’avoir jamais mangé de la perdrix lors d’une grande occasion, a le nez qui s’allonge. Cet oiseau fait partie de notre paysage. Pourvu qu’il y reste.

La perdrix, gibier et marqueur écologique

Présentation de cet oiseau

En France, la perdrix se conçoit en cocotte, rôtie au four ou farcie : sa chair savoureuse et son vol agile en ont fait un gibier à plumes prisé des chasseurs, perdrix rouge et grise étant les deux espèces les plus communes.
En maître des Eaux et Forêts originaire de Champagne, Jean de la Fontaine fit figurer la perdrix dans ses Fables, pour illustrer qu’il ne se faut jamais moquer des misérables : car qui peut s’assurer d’être toujours heureux ? (Le lièvre et la perdrix)




Cuvier en donna la définition : les perdrix sont des gallinacés de petite taille et aucune d’entre elles n’a en principe d’ergots. C’est un oiseau galliforme terrestre et sédentaire, dont le vol rapide sert à fuir les prédateurs.

Trapue, elle est de taille intermédiaire entre la caille et le faisan : plus ou moins 500 grammes selon les espèces, la rouge étant plus grosse que la grise.

En oiseau terrestre, elle vit à hauteur du sol : pour se nourrir, essentiellement de graines au sol, mais aussi de racines. Et guère plus haut, de bourgeons et feuilles.

Son nid est lui-même construit à même le sol, sous une touffe d’herbes ou un buisson : avec une production record d’une dizaine d’œufs par couvaison. Cet oiseau est monogame, mais peut avoir deux nids différents, tous deux construits par le mâle.

C’est un oiseau sédentaire : elle migre très localement, pour échapper à une météo hivernale. Son instinct grégaire lui sert à se tenir chaud : il n’est pas rare que des individus se collent littéralement les uns aux autres, jusqu’à une centaine de spécimens, pour faire bouillotte entre elles. Des regroupements appelés « compagnie ».




Ses prédateurs sont nombreux : le fusil de chasse, mais aussi les chats, hérissons, sangliers, renards. Si bien que l’espérance de vie de cet oiseau dépasse rarement les six à sept ans.

Elle prend son envol
Elle prend son envol

La perdrix,  femelle ou mâle ?

Cherchez le croix de Lorraine ! Chez la perdrix grise, la présence d’une croix de Lorraine (une bande avec deux barres transversales) sur les plumes scapulaires (celles qui recouvrent le plumage au repos) de la femelle est le signe infaillible pour distinguer la femelle du mâle.



L’autre signe souvent avancé est moins fiable : il s’agit du dessin d’un fer à cheval sur la poitrine, sauf que les femelles en ont parfois un aussi.

Perdrix, perdreau

Au fait, la différence avec un perdreau ? « A la St Rémi, tous les perdreaux sont perdrix ». Le perdreau est une perdrix de moins d’un an, d’où l’expression « être (ou ne pas être) un perdreau de l’année », autrement-dit quelqu’un de candide.

Adulte avec ses juvéniles (perdreaux)
Adulte avec ses juvéniles (perdreaux)

Perdrix : les espèces représentatives

La perdrix rouge

Alectoris rufa est la plus dodue. Elle se reconnaît à son bec et ses pattes rouges, mais aussi à son dos et son ventre roux, de même qu’à sa gorge blanche. La rouge vit dans des zones dégagées, prairies et plaines, et sèches. En France, elle est plus particulièrement présente dans le Midi et dans le Sud-Ouest.

La perdrix grise

Perdix perdix est plus petite et de couleur ocre. C’est surtout l’oiseau qui a enregistré le plus fort déclin : elle aime les températures moins élevées des plaines cultivées et de la montagne ouverte (jusqu’à 2500 mètres). La grise a quasiment disparu de ses terres qu’étaient l’Ile-de-France et le Nord-Pas de-Calais, en raison de la destruction de son habitat.

La perdrix choukar

Alectoris chukar a une très vaste aire de répartition eurasienne, depuis le sud de la Bulgarie jusqu’à la mer de Chine, en passant par la Turquie et même l’Himalaya. Elle préfère tout de même les milieux arides ! La choukar ne craint pas l’Homme, si bien qu’elle sert pour des combats de coq en Afghanistan et au Pakistan.




La choukar est de couleur chamois avec les flancs rayés, a gorge est blanche, son bec, le pourtour de ses yeux et ses pattes sont rouges.

La perdrix bartavelle

Alectoris graeca est la plus grande : 40 cm pour facilement 700 gr. Elle ressemble à la rouge, mais dans les tons plus jaunâtres. Originaire d’Orient, la bartavelle est capable de vivre dans la garrigue comme en montagne, avec tout de même une nette préférence pour les versants Sud, entre 1000 et 2500 mètres.

La perdrix des neiges

Lagopède alpin est « la » perdrix de montagne, et même de haute montagne : 2000 mètres en hiver, mais plus de 2500 mètres en été. Pour avoir la paix, lagopède alpin a le plumage blanc en hiver, gris-brun en été. Là-haut, les prédateurs sont le renard et l’aigle royal. Pas facile de leur échapper, justement quand on se régale de myrtilles et chatons de bouleau.

Son rôle écologique

La destruction de leur habitat est à l’origine du déclin des populations en France. Les perdants ? Les perdrix… et les chasseurs, ces derniers ayant tout intérêt à la préservation de celui-ci.

Dans le Nord de la France, heureuse initiative, le broyage des bandes enherbées est désormais interdit, de manière à préserver leurs lieux de nidification.

Mais la vraie nuisance est tout ce qui est pulvérisé dans les plaines cultivées. Un seul exemple ? l’imidaclopride est le néonicotinoïde le plus utilisé au monde, dans les champs de blé et maïs. Les chercheurs ont testé l’effet de trois grains de maïs (leur ration alimentaire quotidienne) sur ces oiseaux. Ce « test de la perdrix » (en 10 jours, la moitié mourait) donne une première idée de ce que nous mettons dans notre assiette.

Pour en savoir plus

Les oiseaux vous passionnent, voici nos fiches détaillées :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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