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Ces pays « poubelles » empoisonnés par nos déchets électroniques

Le recyclage des déchets électroniques est à la fois complexe et coûteux, car ils sont constitués de matériaux nocifs pour la santé et l’environnement, en particulier de substances chimiques dangereuses et de métaux lourds (plomb, mercure, cadmium ou chrome).

Ces pays « poubelles » empoisonnés par nos déchets électroniques

Les pays émergents sont vite apparus comme des destinations privilégiées pour externaliser les coûts de traitement de ces déchets électroniques, d’autant que les filières capables de les prendre en charge dans les pays industrialisés ne sont pas suffisamment développées.

Le problème réside dans le fait que les déchets électroniques sont bien souvent exportés de manière frauduleuse par des sociétés de courtage qui achètent des lots pour ensuite les revendre en Asie ou en Afrique.




Lorsqu’ils font l’objet d’une déclaration en douane, les e-déchets sont signalés comme des équipements ayant vocation à être remis en état de marche et réutilisés, notamment dans le cadre de programmes d’équipement des établissements scolaires.

Mais seule une part bien négligeable de ces cargaisons profite effectivement aux populations locales. Une partie du matériel n’est pas réutilisable et finit dans les décharges sauvages, où il s’entasse avant d’être enseveli ou brûlé. Une autre partie entre dans le circuit de recyclage informel.

Ces pays « poubelles » empoisonnés par nos déchets électroniques

À Agbogbloshie (Ghana) comme à Guyu (Chine), Lagos (Nigeria) ou New Dehli (Inde), c’est le même procédé qui est utilisé : les gaines électriques ou les circuits imprimés sont brûlés pour récupérer des métaux comme le cuivre, le palladium et plus rarement l’or, dont les cours mondiaux se sont envolés ces dernières années, dégageant des fumées qui exposent les travailleurs à des substances dangereuses responsables d’allergies respiratoires et oculaires, de maladies de la peau, des systèmes nerveux ou reproducteurs.




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La Convention de Bâle, qui régit le commerce international des déchets dangereux, bénéficie surtout aux pays industrialisés qui disposent des capacités institutionnelles pour les rendre opérationnelles.



Les pays émergents, eux, connaissent une nouvelle forme d’exploitation de la part des sociétés qui, par le passé, les ont conquis pour leurs matières premières, et aujourd’hui les utilisent pour absorber les rejets d’un modèle de consommation de masse à bout de souffle.

Ces pays sont également confrontés à leurs propres déchets électriques et électroniques, en augmentation dans la mesure où le taux d’équipement des populations en téléphonie mobile et en informatique progresse rapidement.

Chaque jour, à la décharge d’Agbogbloshie (Ghana) par exemple, des centaines d’enfants et de jeunes adultes s’affairent sans aucune protection pour désosser des réfrigérateurs, des ordinateurs, des imprimantes, des téléphones portables ou des téléviseurs en provenance des pays industrialisés.

Certaines agences internationales voient dans ces filières informelles de traitement et de recyclage des e-déchets un potentiel levier de développement local.

La priorité ne serait plus alors la lutte contre l’exportation frauduleuse des e-déchets, mais d’organiser ce commerce et d’accompagner la structuration de ces filières informelles, de s’assurer des bonnes conditions sanitaires des travailleurs, de valoriser le savoir-faire acquis et de stimuler le petit entrepreneuriat pour résoudre les problèmes de développement économique des pays du Tiers Monde.

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