Le patinage artistique, l’élégance de la technicité
La preuve par le couple en or Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, le patinage artistique est un sport et un art. A son niveau, tout le monde peut apprendre à évoluer sur la glace, qu’il soit valse de Vienne ou hip-hop.

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Les origines du patinage artistique
En 1860 à Chelsea en Grande-Bretagne, fut inaugurée la toute première patinoire au monde. De moyen de locomotion, le patinage sur glace était devenu un loisir, sans plus les inconvénients de l’environnement naturel : pas assez de glace ici, de la neige par-dessus au Canada. Le patinage artistique est très lié à la création des patinoires indoor.
En 1896, année où Pierre de Coubertin inventa les premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne, eurent également lieu à Saint-Pétersbourg les tout premiers championnats du monde de patinage artistique. Mais la toute première compétition avait déjà eu lieu à Vienne en 1882, où le norvégien Axel Paulsen créa la figure de l’« axel ».
Entre les deux Guerres, Sonja Henie, également norvégienne, fut la figure mondiale du patinage artistique. Elle l’est un peu restée avec son regard inégalé : trois titres olympiques dix championnats du monde à son actif. Elle révolutionna la discipline, et fit quelque peu tourner les têtes masculines.
La Russie, la Norvège, les Pays-Bas, le Canada : en toute logique, les pays du Nord ont dominé le patinage artistique. Mais il existe désormais des patinoires jusqu’en Côte d’Ivoire. Et les français y font très bonne figure, avec le couple en or que forment Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, champions du monde pour la troisième fois, après avoir été seulement médaille d’argent en Corée, pour cause de robe de Gabriella dont l’attache avait craqué.

Les règles de ce sport de glisse
En compétition, le patinage artistique se pratique en individuel hommes, en individuel femmes, en couple (sauts, jetés, portés, spirales) et en danse (là, pas de saut, pas de porté du partenaire au-dessus du niveau des épaules, ni de grandes distances entre les partenaires).
Le patinage artistique axe sur la technique, la danse sur l’élégance et l’harmonie avec la musique. Mais avouez que Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, c’est la performance des deux.
En tous les cas, chaque catégorie exécute deux programmes, le court de 2’50 avec figures imposées, et le temps libre d’une durée maximum de 4’30, avec figures libres.
Le patinage artistique comprend six figures : parmi les sauts, le « salchow », du nom du patineur suédois qui a inventé cette figure désormais classique de sauter pour patiner sur un pied, puis sur l’autre. L’axel, lui, consiste à sauter sur une carre extérieure, pour se rétablir sur l’autre. Autant de sauts qui se pratiquent en simple, mais aussi après un double, triple ou quadruple saut.
La patineuse suisse Denise Biellman a donné son nom à la pirouette éponyme : attraper des deux mains, sa jambe en extension au-dessus de la tête. Denise Biellman était aussi une spécialiste du « lutz », saut pour patiner vers l’arrière.
Le nom d’« attitudes » désigne les arabesques et les fentes : et en couple, les portés et spirales toutes ces figures qui provoquent vos applaudissements : depuis la spirale de la mort jusqu’à la spirale cosmique, selon leur degré de difficulté.
Les bienfaits du patinage artistique
Reconnaissons que le patinage artistique est un sport de jeunes : les seniors continuent à apprécier les joies du patinage, sans se risquer aux sauts et autres figures. A partir de 5 ans, aucun souci pour chausser les patins.
Le patinage artistique apprend d’emblée à développer le sens de l’équilibre et la coordination des mouvements. Sport complet, il sollicite la souplesse et muscle tout le bas du corps. Il est aussi un apprentissage de la perfection, et de l’alliance rigoureuse entre sport et élégance : la beauté du geste va de pair avec sa technicité.
D’éventuelles contre-indications ?
Le patinage artistique en couple est plus sujet aux blessures : pas si facile de se coordonner ! Sans compter les figures de portés. Blessures des doigts et poignets sont plus fréquentes qu’en individuel. Par ailleurs, si la chute est l’un des risques majeurs du patinage artistiques, les tendinites font partie du genre.

Mais vous chaussez les patins pour vous faire plaisir : un échauffement adapté et l’écoute des conseils du moniteur sont essentiels pour éviter les déconvenues. Ainsi le patinage artistique apprend-il aussi à être attentif aux autres qui évoluent également sur la glace, et aux conseils de ceux qui vous enseignent comment faire.
Vous découvrirez alors que le patinage artistique n’est pas du tout une discipline « à la papa ». Pas obligé d’aimer les valses de Vienne pour cela. Vous pouvez vous mettre du hip-hop dans les oreilles, sans souci.
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