Poux, puces, tiques, vers intestinaux, les organismes peu ragoûtants qui vivent aux dépens d’un hôte sont légion. En même temps, le parasitisme est à l’origine du vivant. Petit tour du propriétaire de ces locataires pas bienvenus dans l’organisme humain. Zoom sur les parasites.
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Le vivant tout simplement
Le principe du coucou qui consiste à faire son nid dans celui du voisin est très répandu dans la nature. La moitié du vivant serait constitué de parasites qui profitent non seulement du gîte mais du couvert.
D’ailleurs, nous-mêmes en sommes issus, puisque la bactérie qui a colonisé une cellule primitive est à l’origine de tout le vivant sur Terre.
Définition des parasites
Littéralement, le parasite est “celui qui mange (sitos) à la table d’un hôte (para, à côté) ». Scientifiquement, c’est toute une façon d’être du vivant, avec un échange de bons procédés entre le gîte et le couvert, et la fourniture d’énergie par la bactérie squatteuse.
Parasites et virus
Les virus sont la forme extrême du parasitisme, ces derniers utilisant leur hôte non seulement pour le gîte et pour le couvert, mais pour se reproduire. En effet, les virus n’étant pas capables de se reproduire, ils utilisent les cellules de leur hôte pour ce faire.
Parasites et hôtes
Contrairement au prédateur qui tue sa proie, le parasite n’attente pas aux jours de son hôte dans l’instant, afin de mieux profiter de celui-ci dans la durée. Pour ce faire, il développe d’ailleurs des astuces parmi lesquelles tout un système de ventouses ou crochets pour se river à lui, ou encore des leurres pour en déjouer le système immunitaire.
Par ailleurs, la proie du prédateur est bien souvent aussi grosse que lui, tandis que la parasite est toujours de petite taille et choisit des hôtes bien plus grands que lui.
L’exemple de la douve du foie
Pour accomplir leur cycle de vie complet, certains parasites changent d’hôte. Ainsi la douve du foie doit-elle changer de mouton. Un déménagement qui nécessite quelques astuces. Lors du squat des voies biliaires d’un premier mouton, elle y pond ses œufs excrétés par les déjections de celui-ci, à leur tour avalées par des escargots dans lesquels ces œufs éclosent en larves.
Les déjections des escargots sont alors mangées par des fourmis. Et là, le parasite prend diaboliquement le contrôle de la fourmi, qui se pend spontanément à une brindille qu’avale un deuxième mouton. Le tour est joué, le parasite peut continuer sa vie et transmettre la douve du foie.
Quels sont les différents types de parasites affectant la santé humaine ?
Si les parasites sont à l’origine du vivant, il n’y a pas de parasite bénéfique à la santé humaine. Certains sont bénins, mais d’autres sont à l’origine de maladies graves voire mortelles.
Ectoparasites ou endoparasites
Au chapitre des parasites qui nous gâchent la vie, les ectoparasites squattent la peau. En France, les plus répandus sont les poux, les punaises de lit et la gale, celle-ci due à un acarien, le sarcopte, et touchant environ 200 000 personnes par an.
Gale et maladie de Lyme
La tique creuse la peau pour se gorger de sang. Ce faisant, elle inocule des endoparasites telle que la la bactérie Borrelia responsable de la maladie de Lyme.
Parasitoses les plus répandues au monde
Au monde, les deux maladies parasitaires les plus répandues sont :
- le paludisme, où le parasite du genre plasmodium est transmis par piqûre de moustique,
- la bilharziose, due au ver hématophage transmis par des mollusques d’eau douce lors d’un contact avec la peau ou en buvant de l’eau non potable.
La prévalence du paludisme est de 250 millions de personnes avec plus de 600 000 décès par an, celle de la bilharziose est 280 millions de cas, avec près de 300 000 décès par an. Deux parasitoses qui affectent les zones tropicales et subtropicales du globe.
Parasites intestinaux
Tenia (ou ver solitaire), amibiase, ascaridiose, les parasitoses intestinales se transmettent soit par de la viande porcine ou bovine insuffisamment cuite dans le cas du ténia, par un manque d’hygiène de l’eau pour l’amibiase (manque d’accès à l’eau potable ou à des toilettes assainies).
Chez nous, l’interdiction des chiens dans les zones réservées aux jeunes enfants des parcs publics a eu pour but de les préserver du toxocara canis ou “maladie des bacs à sable”, transmise par les déjections canines.
En France, les parasitoses intestinales les plus fréquentes sont la giardiase et l’oxyurose.
Parasite de la giardiase
La giardiase est la parasitose intestinale la plus répandue au monde. Si elle est plus répandue dans les zones chaudes et humides, elle est fréquente sous nos latitudes, où elle touche particulièrement les jeunes enfants.
Le protozoaire flagellé “Giardia duodenalis” a pour hôte la partie supérieure de l’intestin grêle, où il devient actif en se fixant à la paroi intestinale à laquelle il crée des lésions, source de troubles digestifs.
Hors de l’intestin grêle, ce parasite s’abrite dans son kyste, ce qui lui permet de survivre en milieu extérieur et donc de se transmettre par voie oro-fécale.
Si la giardiase se traite bien, la vie en collectivité et l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés favorisent la contamination.
Le cerveau aussi
Attention danger, surnommée « mangeuse de cerveau », la Naegleria fowleri est une amibe vivant dans les eaux chaudes des lacs, des marais ou des piscines mal entretenues. Elle est à l’origine d’une très grave encéphalite, la méningo-encéphalite amibienne primitive (MEAP), mortelle dans 95 % des cas
Comment se prémunir des parasites ?
Quels aliments ?
L’Organisation Mondiale de la Santé a répertorié les dix principaux parasites transmis par voie alimentaire:
- les produits frais et les jus de fruit,
- le lait,
- les viandes peu cuites (porc, bœuf, petits ruminants, gibiers)
- certains poissons d’eau douce.
Parmi les principales parasitoses transmises à l’Homme, le ténia, la Cryptosporidium spp., la toxoplasmose ou encore le Trypanosoma cruzi, transmis par des punaises hématophages à l’origine de la maladie de Chagas, parasitose mortelle d’Amérique latine.
Réflexe : une bonne hygiène
Les mesures d’hygiène au quotidien sont une barrière indispensable pour se prémunir contre la transmission de parasites intestinaux. Les gestes élémentaires :
- de lavage des mains avant de passer à table, au sortir des toilettes, après avoir changé la litière de son animal domestique,
- cuisiner sur des surfaces propres,
- consciencieusement rincer les produits frais à l’eau claire.
Si votre enfant souffre d’une parasitose intestinale, il est important de prévenir l’école afin de limiter les risques de transmission.
Enfin, en cas de parasites de la peau, laver le linge à 60 degrés voire se débarrasser des éléments de literie (oreiller, etc) est indispensable.